Raven X Rena
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Raven X Rena
Raven : je crois que je t'aime !
Ps : fanfic pour publique avertit suite à certains passage sensuel
Pss : fanfiction de amour sucré auteur Creamly
Psss : Raven = Castiel ; Creamly = Rena ; Iris = Aisha ; Kim = Eve ; Nathaniel = Chung ; Ken = Elsword
Prologue à ma vie amoureuse : La vie s’apprécie par contraste. Du moins c’est ce que je pense. On aime le beau temps parce qu’il y a la pluie, on apprécie d’autant plus les vacances car l’école est là. On apprécie la chaleur de l’été quand on a passé un hiver rude et glacial.
Et bien, pour l’amour c’est pareil. Ne dit-on pas que la haine est ce qu’il y a de plus proche à l’amour ? Je sais que la vie n’est jamais rose, ou bien noire, mais un subtil mélange des deux. Suis-je trop loin de la réalité ? Je l’ignorais jusqu’au jour où je t’es rencontré. Moi qui n’étais jamais tombée amoureuse, qui ne connaissais rien encore de la vie, tu es entré en moi et tu as tout pris. Tu as débarqué dans ma petite vie insignifiante comme un boulet de canon, et tu m’as appris tellement de sentiment dont j’ignorais encore le sens : l’amour, la joie, le désir, mais aussi la jalousie, la peur, la souffrance. Toujours des contrastes, des contrastes qui nous font vivre aujourd’hui, qui nous ont tant de fois séparés, mais aussi rassemblés.
Et je sais, que tu penses comme moi. N’est-ce pas ? Raven ?
Ps : fanfic pour publique avertit suite à certains passage sensuel
Pss : fanfiction de amour sucré auteur Creamly
Psss : Raven = Castiel ; Creamly = Rena ; Iris = Aisha ; Kim = Eve ; Nathaniel = Chung ; Ken = Elsword
Prologue à ma vie amoureuse : La vie s’apprécie par contraste. Du moins c’est ce que je pense. On aime le beau temps parce qu’il y a la pluie, on apprécie d’autant plus les vacances car l’école est là. On apprécie la chaleur de l’été quand on a passé un hiver rude et glacial.
Et bien, pour l’amour c’est pareil. Ne dit-on pas que la haine est ce qu’il y a de plus proche à l’amour ? Je sais que la vie n’est jamais rose, ou bien noire, mais un subtil mélange des deux. Suis-je trop loin de la réalité ? Je l’ignorais jusqu’au jour où je t’es rencontré. Moi qui n’étais jamais tombée amoureuse, qui ne connaissais rien encore de la vie, tu es entré en moi et tu as tout pris. Tu as débarqué dans ma petite vie insignifiante comme un boulet de canon, et tu m’as appris tellement de sentiment dont j’ignorais encore le sens : l’amour, la joie, le désir, mais aussi la jalousie, la peur, la souffrance. Toujours des contrastes, des contrastes qui nous font vivre aujourd’hui, qui nous ont tant de fois séparés, mais aussi rassemblés.
Et je sais, que tu penses comme moi. N’est-ce pas ? Raven ?
- Spoiler:
- Chapitre 1 : nouvelle vie pour moi !
C’était un jour comme les autres. Une autre rentrée qui devait se faire comme les autres. Sauf que voilà, je me retrouve dans un nouveau lycée. J’avais une passion qui me caractérisait plus que les autres, et c’est grâce ou à cause d’elle, que je me retrouve dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau lycée. Le japonais avait toujours fait partie de ma vie. Depuis l’âge de 12 ans, je me passionnais pour cette langue, ce pays, ses coutumes ! Que de rêves j’avais en tête, que d’horizons se présentaient à moi. Mais pour l’instant, je me sentais perdue, et seule, devant la grille de ce lycée où je voyais les élèves aller et venir dans la grande cour. Plutôt sympa d’ailleurs, pensais-je. La cour était bien plus grande que celle de mon ancienne école. Une allée en pierre se divisait en plusieurs chemins comme pour la faire visiter; de l’herbe recouvrait le parterre et dansait légèrement sous le souffle du vent. Soudain, une bourrasque fit voler mes cheveux bruns dans mes yeux, je fu prise de surprise et lâchais ma feuille d’orientation.
« Oh non ! C’est pas vrai ça ! » m’écriais-je.
Je me mis à courir après ma feuille qui volait de plus belle, me narguant et me faisant faire un marathon dans la cour de l’école !
« Hé ! Ambre regarde ça ! » apostropha une fille d’origine asiatique.
Elle avait des cheveux noirs de jais mi longs qui étaient lisses, et brillaient sous le soleil, flottants au gré du vent. Elle était habillée d’un haut style chinois et d’un pantalon noir assorti à la couleur de ses cheveux. Ses yeux, d’un noir profond, me suivaient en ricanant.
« C’est qui celle-là ? » ajouta une autre fille se rapprochant de sa copine nommée Ambre.
« Je ne l’ai jamais vue dans le lycée… Une nouvelle peut-être ?
En tout cas, quel laideron ! » riait-elle à gorge déployée, une main sur sa bouche.
Cette très jolie fille ne semblait pas très amicale à mon égard. Elle avait de magnifiques cheveux dorés qui ondulaient légèrement avec des reflets brillants. Elle me regardait de ses yeux couleur aigue-marine, qui auraient pu faire tomber n’importe quel garçon sous son charme. Son style faisait un peu penser à celui d’un mannequin; son haut décolleté beige épousait la forme de son buste, et son pantalon moulait parfaitement ses jambes fines et longues. Enfin, par dessus ce même pantalon, elle portait une paire de bottes noires à talons aiguilles. Elle fit virevolter ses cheveux en se retournant, se déhancha et appela ces copines.
« Allez les filles on y va ! On n’a pas que ça à faire ! » dit-elle exaspérée par le spectacle qu’elle venait de voir.
Ah oui ! Je ne vous ai pas encore parlé de la troisième donzelle qui suivait Ambre comme un chien à sa maîtresse. Et bien, elle avait un regard sévère accentué par le piercing qu’elle portait à l’arcade droite. Ses cheveux châtains clairs étaient coiffés en queue de cheval, découvrant sa nuque et les grosses créoles en or qu’elle portait. Habillée d’un vert sapin foncé et d’un marron bois de bon goût, faisant un joli contraste avec sa chevelure clair et joliment arrangée.
Pour tout vous dire, je n’avais pas du tout fait attention à ces trois pimbêches qui me dévisageaient dans ma course effrénée contre ma feuille. Je continuais de courir après cette satanée feuille, les yeux rivés vers le sol. Quand je vis ma feuille se prendre dans les jambes de quelqu’un. Je relevais les yeux rapidement, heureuse d’arrêter mon 200 mètres. J’observais le jeune garçon qui se baissa pour ramasser ma feuille, et la retourner deux fois.
« Pardon, c’est ma feuille… »
Je n’eu pas le temps de finir ma phrase qu’il leva vers moi ses yeux cendre et me regarda des pieds à la tête. Je me sentis super gênée de cette attitude ! J’avais quelque chose sur le visage ? J’étais habillée comme une guenon ou quoi ? Il était adossé sur un arbre, une main dans la poche de son pantalon noir comme la nuit, avec une chaine en argent accrochée sur le côté. Il portait une veste noire également, qui lui donnait un look de motard qui lui allait bien, avec un tee-shirt rouge en dessous et… Tiens ? Ce logo me dit quelque chose… Puis remontant le regard sur son visage, je vis ces traits un peu sévères que se donnent les racailles en général; ses cheveux rouges feu étaient un peu plus longs que les coupes de garçons que j’avais connu jusqu’à présent, et cela me plaisait bien. Comme je voyais qu’il ne bougeait toujours pas, je me risquais à l’approcher.
« Tu veux bien me rendre ma feuille s’il-te-plaît ? »
Je tendais la main vers lui, cependant il me regarda d’un air moqueur et lança :
« Pourquoi ? Ce que je trouve je garde. Tu l’as laissé tomber c’est ton problème.
Ca me fera un super brouillon.»
« Attends… Tu plaisantes là ? » ajoutais-je en me rapprochant pour essayer de lui reprendre ma feuille.
Il leva son bras pour m’empêcher de l’attraper ! Il faut dire que de plus près il était grand; peut-être 1m80 ou plus, et même avec mon 1m 70 je ne pu récupérer ma feuille.
« Mais allez ! Sans déconner rends-moi ça ! C’est ma feuille d’orientation !
J’en ai besoin pour finir mon inscription ici ! Allez quoi! »
« Ton inscription ? » s’étonna t-il.
« Je me disais bien que ta tête me revenait pas. T’es nouvelle alors… » continua t-il.
« Oui ! Et t’es en train de foutre mon premier jour de cours en l’air avec tes conneries là ! Rends-moi ça immédiatement ! »
Je commençais à perdre mon sang froid. Il tenait toujours ma feuille dans sa main, et moi j’avais rendez-vous avec le délégué principal pour finaliser mon entrée ici. Le stress montait, montait, pendant que lui se foutait tranquillement de moi et haussait le ton :
« Surveille ton langage avec moi fillette. J’aime pas beaucoup qu’on me donne des ordres ! »
« Monsieur se la joue rebelle ! Mais je suis sûre que tu aboies plus que tu ne mords ! » lançais-je agacé par son comportement, sans vraiment faire attention à ce que je disais.
Il faut dire aussi que mon calme légendaire avait faillit face à lui. Mais pourquoi ? C’est vrai tiens… Je suis toujours d’humeur joyeuse, agréable et patiente. Mais avec lui ça ne passait pas. Je le vit froncer les sourcils et se faire plus menaçant.
« Répètes un peu pour voir ?! »
« Euh… »
Sa voix m’avait frappé au visage comme un boulet de canon. Je sentis mon cœur battre à toute allure ; j’avais compris que j’avais dit un mot de trop. Il s’avança vers moi rapidement. Je pris peur et voulu reculer, mais mes pieds s’emmêlèrent, je trébuchais et me retrouvais par terre les fesses dans l’herbe. Je le vis jeter ma feuille. Je crus que le moment était bien choisit pour la reprendre et m’en aller vite fait, mais il se plaça devant moi, me prit les deux bras qu’il serra de ses mains, et me plaqua au sol.
« Aïe… Tu me fais mal ! Lâche-moi ! » chouinais-je.
Mais lui, complètement insensible à ma demande, me regardait de ses yeux de braise auxquels j’avais accidentellement allumé un feu :
« Tu ferais mieux de ne pas trop me chercher. Où tu vas finir par vraiment te faire mordre ! »
Son visage était proche du mien, je pouvais sentir son souffle sur mon visage ; je le regardais les sourcils froncés sans dire un mot. Je ne peux pas me laisser faire, non je ne peux pas ! C’est mon premier jour et il a fallut que je tombe sur lui ! Merde quoi ! Je me décidais à lui lancer une phrase :
« C’est bon ? T’as fait ton mâle dominant t’es content ? Tu me lâches maintenant ?! » m’exclamais-je.
Je vis la fureur redoubler dans ses yeux, il resserra son étreinte sur mes bras.
« Aïe… ! »
« Tu… ! »
« Ca suffit Raven ! Lâche-là ou je te fais virer pour agression envers un élève ! »
Je tournais ma tête pour essayer de voir qui venait de parler. Sa voix était douce et mielleuse. Je vis alors approcher à grand pas, un jeune homme aux cheveux or habillé d’une chemise blanche, faisant ressortir ces beaux yeux couleur miel. Castiel lâcha prise et se releva pour faire face à ce garçon.
« Casse-toi Chung ! J’aime pas quand tu te mêles de mes affaires ! » dit-il en saisissant le col de la chemise à Chung.
Celui-ci le regarda d’un air indifférent et ajouta en tournant sa jolie tête blonde vers moi:
« J’espère que tu n’as rien Rena. Je t’attendais dans la salle des délégués mais comme tu tardais à venir, je suis parti te chercher. Raven, cette brute à l’instinct animal peut être très violent parfois, ne l’approche plus à l’avenir. »
« Ta gueule ! » cria Raven.
Je sentis qu’il allait frapper Chung alors je voulu me lever en toute hâte, mais à peine debout je retombais sur mes genoux en gémissant.
« Aaah… »
Raven et Chung me regardèrent frotter ma cheville. Chung écarta alors le bras de Raven qui avait légèrement lâché le col de sa chemise, pour se précipiter vers moi.
« Qu’est-ce que tu as ? »
« Rien, rien du tout ça va ! » répondis-je tout en caressant ma cheville foulée.
J’ai dû me blesser en tombant tout à l’heure, pensais-je. Quelle plaie ! Soudain le regard de Nathaniel s’assombrit et il rétorqua d’une voix pleine de colère :
« C’est Raven qui t’a fait ça ?! »
Instinctivement, je levais mes yeux vers Raven qui me regardait légèrement perturbé. Il allait ouvrir la bouche quand je coupais court à la discussion qui allait se faire:
« Non ! Non, c’est rien. J’ai trébuché comme une idiote et j’ai du me la fouler en tombant. C’est rien ! Regarde, je peux très bien march… »
Ma voix avait beau être pleine d’enthousiasme et de confiance pour tenter de faire passer la pilule à tout le monde, ma cheville avait à peine touché le sol que je me sentis tomber en avant, et me raccrocha maladroitement à Chung qui me retenu dans ses bras.
« C’est vrai ce mensonge ? » dit-il en tournant les yeux vers Raven.
« R… Raven n’y est pour rien je te dis ! » balbutiais-je avant de rajouter :
« On ne devrait pas s’occuper de mon dossier plutôt ? C’est bien toi le délégué principal ? »
Cette phrase fit comme un déclic dans la tête de Chung.
« Mon Dieu c’est vrai ! » s’exclama t-il.
« Viens, appuis toi sur moi, on y va. »
Il me prit par la taille avec beaucoup de douceur. Je sentis mon cœur s’accélérer et mes joues s’enflammer légèrement. On commença à avancer en direction de Raven resté muet comme une carpe. Il vit alors mon papier qui avait volé de nouveau à ses pieds, le ramassa, mais Chung le lui arracha des mains sans même lui laisser le temps de me le donner. Il fusilla Raven du regard et m’entraîna vers l’école. Je tournais la tête et vis que Raven nous regardait toujours, pour ensuite lâcher un « Tsss ! », passer une main dans ses beaux cheveux rouges, et partir dans l’autre sens. Je n’aurais peut-être pas dû m’énerver comme ça… A la base c’est ma faute si j’avais perdu mon papier… Il sera toujours temps de s’excuser plus tard, songeais-je. Chung me porta presque dans la salle des délégués pour ensuite m’asseoir sur une chaise.
« Attends-moi là, j’en ai pour deux secondes. » me dit-il gentiment.
Je le vis alors se diriger vers les étagères de la salle et fouiller dans les tiroirs. J’en profitais pour observer autour de moi. C’était une petite salle avec des tables installées en un ovale pour permettre à tous ceux qui s’assiéraient de voir les autres. Il y avait un frigo, une cafetière; la fenêtre était entre ouverte pour laisser entrer l’air frais. J’entendis Chung refermer le tiroir et venir vers moi. Il s’accroupit à mes pieds et commença à enlever ma sandale.
« Attends ! Qu’est-ce que tu fais ?! »
« On peut pas laisser ça comme ça. Je vais te mettre de la crème et un bandage… »
« Je peux le faire moi-même… Ne te donne pas cette peine ! »
Mais sans m’écouter il posa mon pied sur son genou et ouvrit le tube de crème.
« Chung !! » hurlais-je.
Il me regarda avec de grands yeux, comme s’il ne comprenait pas ma réaction.
« Oh…pardon… Tu es le délégué principal et je me mets à te parler comme ça… Je suis désolée. »
Je portais ma main à ma bouche. Décidément, ce n’était pas mon jour… Je me brouille avec ce Raven, et maintenant avec Chung. Non mais qu’elle bip ! Je détournais les yeux et décidais de ne plus rien dire jusqu’à ce qu’il m’adresse la parole.
« Détends-toi voyons. Je suis peut-être le délégué, mais je reste un élève normal de ton âge. » dit-il en souriant.
Et il apposa la crème en massant doucement ma cheville. Je le regardais faire, sans rien dire jusqu’à ce qu’il ait finit.
« Voilà. Essaie de ne pas trop faire d’acrobaties jusqu’à demain. »
« Oui merci. » répondais-je en reposant mon pied au sol.
« Bien parlons sérieusement. Tu ne pourras pas t’inscrire dans cette école Rena. » dit-il d’un ton grave qui me fit sursauter.
« Hein ? Quoi ? »
Je paniquais. Je ne comprenais pas pourquoi.
« Hahaha ! Je rigole voyons ! » reprit-il.
Il se mit à rire légèrement car il ne voulait pas me vexer. Je le regardais avec des yeux indignés par sa mauvaise blague.
« Le clown que tu as mangé ne devait pas être très doué! Tu m’as fait peur ! »
« Haha… Pardon, mais je voulais t’arracher un sourire. J’ai raté mon entreprise on dirait. Je retenterai ma chance une autre fois ! »
Je lui fis un petit sourire en coin qui sembla le satisfaire.
« Tiens voilà ton dossier. Il manque quelques petites choses. Une photo d’identité et les 25$ de frais de dossier. »
Je le fixais avec des yeux interrogateurs.
« C’est encore une blague c’est ça ? »
« Ah là non, je suis sérieux ! »
« J’ai tout préparé moi-même ! Tu es sûr ? » lui dis-je en prenant le dossier pour vérifier.
Je vis en effet en feuilletant le tout qu’il manquait ces deux choses. Je pris ma tête dans ma main et pestais :
« Punaise… J’en rate pas une, moi ! »
« Allons ce n’est pas si grave. Tu as ça sur toi ? »
« Oui je crois. Je peux te faire un chèque pour les frais ? »
« Oui aucun problème. »
Je fouillais dans mon sac. Vous connaissez le sac d’une fille ? Une chatte n’y retrouverait pas ses petits ! Et même si j’essayais de le garder le plus en ordre possible, tout se mettait sans-dessus dessous, comme si un lutin farceur était passé par là. Je trouvais enfin une photo dans mon portefeuille. J’en gardais toujours sur moi au cas où. Je lui fis le chèque. Il me regardait écrire et je sentais son regard sur moi, et cela me déstabilisait un peu. Il faut dire qu’il était très beau garçon, comme Raven… Hein ? Non mais pourquoi je pense à ce gars ? Je secouais ma tête pour évacuer l’image de Raven dans mon esprit. Je lui tendis alors le chèque.
« Voilà c’est fait ! » dis-je
« Merci. »
Il remit le tout dans mon dossier quand on entendit toquer à la porte. Une veille dame avec un air doux vêtue d’une tenue rose pâle, de petites lunettes en lune, entra dans la pièce.
« Ha ! Raven, je vois que la nouvelle élève est arrivée. » dit-elle.
« En effet Madame la directrice. Voici Rena. Elle vient tout juste de finir son dossier. »
La directrice ? Mon Dieu ! Je me levais en hâte appuyé sur ma jambe droite, car la gauche n’était pas encore prête à faire un pas.
« Bonjour Madame ! Merci de m’avoir permis de venir dans votre lycée. Tenez, voici mon dossier. J’espère que vous serez satisfaite de moi. »
Je me devais de lui parler ainsi. C’est grâce à cette dame que j’avais pu venir ici. Elle avait répondu à mon appel, et m’avait fait passer un test par le biais de mon ancienne école en japonais, pour voir si mon niveau était satisfaisant. Et puis, elle avait été très gentille avec moi au téléphone ; j’avoue qu’elle ressemblait à l’idée que je m’en faisais. Elle prit mon dossier, et ajouta :
« Il n’y avait aucune raison pour que je refuse une élève aussi douée ! »
Je me sentis gênée.
« Pardonnez-moi, mais de quel sujet parlez-vous ? » interrogea Chung.
« Voyez-vous, cette jeune fille a demandé à venir dans notre merveilleuse école Sweet Amoris pour y étudier le japonais. Je lui ai fait passer un test, et elle a fait un sans faute ! »
Chung me regarda avec des yeux émerveillés :
« Le japonais ? Oui c’est vrai que nous proposons cette langue ici pour la faire connaître. Je suis impressionné Rena ! »
« Oh il ne faut pas ! J’ai encore beaucoup de chose à apprendre ! »
« Et elle est modeste en plus. Quelle charmante petite. » ajouta la Directrice, lorsque la cloche de l’école se mit à sonner.
« Il est l’heure d’aller en cours jeune gens ! » dit-elle en sortant de la salle des délégués.
Je me préparais à sortir quand Chung m’apostropha :
« A bientôt alors ! »
« Oui ! Merci encore ! »
- Spoiler:
- Chapitre 2 : Aisha
Je sortis en hâte pour rejoindre ma classe qui se trouvait au second étage. Je grimpais les escaliers deux à deux et cherchais ma salle de français. La 103… la 103… pensais-je en scrutant du regard les salles sur ma droite et ma gauche. Puis je la trouvais enfin un peu plus loin, je toquais et rentrais dans la salle.
« Bonjour Monsieur. Je suis désolée pour mon retard, j’étais avec la Directrice. » m’excusais-je essoufflée.
« Ce n’est rien. Vous êtes Rena c’est ça ? Chung m’a parlé de vous, entrez et asseyez-vous. » me dit-il en me montrant la classe de la main.
Je sentis tous les regards sur moi, on me reluquait de haut en bas, et le mot est léger. Je baissais la tête, et allais m’assoir au fond de la salle car les autres places devant étaient prises. Je sortis mes affaires, prête à travailler, quand la porte s’ouvrait en grand, et j’entendis le professeur s’exclamer :
« Oh ! Monsieur Raven nous fait l’honneur de sa présence aujourd’hui ! »
Raven ?! Oh non j’ai juste mal entendu !
« Allez-vous assoir à côté de la nouvelle et plus vite que ça ! Elle aura peut-être une bonne influence sur votre comportement immature ! » s’indigna le Professeur.
Je levais les yeux, et vis Raven qui le fusilla du regard, se diriger vers le fond de la salle et jeter son sac sur la table où je me trouvais.
« Hé ! Fais gaffe un peu ! » hurlais-je.
Les autres s’étaient retournés vers nous, Raven toujours debout à me fixer d’un air énervé. La fille devant moi se tourna vers sa copine :
« T’as vu ça ?! Elle est folle ! Il va pas la louper ! »
Mais à la grande surprise de tout le monde, il s’assit à côté de moi sans rien dire, s’accouda à la chaise, appuya son genou sur la table et regarda devant lui. Le cours commença sans plus de tergiversations. Je suivais du mieux que je pouvais, car avoir Raven à côté de moi me perturbait énormément. Je sentais bien qu’il me regardait de temps en temps, et quand je levais les yeux vers lui, il les détournait aussitôt plus vite que l’éclair. Le Professeur donna les devoirs à faire pour la semaine prochaine, et la cloche sonna. Raven attrapa son sac et sortit de cours comme une furie. Je le regardais sortir avec un nœud au ventre. Il a fallut que je me frite avec un garçon de ma classe…, soupirais-je en rangeant mes affaires.
« Salut Rena ! »
Je levais les yeux et vis une jolie rousse coiffée d’une belle natte qui pendait sur son épaule gauche, et qui s’appuyait sur mon bureau. Ces yeux verts émeraude me regardaient d’un air joyeux. Elle avait l’air très amicale, aussi n’hésitais-je pas à répondre à sa salutation :
« Salut ! Tu connais mon nom mais j’ignore le tien. Hum… ? »
« Aisha ! Je m’appelle Aisha ! Dis, tu fais quoi là ? On a une heure de trou alors je me disais qu’on pourrait faire connaissance ? »
« Oui pourquoi pas. Aisha c’est super jolie comme nom ! »
« Merci ! J’aime bien Rena aussi ! C’est bien trouvé ! »
« Hahaha ! »
Nous sortîmes ensemble en rigolant joyeusement. Voilà enfin ma bonne humeur qui revint. Mais cela n’allait pas durer, car je n’avais pas remarqué le regard noir d’Ambre dans mon dos. Je ne l’avais pas vu en entrant dans la salle de classe. Soit c’était parce que j’avais baissé la tête, ou bien que je la prenais pour un élément du décor tellement elle était maquillée ! Aisha me tenait le bras, et me questionnait pleine d’enthousiasme :
« Alors, tu as des frères, des sœurs ? Comment est ta maison ? Tu as des animaux ? Et… »
« Woah woah ! Doucement ! Une seule question à la fois Aisha ! » ricanais-je en me tournant vers elle.
« Oh excuses-moi ! Mais nous avons si rarement de nouveaux élèves alors… »
« Je suis la nouvelle attraction c’est ça ? »
« C’est un peu péjoratif, mais en quelque sorte oui ! » riait-elle en s’asseyant sur un banc non loin après m’avoir lâché le bras.
Elle posa son sac à terre et me fit signe de m’asseoir. Je vins me placer à côté d’elle, et nous commençâmes à nous poser des questions mutuellement. Nous rigolâmes comme ce n’était pas permis ! Ca me mettait du baume au cœur. Puis je mis la tête en arrière pour voir un peu la cour, et je vis Raven non loin de là, qui regardait dans notre direction. Je me retournais subitement et fis sursauter Iris qui se retourna également en me disant :
« Qu’est-ce qu’il y a Rena ?! »
Elle aperçu alors Raven au loin, qui disparut derrière un mur du lycée.
« C’est Raven qui te fais réagir ainsi ? »
Je me rassis sur le banc et regardais droit devant moi.
« Dis-moi Aisha… »
« Oui ? »
« Tu connais un peu Raven ? On a eu un accrochage tout à l’heure et… »
« Tu parles du cours de français ? Haha ! T’as eu un sacré culot de lui répondre comme ça ! Mais bon, évite à l’avenir. Il n’est pas commode. »
« Je ne parlais pas vraiment de « cet » accrochage là mais… Il est violent ? » questionnais-je.
« Ca lui arrive. Mais pas trop avec les filles, il se contente de les repousser ou d’hausser le ton. En général ça suffit. »
Elle voyait que je ne répondais pas.
« Rena ça va ? » s’empressa t-elle de demander.
« Putain, ça m’énerve qu’on se soit pris la tête ! Pour rien en plus ! On est dans la même classe ! Je voulais me faire toute petite et passer une année tranquille, bosser pour mon université. Passer des bons moments quoi ! Merde ! »
« Rena… »
Elle posa sa main sur mon épaule avant de poursuivre :
« Tu sais, faut pas trop t’en faire pour Raven. Ca lui passera. Et puis, si tu veux mon avis ce n’est pas vraiment de Raven dont tu devrais te méfier… »
« Quoi ? »
« Ambre… Elle en fait souvent baver aux filles du lycée, et je pense que comme tu es nouvelle, elle risque de s’en prendre à toi. »
« Qu’elle vienne ! Je suis de bonne humeur là ! » m’exclamais-je.
« Ha ! Allez viens on va boire un coup à la cafet’ ! »
Elle me prit de nouveau le bras, et me sourit. Ma bonne humeur revint comme si elle savait comment redonner de la joie alors que ma tête bourdonnait. Elle me fit visiter rapidement la cour pendant qu’on marchait vers la cafétéria. Le lycée était très grand, répartit sur trois étages. Les murs étaient d’un vieux gris qui ternissait un peu le ciel dans lequel les toits venaient se perdre. Mais la cour était très belle, la verdure était maîtresse d’elle, et les fleurs parsemaient quelques recoins oubliés, redonnant de la couleur là où il fallait. Nous entrâmes dans une pièce agitée de discussions et de rires ; des élèves étaient attablés en groupe, d’autres faisaient la queue pour se commander une boisson ou encore un truc à grignoter. Iris me dit d’attendre ici pendant qu’elle cherchait un endroit où s’asseoir. Elle était serviable et attentionnée, j’étais heureuse qu’elle soit venue vers moi. Je regardais dans la cafet’, je cherchais à voir si je ne voyais pas Raven, car si c’était le cas, je préférerais sortir. Pu… !!!!! Raaaah ! Je déteste ça ! Me sentir obliger de l’éviter comme ça ! Ça ne me ressemble pas ! Depuis quand la présence de quelqu’un devait m’empêcher de faire ce que je voulais ? Je finis de jeter un rapide coup d’œil, et poussais un soupir de soulagement, quand je sentis quelqu’un derrière moi :
« Tu me cherches peut-être ? »
Je fis un bond qui aurait valût une médaille d’or au saut en hauteur aux Jeux Olympique. Il était là, me toisant de haut, son regard de cendre me transperçant au plus profond. J’en perdis la voix et déglutis péniblement.
« Viens. On a des trucs à s’dire. » dit-il avec un sourire en coin qui aurait pu effrayer un enfant de 8 ans.
Il me prit le bras et m’entraîna dehors avec force. J’en fis tomber mon sac dans l’entrée de la cafétéria.
« Mais lâche-moi ! Raven ! Tu me fais mal ! T’es toujours aussi galant avec les filles ?! »
Il ne disait rien, et continuait de m’entraîner je ne sais où.
« Aisha va s’inquiéter si elle ne me voit pas ! Je dois y retourner ! »
Il se retourna brusquement vers moi :
« Qu’est-ce qu’tu veux que ça m’foute ?! » s’énerva t-il.
Je le regardais de mes yeux apeurés, il n’en démordit pas et me tira de plus belle. Iris revenait de son expédition « de la table libre », toute contente d’avoir trouvé une place :
« Rena ! Viens, y a une tab… »
Elle se retrouva bête devant l’entrée, et me cherchait du regard.
« Rena… ? »
Elle courut vers la porte et shoota dans mon sac par maladresse. Elle le ramassa rapidement.
« Mais pourquoi elle est partit sans son sac ? »
Soudain elle sursauta :
« C’est un coup d’Ambre ?! »
Elle courut vers la cour.
Raven continuait de me tirer avec force quand nous arrivâmes dans l’arrière du lycée, à l’abri des regards. Il s’approcha du mur et me jeta dessus. Je sentis mon épaule parcourue de décharges électriques suite au choc.
« On aura pas de gêneurs. » dit-il d’une voix sombre.
Je pris mon épaule dans la main et le regardais, planté devant moi, les mains dans les poches, pensant probablement à ce qu’il allait me faire. Je voulais calmer l’histoire, je ne voulais pas d’ennui, je devais reprendre mon calme. Je fermais les yeux. Calme-toi, calme-toi… pensais-je. Mais ce fût plus fort que moi :
« Et qu’est-ce que tu veux me faire ? Une fille te tient tête, et ta virilité en prends un coup c’est ça ?! »
Je repris mes esprits. Mon Dieu ! Mais qu’est-ce que je viens de dire ! Je le vis se précipiter sur moi et plaquer ses mains contre le mur d’une telle force que je cru que le mur allait s’effondrer, que le monde allait s’écrouler et que j’allais m’écrouler avec lui. Je le vis si proche de moi que j’en oubliais comment il fallait faire pour respirer. Il était tellement furieux, je le sentais, je le voyais dans son regard. Je voulais m’échapper, m’en aller, fuir; mais il était là, avec ses bras qui contre le mur ne me donnait pas d’autre choix que de rester bloquée, à espérer qu’il se calme et me laisse. Il me prit le visage dans sa main droite, et me lança :
« T’as vraiment envie que je te morde pour me chercher comme ça ! »
«… »
« Tu dis plus rien ?! Je te fais peur fillette ? Crois pas que je vais m’arrêter là ! Tu m’as trop fait chier aujourd’hui ! »
Il rapprocha mon visage du sien.
« J’vais te bouffer t’entends ?! »
« T’attends quoi alors ? Vas-y ! Je sais bien que tu n’es pas aussi rustre que tu le fais croire ! »
« Non mais ça va pas bien dans ta tête ! »
Je relevais les yeux et continuais de le regarder, en le défiant du regard. Il lâcha mon visage pour reposer sa main contre le mur. Il soupira :
« Pourquoi… »
« Hein ? »
« Pourquoi t’es comme ça avec moi bordel ?!! »
« Hé ! Tu manques pas de culot toi ! C’est à moi de dire ça ! Je suis arrivé depuis à peine 3h et je suis déjà ton souffre douleur ! » lui disais-je d’un ton révolté.
« Tu me laisses maintenant ?! J’ai pas que ça à faire ! » repris-je.
Je ne savais pas ce qui me poussait à vouloir lui tenir tête comme ça. Mais ce qui était sûr, c’était que je ne voulais pas passer mon année à le fuir, et à baisser la tête. Non ! Très peu pour moi !
« Non. » lanca t-il.
Je le fixais à nouveau.
« Et tu comptes me garder ici ? »
« P’être. »
« On finira par nous trouver ! »
« J’en doute. »
Je commençais à sérieusement m’inquiéter. Et si on ne nous trouvait pas ? Qui sait ce qui lui passerait par la tête pendant ce temps !
« Tu… ! »
Il plaqua sa main contre ma bouche.
« Ferme-la ! »
Et il se rapprocha de moi dangereusement. Il retira sa main et je sentis ses lèvres effleurer les miennes.
« A…attends… tu me fais quoi là ? » paniquais-je.
« Boucle-là et ouvre la bouche ! »
Je détournais le visage rapidement, et commençais à respirer avec difficulté. C’est quoi son problème merde ?!
« Fais pas ta Sainte-Nitouche. Regarde-moi ! T’as jamais embrassé de mec ? C’est encore mieux ça tiens ! Je vais t’apprendre ! »
« Me touche pas ! » hurlais-je.
Il attrapa une poignée de mes cheveux pour tourner mon visage vers le sien. Je fermais les yeux, de peur de le voir faire. Je sentis ses lèvres m’effleurer de nouveau… puis plus rien. J’ouvris les yeux et le vis s’éloigner au loin faisant joujou avec quelque chose dans sa main. Je le regardais s’en aller, puis la rage me prenant le ventre comme jamais, j’hurlais :
« Et t’es fier de toi là abruti ?!!! »
Je n’avais jamais crié après quelqu’un de la sorte avant. Je n’aimais pas être en colère, crier, ce n’était pas dans ma nature. Mais alors lui… LUI !
« Plutôt ouais. Tu me ficheras la paix comme ça. »
« Tu rêves là !! Mais… T’as quoi dans la main ? » m’exclamais-je en voyant mon portable dans sa main, qu’il tenait triomphant.
« Un petit cadeau de ta part pour me dédommager de tes conneries ! » sourit-il en partant avec mon portable.
« Hé ! Attends une minute ! Rends-moi ça de suite ! »
Je commençais à lui courir après, et il se mit à détaler si vite dans la cour que je le perdis de vue. Je m’arrêtais, posais mes mains sur mes genoux, crachant mes poumons. J’étais douée en sport, et même en course, mais il m’avait devancé avec la vitesse de la lumière. Le bip ! pensais-je en reprenant mon souffle.
« Comment je vais joindre mes parents maintenant ? » ajoutais-je en passant ma main sur mon visage, et sur mes lèvres.
Je devins alors rouge comme une pivoine et repensais à Raven qui se trouvait sur le point de m’embrasser tout à l’heure. Ce n’était qu’un jeu pour lui et je le savais mais ça me triturait l’esprit. Je commençais à taper des pieds et à pester contre moi-même ! Raven était adossé au mur un peu plus loin et m’observait. Il se cacha complètement derrière celui-ci, et se mit à ricaner de tout son soûl. Il regarda alors mon portable pensif. Qu’est-ce que j’en fais maintenant ? Qu’est-ce qui m’a pris de lui prendre aussi ? … songea t-il. Il commença à fouiller dedans. Jeta un œil à mes messages, puis à mon répertoire. Puis il le referma et alla se promener dans la cour plus loin.
« Pffff… Quelle plaie… »
Je sentis brusquement deux bras m’attraper par derrière et me serrer fort :
« Rena !!!! Mon Dieu mais t’étais où ?! »
C’était Aisha. Elle était paniquée. Elle me regarda de ses yeux émeraude qui reflétaient toute l’inquiétude qu’elle avait éprouvée durant ces instants.
« C’est Ambre ?! Elle t’a fait quelque chose ?! Tu vas bien ?! »
« Du calme Iris. Pardonne-moi, je… je… »
Une excuse vite, une excuse ! pensais-je avec angoisse.
« Je suis partie aux toilettes, mais comme je ne savais pas où c’était, je me suis perdue. Désolée, tout va bien. »
Elle me regarda un peu de travers sentant le mensonge.
« Tu es sûre ? » finit-elle par dire.
« Oui. Merci de t’inquiéter. Allez viens, c’est moi qui te paies ce que tu veux à la cafet’ pour me faire pardonner ! »
Cette fois, ce fût moi qui lui pris le bras naturellement et l’entraînais vers la cafet’… du moins je crois…
« Ha ! Euh, ton sac tiens. Tu devais avoir une envie pressante pour le laisser par terre à la cafet’… »
Je lui repris des mains en la remerciant, et en changeant vite de sujet.
Dernière édition par Mieru le Jeu 30 Mai - 19:40, édité 5 fois
Re: Raven X Rena
- Spoiler:
- Chapitre 3 : Le cours de japonais
La journée allait toucher à sa fin, et Raven n’était pas venu aux restes des cours. Je ne pensais plus qu’à lui, et à mon portable surtout. Comment je vais le récupérer moi ?! Iris voyait bien que ça n’allait pas; la cloche sonna, et je ne l’entendis pas. Iris m’apostropha :
« Rena… Le cours est fini, tu viens ? »
« Ah… euh… Oui j’arrive ! »
Je pris sans faire attention mon sac et sortis de la salle avec Aisha qui m’emboita le pas.
« Mais qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda t-elle.
« Rien excuses-moi… Je dois aller à mon cours de japonais. »
« De japonais ? Oh ! Je ne savais pas ! C’est cool ! Tu me dis deux mots ? »
« Bon c’est bien pour te faire plaisir. 今日はアイリスが一緒にいてよかった。» (Kyô ha Iris ga issho ni ite yokatta.) disais-je le plus naturellement du monde.
« Ca veut dire : Heureusement que tu étais là avec moi aujourd’hui. » poursuivis-je.
Je vis des étincelles dans ses yeux.
« Waouh ! Tu aurais pu me dire une insulte que j’aurais rien compris ! » ria t-elle.
« Je suis contente aussi d’avoir été avec toi aujourd’hui. On se voit demain en Anglais alors ? »
« Bien sûr. A demain. »
Je la suivis du regard jusqu’à la sortie, elle se retourna et me fit un signe de main avec un grand sourire, avant de disparaître dans la cour de l’école. Je montais les escaliers jusqu’au troisième étage. Enfin un cours qui devrait me détendre l’esprit, songeais-je en me dirigeant vers la salle au fond du couloir. Je rentrais dans la salle, et levais les yeux pour voir qu'elles étaient les personnes qui allaient être mes compagnons dans ce cours si peu commun aux autres. Il n’y avait pas beaucoup d’élève, une dizaine je pense… Hum, oui, c’est à peu près tout…
« C’est pas possible ça… » rouspétais-je en voyant Raven assis sur une table près de la fenêtre, les pieds sur la table, jouant avec un portable.
Non, ce n’était pas le mien. Qu’en avait-il fait ? Jeté ? Vendu ? Je me dirigeais vers lui d’un pas sûr quand le Professeur entra dans la salle. C’était une japonaise, habillée à l’occidentale avec de petits yeux plissés, et des cheveux très courts noirs virant au gris.
« Veuillez rejoindre vos places. Nous allons commencer le cours. » dit-elle d’un accent typiquement japonais qui me fit sourire.
Je m’assis vite à côté de Raven, qui leva ses pieds de la table pour s’asseoir à peu près correctement.
« Rends-moi mon portable ! » chuchotais-je pendant que la prof faisait l’appel.
Il me regarda et s’approcha un peu :
« Donne-moi un truc en échange et je te le rends. »
Il m'avait lancé cette phrasé naturellement, comme s’il avait l’habitude de faire ce genre de chantage.
« Et puis quoi encore ?! » m'exclamais-je à voix basse.
Il ricana et se recula à sa place posant son coude à la fenêtre.
« Rends-le-moi ! »
Je commençais à fouiller dans les poches de son pantalon avec entrain.
« Woah ! Woah ! Tu me fais quoi là ? » dit-il ricanant de plus belle et en attrapant mon poignet qui cherchait mon téléphone.
Il me tira à lui grâce à ma main qu’il tenait fermement:
« T’en demandes plus ? Tu caches bien ton jeu Mademoiselle Sainte- Nitouche. »
Je voulu lui rétorquer quelque chose quand j’entendis qu’on appelait mon nom.
« Mademoiselle Beauvallon! S’il-vous-plaît ! Plutôt que de discuter avec votre camarade, venez ici. » dit la japonaise en me regardant de ses petits yeux plissés.
« O…oui ! Veuillez m’excusez Madame ! »
Raven lâcha ma main et me chuchota à nouveau avec un sourire en coin:
« On reprendra tout à l’heure. »
Ne rien dire, ne rien dire… Je le regardais de haut et me dirigeais vers le devant de la classe. Je passais alors devant l’asiatique qui trainait avec Ambre. Elle me regarda passer sans rien dire.
« Bien, Mademoiselle. Madame la Directrice m’a dit que vous étiez très douée en japonais, et c’est pour cela qu’elle vous a autorisée à venir dans notre lycée. »
« Euh… Je… »
Pourquoi a-t-il fallu qu’elle en parle ?! Ce n’était qu’un test ! Je n’aime pas me faire remarquer !
« Aujourd’hui nous allons étudier une chanson d’un groupe japonais. Voici les paroles Mademoiselle. »
Elle me tendit une feuille avec les paroles écrites en kanji et les furiganas à côté. (Furiganas: écriture en hiragana à côté des kanjis pour faciliter la lecture.)
« Connaissez-vous cette chanson ? »
Je lu les paroles…
« Oui Madame. Il s’agit de « 永久のキズナ» ( Towa no kizuna : Le lien éternel) de DaisyXDaisy » répondis-je.
« Bien. Pouvez-vous la chanter ? » questionna t-elle.
Je la regardais avec des grands yeux comme ceux d’un chat.
« Je vous demande pardon ? »
« Dans ce cours je fais en sorte de faire connaître toutes sortes de choses à mes élèves. La musique moderne japonaise en est une. Je souhaite mesurer vos compétences. Vous aimez cette chanteuse ? »
« Oui, oui je l’aime bien… » balbutiais-je.
« Vous connaissez cette chanson ? »
« Oui je… »
« Vous êtes capable de la chanter ? Ne vous inquiétez pas, vos camarades y passeront aussi après l’avoir étudié. Mais comme vous la connaissez, vous pouvez donner l’exemple. »
« … »
Je voyais Li, l’asiatique se moquer de moi, pendant que Raven me regardait d’un air plus que moqueur. Non, ce n’était vraiment pas ma journée !
« 分かりました。先生の言うとおりにします。» (Wakarimashita. Sensei no iu toori ni shimasu. Très bien. Je vais faire comme vous le dites Professeur.)
Tous les yeux se sont alors fixés sur moi, comme si j’avais parlé martiens. Madame Honda, d’un air satisfait s’approcha du poste pour mettre la musique en marche. Je sentis mon cœur battre et la chaleur m’envahir. Qu’est-ce qui m’a pris d’accepter cette folie… ? J’adorais cette chanson, mais de là à la chanter devant tout le monde… Quand le son de la musique vint frapper mon oreille, je fermais les yeux… Et me laissais guider. Ils veulent avoir des raisons de se moquer ? Je vais leur fermer le clapet !
" 君がくれた永久のキズナを Kimi ga kureta towo no kizuna wo
Ce lien d’éternité que tu m’as donné
思い出になんて出来るわけない Omoide nante dekiru wake nai
Je ne peux pas en faire un simple souvenir
「優しさ」を君はくれたから « Yasashisa » wo kimi ga kureta kara
Parce que tu m’as donné de la « gentillesse »
「強さ」に気づけたんだ « Tsuyosa » ni kizuketanda
Je me suis rendu compte de ce qu’était la « force »
ありがとう » Arigatô
Merci ! "
Ca y est… Je chantais… Devant une dizaine de personnes. Et je m’en fichais ! Ils pouvaient se moquer de moi ça m’était bien égal ! Je chantais cette chanson que j’aime dans la langue qui me passionne plus que tout. Je continuais de chanter en regardant tous les élèves, je vis Li me regarder d’un air stupéfait, et Raven, la tête appuyée à sa main droite, me regardait comme captivé. Ben tiens, il peut faire une autre tête quand il veut.
"勘違いした器用さ誇って Kanchigaishita kiyôsa hokotte
Je suis fier des maladresses que j’ai commises
優しさ知らぬまるで狼さ Yasashisa shiranu marude ôkami sa
Ne connaissant pas la gentillesse tel un loup
君が腕を掴んでくれた日が Kimi ga ude wo tsukande kureta hi ga
Le jour où tu as attrapé mon bras
生きる意味を得た瞬間だった Ikiru imi wo eta shunkan datta
Ftu l’instant où je compris le sens de ma vie
疑う選択肢ない仲間が Utagau sentakushinai nakama ga
Je doute, parce que des amis que je n’ai pas choisi
ここにいるから Koko ni iru kara
Sont là pour moi
君がくれた永久のキズナを Kimi ga kureta towa no kizuna wo
Ce lien éternel que tu m’as donné
思い出になんて出来るわけない Omoide ni nante dekiru wake nai
Je ne peux pas en faire un simple souvenir
厳しさを君がくれたから Kibishisa wo kimi ga kureta kara
Parce que tu m’as appris la sévérité
「優しさ」の尊さ知った « Yasashisa » ni toutosa shitta
J’ai connu la noblesse de la « gentillesse »
君がくれた永久のキズナを Kimi ga kureta towa no kizuna wo
Ce lien d’éternité que tu m’as donné
思い出になんて出来るわけない Omoide ni nante dekiru wake nai
Je ne peux pas en faire un simple souvenir
「優しさ」を君はくれたから « Yasashisa » wo kimi ga kureta kara
Parce que tu m’as donné la « gentillesse »
「強さ」に気づけたんだ « Tsuyosa » ni kizuketanda
Je me suis rendu compte de ce qu’était la « force »
ありがとう、ありがとう Arigatô, Arigatô
Merci, merci. »
Je ne regardais même plus la feuille. Heureusement aussi que c’était la version courte ! La chanson terminée, Madame Honda frappa dans ses mains, suivi des autres élèves, sauf Li qui se remaquillait, et Raven qui me lança un sourire en coin avec des yeux malicieux.
« すばらしい!!このクラスにこんなきれいな声久しぶりに聞きました!ありがとうございます。席に戻ってください 。 » (Subarashii ! Kono kurasu ni konna kirei na koe hisashiburi ni kikimashita ! Arigatô gozaimashita. Seki ni modotte kudasai. Merveilleux ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu une aussi jolie voix dans cette classe ! Merci beaucoup. Retournez à votre place.)
Je m’inclinais en réponse à mon professeur, et me dirigeais en silence à ma place quand une jeune fille me murmura :
« T’as été super. Tu chantes très bien. »
Elle avait les cheveux violets avec une tresse qui lui couronnait la tête. Elle était très jolie, avec des yeux parme qui me firent presque fondre de jalousie.
« M…Merci. » répondis-je tout en regagnant ma place.
Raven me regarda m’asseoir et ne cessa de me fixer. Je finis par lui lancer :
« Si tu continues comme ça, je hurle tu entends ? »
« Pfff ! » soupira t-il avant de détourner le regard.
Je ne pouvais décidément pas être calme avec lui. La classe suivit son cour, et je remarquais que Raven était plus doué en japonais qu’en délicatesse. Je m’en étonnais beaucoup, comme quoi, les apparences sont trompeuses. Ca devait d’être le seul cours où il était sérieux. 18h sonna ,alors que je croyais que seulement 10 min c’étaient écoulées.
« これで以上です。また来週。さようなら。 » (Kore de ijô desu. Mata ashita. Sayônara. Ce sera tout pour aujourd’hui. A la semaine prochaine. Au revoir )
Tout le monde salua le Professeur d’un « Sayônara » et se leva de classe pour sortir dans le couloir. Je rangeais mes affaires, saluais Madame Honda en passant et sortis dans le couloir aussi vite que je pu. Je ne récupérerais pas mon portable ce soir… Je vais lui préparer un sale coup demain, il m’en dira des nouvelles ! pestais-je dans ma tête, en réfléchissant à comment je pourrais le faire céder. Lorsque je passais la grille du lycée j’entendis une voix de garçon qui m’appelait. C’était Raven qui sortait tranquillement du lycée.
« Qu’est-ce que tu me veux ? J’ai pas toute la nuit ! Ha ! Laisse-moi deviner, tu vas enfin me rendre mon portable ? » lui dis-je pendant qu’il marchait vers moi.
« Non. Mais tu peux reprendre où tu en étais si tu veux. T’en crève d’envie ! »
« Ouais t’as raison ! »
Je tournais les talons pour m’en aller quand il dit :
« Oh c’est bon ! Je blague ! »
« Tu blagues ? Ah ! Les blagues de Chung sont de meilleurs goûts ! »
« Me compare pas à ce type !!! »
Il s’était remis sur ses grands chevaux avec le simple nom de Chung. Je le dévisageais pendant qu’il regardait par terre.
« Tu vas me regarder longtemps comme ça ? » lança t-il.
« Mon portable Raven… »
Il s’avança pour se mettre à ma hauteur. Il sortit le portable d’une poche de sa veste et me le tendit. Je voulu le prendre mais il esquiva ma main pour passer son bras dans mon dos, et mettre le portable dans la poche arrière droite de ma jupe. Puis il ajouta à mon oreille :
« Crois pas qu’on en a finit tous les deux. Tu ne perds rien pour attendre ma jolie. »
Puis il passa à côté de moi pour continuer son chemin. J’étais immobile dans la rue en face de l’école, ne sachant comment prendre cette dernière phrase. Si on m’avait donné une lampe torche, j’aurais pu faire un beau lampadaire à rester là sans rien dire, ni bouger. Je pris alors mon portable, vérifia qu’il ne manquait rien… Non. Tout est comme d’habitude. Je me retournais alors dans la direction qu’avait prit Raven.
« Il est vraiment incompréhensible ce mec… »
- Spoiler:
- Chapitre 4 : réconfort et pleurs
Je traversais le parc qui bordait mon appartement pour rentrer chez moi. Il faisait nuit, et les lumières du parc éclairaient doucement mon visage perdu dans ses pensées. Que c’est calme, me disais-je. J’ai eu une sacrée journée aujourd’hui. J’arrivais à ma porte, sortis les clés de mon sac, et rentrais sur le seuil du petit salon. Je posais mon sac sur la table pour m’affaler dans le canapé qui se trouvait non loin de là. Plus jamais de journée pareille ! Je pris la télécommande de ma chaine hi-fi et mis un peu de musique japonaise; sans que mon esprit ne me guide, je me mis à chanter mécaniquement. Je montais à l’étage, m’allongeais sur le lit en composant un numéro.
Triiiiit Triiiiit
« Oui allô ? »
« Maman ? C’est moi ! »
« Ma chérie ! J’attendais ton coup de fil ! »
La voix de ma mère était la seule chose qui pouvait vraiment me calmer et me rassurer.
« Alors comment a été ton premier jour ? »
« Mouvementé… » répondis-je avec une petite voix.
« Qu’est-ce qui c’est passé Rena ? » s’inquiéta t-elle.
« Oh… rien, rien. Pardon, je suis un peu fatiguée. J’ai passé une bonne journée. »
Je commençais à lui parler de Iris, des cours, de Chung, la Directrice, en évitant le sujet de Raven ; car je savais que cela l’inquièterait beaucoup trop, et si éloignée de moi, elle se rongerait les sangs.
« Sinon ma chérie, il y a des beaux garçons ? » reprit-elle.
L’image de Raven me vint soudain en tête. Je me mis à hurler :
« Non ! Non pas lui ! Mais je suis folle ou quoi ! »
« Quoi ? »
« Hein ? Oh ! Rien ! O… oui ! Chung est très mignon maman. » lançais-je pour détourner son attention.
« Mmm… Tu es sûre que ça va Rena ? Tu ne veux pas m’en parler ? Tu sais, si ça ne va pas, tu peux toujours rentrer à la maison. » me disait-elle d’une belle voix douce et aimante.
Je me sentis rassurée, et repris mon calme.
« Non Maman. C’est une chance pour moi cette école. Je vais m’accrocher. »
« On t’aime ma chérie. Je te passe ton père ! »
« Ok. »
Et j’entendis la voix de mon père à l’autre bout du fil. Il commença à me parler avec beaucoup d’élocution et d’éloquence de la philosophie de la vie, d’être heureuse, de penser à moi etc… Ah la la la, mon père et ses conseils; il est un peu rébarbatif, mais je sais qu’il veut mon bien. Il me dit que si j’avais des ennuis, il prendrait l’avion pour me rejoindre et casser la gueule à tous ceux qui m’emmerderait ! Je me mis à rire de toutes mes forces. Je voyais très bien l’image de mon père se battre avec Raven ! J’en pleurais presque. Mon père, content d’avoir réussit à me faire rire m’embrassa virtuellement et me passa ma petite sœur, puis mon petit frère. Tout allait bien pour eux. Mon frère faisait des études pour devenir cuisinier, et ma sœur voulait faire dans l’art, le dessin plus précisément. Mon frère me repassa ma mère.
« Tu comptes revenir quand nous voir, ma chérie ? »
« Je vais voir avec la bourse que l’école me donne. Probablement aux vacances. »
« On pense à toi ma chérie. Bisous, je t’aime. »
« Oui moi aussi. »
Bip bip bip bip…
La sonnerie de fin d’appel du téléphone se mit à résonner dans ma tête vide. Est-ce que j’ai bien fait de partir ? Je jetais mon portable sur le lit comme s’il avait quelques microbes que je ne voulais pas attraper. Je fermais les yeux. Raven me revint en tête… Il m’en a fait baver aujourd’hui cet idiot ! Et s’il croit que je vais le laisser me mener en bateau ainsi, il se fout le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! Bon… Je vais jouer un peu à la Wii ça me calmera ! Je descendis comme une furie dans le salon, me jetais sur le canapé, attrapais la télécommande pour lancer mon jeu. Un peu de The legend of Zelda devrait me calmer… C’est sûr que Link est l’homme parfait. Serviable, beau, gentil etc… Tout l’opposé de Raven. Le seul problème, c’est qu’il n’existait pas. J’en avais assez du virtuel, je voulais enfin du vrai, quelque chose de concret. Mais jusque là je n’avais jamais eu cette chance, à croire que je les faisais tous fuir. Ma sœur avait toujours eu plus de succès que moi… Et avec Raven qui agissait ainsi, cela montrait bien que je n’étais pas faite pour être avec un garçon… Je sentis les larmes perler le long de mes joues, et Link même ne pu me consoler… L’écran de la télé devint flou, je fondis en larmes en lâchant la manette par terre. Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez moi décidément…
Le réveil sonna à 6h. Je tournais et virais dans mon lit jusqu’à enfin prendre la peine de m’asseoir et de me frotter les yeux, espérant que mes cernes allaient disparaître. J’avais pleuré longtemps, et j’avais joué tout aussi longtemps. Je mis une robe de chambre par dessus mon débardeur gris rose et mon shorty assorti, et descendis dans le salon, enclenchant nonchalamment la chaîne hi-fi. Je préparais mon petit déjeuner tout en fredonnant un peu. Les minutes s’écoulaient lentement, comme pour me laisser le temps de sortir de ma léthargie. Je pris une douche, me maquillais légèrement, pris mes affaires, et me voilà partie pour le lycée. Je marchais d’un pas lent et hésitant, quand je vis la grille du lycée, je soupirais un grand coup.
« Rena !!!! Mon cœur !!!! » entendis-je quand un garçon m’attrapa dans ses bras pour me serrer très fort.
Je toussais un peu et pris du recul :
« E…Elsword?! Mais qu’est-ce que tu fais ici ?! »
C’était mon ami d’enfance ! Mais pourquoi était-il ici ? Je pouvais distinguer sous ses culs de bouteille, ses yeux scintiller comme des étoiles.
« J’ai appris par tes parents que tu déménageais, alors j’ai demandé à être transféré aussi ! C’est pas génial non ? » s’exclama t-il avant de me reprendre dans ses bras.
Avec les notes qu’il avait, c’est sûr qu’il n’avait pas du se faire prier pour s’inscrire ici ! Il avait ses cheveux à la coupe au bol qui lui donnaient un air de gamin ridicule, et sa façon d’agir m’écœurait un peu. Mais il était gentil et agréable avec moi, cela me changeait des autres garçons.
« Oui bon ça va ! Tu peux me lâcher Els ? C’est gênant ! »
« Oh pardon ! » béguilla t-il en me lâchant.
« Tu sais où est la salle des délégués ? Je dois finir mon inscription ! » reprit-il.
Et me regardant de ses yeux doux, je soupirais et lui répondis :
« Oui. C’est la première porte à droite en rentrant dans le hall. »
« Merci ! Dis, tu veux venir avec moi ? On va pouvoir parler ! Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu déménageais ? »
« Ecoute Els, je… »
Els releva un peu la tête et son petit sourire se dissipa.
« Salut. »
Cette voix, je la reconnaîtrais entre mille. Faisant comme si je n’avais rien entendu, je poursuivis.
« Tu devrais y aller par toi-même Els. Tu découvriras le nouveau lycée comme ça. Tu verras, il est bien plus grand que notre ancienne école ! »
« D… d’accord ! »
Il partit d’un pas rapide et hésitant. Raven se plaça a côté de moi :
« Sympas ton copain cul de bouteille. Il sort de quel asile ? »
« Du même que le tiens, mais pas la même section ! » ajoutais-je sans le regarder.
« Lui au moins il est gentil, pas comme certain. » avais-je repris.
Je me mis à marcher vers le hall, sans même lui lancer un regard. Il resta un moment tenant son sac d’une main contre son dos, puis me suivit à l’intérieur. J’ouvris mon casier quand je vis Chung s’adosser à celui d’à côté :
« Bonjour Rena ! Comment c’est passé ton premier jour ? »
« Ha ! Salut ! Ca va, cette école me plaît bien merci ! » disais-je en prenant mes affaires pour la matinée.
« Dommage qu’on ne soit pas dans la même classe. Tu as l’air d’être une fille intelligente. J’aimerais qu’on discute un de ses soirs. Tu as un portable ? Je peux avoir ton numéro ? »
« Oui bien sûr. » répondis-je en souriant.
Il était comme un soleil qui réchauffait avec douceur mon cœur meurtri par la nuit dernière. Je pris mon portable dans la poche intérieur de ma veste et lui dictais mon numéro. Quand un bruit sourd et soudain me fit perdre ma concentration. Chung et moi, nous nous retournâmes et vîmes que Raven venait de claquer avec une force démesurée son casier, nous fixant méchamment. Il mit les mains dans ses poches et sortit dans la cours.
« Mais qu’est-ce qui lui prend ? » soufflais-je.
« Ne fais pas attention à lui. Et surtout ne t’en approche pas ! Il n’est pas de bonne compagnie. » reprit Chung en finissant de noter mon numéro sur un petit carnet.
« Vous ne pouvez pas vous sentir, je me trompe ? »
Je refermais mon casier pour m’y adosser et regarder Chung qui semblait ne pas vouloir répondre à ma question indiscrète. Je lui souris :
« T’en fais pas va. Tu m’en parleras quand tu voudras. Excuse-moi, je dois aller en cours. Tu veux qu’on se voie à la pause de midi ? » lui disais-je en passant devant lui.
Je le vis rougir légèrement.
« Euh… Oui. Je t’attends à l’entrée de la salle des délégués alors. »
J’acquiesçais de la tête en me dirigeant vers ma salle. Je vis un groupe de filles guettant mon arrivée. Je passais sans faire attention quand l’une d’entre elle m’attrapa le bras. C’était Ambre.
« Dis donc toi ! Fais pas comme si tu nous avais pas vues ! »
« Oups pardon ! Je ne vous avais, en effet, pas vu ! »
Je vis le visage d’Ambre devenir rouge écarlate, et une petite ride vint se nicher sur son front. Elle lâcha mon bras et me toisant, rétorqua :
« T’as rien à faire dans cette école, mademoiselle Guenon ! T’approche pas de Chung ou de Raven tu m’entends ? Ou je te le ferais regretter ! »
« Tes menaces tu les gardes pour quelqu’un d’autre. Tu ne ferais pas peur à un enfant de 5 ans. »
J’étais sereine. Elle ne m’impressionnait pas du tout contrairement à Raven, même si je ne voulais pas l’admettre pour me donner du courage.
« Non mais tu te prends pour qui à lui parler comme ça ?! » cria son amie aux cheveux châtains clair, Charlotte.
Je les regardais me fixer d’un air assassin qui ne leur allait pas du tout.
« Si vous voulez bien m’excuser, moi j’ai cours maintenant. »
Je les poussais légèrement pour pouvoir passer quand j’entendis Ambre pester contre moi. Cela ne me faisait rien, ses insultes coulaient comme de l’eau sur une roche. J’entrais dans la classe et vis Iris qui se leva pour venir me saluer.
« Bonjour Rena ! Tu vas bien ? Tu as l’air fatigué. »
« Bonjour Aisha ! Oui je vais bien ! J’ai juste joué trop longtemps à des jeux vidéo hier soir. »
« Tu joues aux jeux vidéo ? C’est marrant venant d’une fille… » s'étonna t-elle.
« Oui je sais. Mais j’aime ça. »
« Je te critique pas tu sais ! »
« Détends toi, je sais bien. »
Nous sommes allées nous asseoir quand Ambre entra dans la pièce, me fusilla du regard et alla se placer au premier rang tout en faisant claquer ses talons aiguilles. Le Professeur entra :
« Good morning class. »
« Good morning Sir. » répondit la classe en cœur.
« Well, let’s start the lesson then. »
Et le cours commença. J’aimais l’anglais, comme les langues en général. Aussi Iris me demanda souvent conseil, et le Professeur m’eut à la bonne très vite comme Madame Honda en japonais. Nous faisions des exercices d’oral et les élèves parlaient peu, je fus donc l’une des rares à répondre, ce qui plut au professeur. La cloche sonna 9h.
« Let’s take a break. I’ll give you five minutes! »
« Tu viens on va prendre l’air! » me dit Iris.
Nous sortîmes dans le couloir, Raven était adossé au mur et regardait les élèves sortir. Je le voyais qui me fixait du regard. Il a fallut qu’il me prenne en grippe ! Il n’a pas autre chose à faire? Soudain Ambre sortit de cours et se rua sur lui :
« Raven !!! » s’exclama t-elle de sa voix qui grinça dans mes oreilles comme des ongles sur un tableau noir.
Je les vis discuter et Raven semblait agacé. Je les observais du coin de l’œil tout en conversant avec Aisha, lorsque je vis Raven pousser Ambre et se diriger dans notre direction. Je dis précipitamment :
« Iris ! Où sont les toilettes les plus proches ? »
« Euh… »
« Vite ! »
Je le voyais se rapprocher. Je ne voulais pas lui parler, pas l’avoir en face de moi.
« Au fond du couloir à droite ! » me dit-elle en comprenant que c’était Raven le problème.
Je me mis à accélérer le pas en me dirigeant au fond du couloir. Raven me suivit des yeux et prit ma direction.
« Ah… Ra… Raven ! » se risqua Aisha.
Lui tournant le dos, il rétorqua :
« Qu’est-ce que tu m’veux ? »
« Euh… le cours va bientôt reprendre… tu viens ? »
« J’en ai rien à faire ! »
Puis il se remit à marcher dans le sens que j’avais pris.
« Ra… Raven ! Laisse Rena tranquille ! »
Aisha mit ses mains sur la bouche, et regarda le dos de Raven avec un regard apeuré, craignant qu’il ne s’en prenne à elle finalement.
« T’en mêle pas. »
Il répondit plus calmement que ne l’aurait pensé Aisha. Il disparut au fond du couloir, et elle ne savait pas quoi faire. Prévenir les profs ? Chung ? Non, ça ne mettrait que de l’huile sur le feu !
« Rena… » murmura t-elle.
- Spoiler:
- Chapitre 5 : Un sauvetage inattendu
Je me passais de l’eau sur le visage dans les toilettes des filles pour ensuite me regarder dans le miroir. J’avais une mine affreuse ! Je me couche tôt ce soir. Je jetais un œil à mon portable. 9h 05. Je dois retourner en cours, pensais-je. Je poussais la porte des toilettes quand je vis une ombre devant moi; je sursautais lorsqu’une main froide m’attrapa la bouche et me fit rentrer à l’intérieur des toilettes. A la lumière, je vis le visage de Raven. Il me poussa dans une cabine, y entra et referma le verrou. Il se retourna vers moi et me fit un sourire narquois. J’essayais de m’éloigner le plus possible, mais c’était bien trop étroit, et je me trouvais à seulement quelques centimètres de lui.
« Y a plus romantique comme endroit tu crois pas… » lui disais-je en cherchant du regard un moyen de sortir.
Mais il bloquait l’entrée, la seule issue. Il ricana et redevint sérieux.
« J’ai pas aimé ton comportement ce matin. »
« Et qu’est-ce que ça peut te faire ? Laisse-moi maintenant. J’ai mon cours de langue et je vais arriver en retard par ta faute ! »
« Hahaha ! Si ce n’est que ça… »
Il mit sa main dans mes cheveux en suivant ma nuque.
« Je serais un meilleur professeur… Un french-kiss ça te tente ?»
Je le repoussais de toutes mes forces et réussis à me glisser vers la porte en frôlant son torse de mon bras; je sentis sa main m’attraper par le ventre et me tirer vers lui. Il me logea dans ses bras. Je ressentais son cœur battre, et mes joues rougir. Il était chaud, bouillant presque, comme si un volcan grondait en lui.
« La…laisse-moi ! Je préférerais encore embrasser Els… »
Ca sonnait faux. Mais ça m'était égal. Lâche-moi ! Lâche-moi ! Je ne veux pas céder ! Il fit remonter sa main gauche le long de ma cuisse et la passa sous ma jupe pour la remonter légèrement, pendant que son bras droit me tenait fermement. Mais qu’est-ce qu’il fait, mais qu’est-ce qu’il fait punaise ?!
«Je vais te faire changer d’avis. » dit-il.
Il me retourna, me plaqua à la porte des toilettes et fit glisser sa bouche aux coins de mes lèvres. Réponds-lui, réponds-lui mince ! Te laisses pas faire ! hurlais-je intérieurement. Mais je ne voulais pas ouvrir la bouche, sachant qu’il n’attendait que ça.
« …Bon alors… tu te décides ? » lui disais-je en voyant qu’il ne tentait rien.
Il me regarda dans les yeux sans rien dire.
« Je sais bien que c’est uniquement pour me faire peur… Alors fais-le et qu’on en parle plus ! »
Il se recula et relâcha son étreinte.
« Allez casse-toi. » souffla t-il froidement.
« Cas… ? »
« Casse-toi avant que je change d’avis !! »
J’ouvris précipitamment la porte et sortis en tout hâte. Raven sortit peu après moi, et s’adossa au mur. Il leva la tête au plafond, mettant sa main dans ses cheveux. Il pensa, pensa longtemps jusqu’à ce que 10h sonne, 11h puis 12h.
« Putain ! » lâcha t-il.
Les cours du matin étaient enfin terminés. Mince ! Mon rendez-vous avec Chung ! J’avais complètement oublié !
« Aisha ! Je mange avec Chung, tu veux venir ? »
« Oh ! Oui d’accord ! »
Nous nous précipitâmes vers la salle des délégués; Chung attendait là en regardant passer les élèves, comme surveillant si tout se passait bien.
« Chung ! » m'exclamais-je.
Il tourna sa tête blonde et me fit un grand sourire.
« Rena ! Pardonne-moi j’ai encore des papiers à finir. Tu peux aller à la cantine m’attendre ? Je n’en ai pas pour longtemps. »
« Ah, euh… D’accord. Tu viens hein ? »
« Mais oui, ne t’inquiètes pas. »
Iris et moi le laissions donc à ses papiers, et nous dirigeâmes vers la cantine. Waouh ! Elle était super grande ! D’abord, il y avait la grande salle dans laquelle on pouvait choisir ses plats, et on pouvait monter à une espèce de terrasse si je puis dire, où des tables étaient aussi installées, donnant vu sur le reste de la cantine en contrebas.
« Ne pense pas à monter Rena. C’est la place favorite d’Ambre et son groupe. » me dit Aisha.
Je la regardais. Cela ne m’étonnait pas. J’entendis alors un fracas dans la cantine, un groupe de personne s’était attroupé comme des bêtes curieuses. Je vis alors une petite tête baissée regardant son plateau repas étalé au sol, et une grande blonde entourée de ses trois toutous qui faisait face à ce petit garçon.
« Oh non ! »
Je me précipitais et poussais les gens devant moi. Quand j’arrivais à hauteur du spectacle, Els était là tout tremblant et Ambre lui hurlait dessus :
« Non mais tu peux pas faire attention toi ! Pauvre idiot ! Mon beau haut en soie tout neuf ! Tu vas me le rembourser et vite fait! Avec de l’argent pour me faire un resto avec mes copines en prime t’entends ?! »
La tête de Els sursauta. Comme s’il venait de prendre une balle en plein milieu du crâne. Tout le monde rigolait. Personne ne s’opposa à Ambre. Ca me rendait folle ! Raven était à la fenêtre et regardait sans vraiment s’intéresser, quand il me vit faire un bond devant Els, il releva la tête surpris. Je faisais face à Ambre, la tête haute, les poings serrés, et le visage noir de rage. Qu’elle s’en prenne à moi passe encore… Mais à mes amis ça, jamais !
« Tiens voilà les rôles qui s’inversent ! C’est la demoiselle qui sauve le pauvre petit prince ! Quelle honte pour un homme ! Hahahaha ! »
Tout le monde se mit à rigoler. Mais qu’est-ce qui cloche dans cette école ? Elle ! Oui ça c’est sûr !
« Ferme donc ta grande gueule de blonde hystérique ! » m'écriais-je.
Ambre cessa tout de suite de rire, et le silence ce fit. Je poursuivais:
« Non mais tu te prends pour qui à faire ton cinéma de mauvaise actrice ?! Je suis sûre que c’est toi qui l’as poussé ! T’approches pas de lui, t’as compris pimbêche ?! »
Els était derrière moi et observait la scène en silence, Iris me regardait avec de grands yeux ébahis.
« Non mais tu sais à qui tu t’adresses là ? » rétorqua Li.
« Oui ! A une donzelle pas foutu d’occuper son temps autrement qu’en emmerdant les autres ! »
« DONZELLE ?! » s'écria Ambre.
Elle s’avança d’un pas furieux:
« Je peux te faire virer comme je veux ! Mon frère est le délégué principal et j’ai la directrice dans la poche ! Alors adresses toi à moi autrement, et je te ferais grâce de ma bonté ! » continua t-elle sûre d'elle.
Chung ? Son frère ?! Elle venait de m’en sortir une bonne là !
« … »
« Hahaha ! Regardez les filles ! Elle a enfin trouvé sa maîtresse ! »
« Je préférerais encore servir le dernier des imbéciles que toi ! Tu crois que tes menaces me font peur ? Tu crois que ta grande gueule de blonde m’impressionne ? Que si vous vous mettiez à trois contre moi, je fuirais en courant comme un lapin ? » rétorquais-je.
A chaque phrase, je m’avançais d’un pas vers elle, me faisant plus menaçante. Elle, reculait comme poussée par l’aura de fureur qui se dégageait de moi.
« Le jour où tu viendras seule comme une grande me faire tes menaces, on en reparlera trouillarde ! » lançais-je en provocation.
Je lui tournais alors le dos pour me diriger vers Els, en le regardant des pieds à la tête.
« Tu n’as rien, ça va ? »
« Rena… »
Il chouinait péniblement. Franchement, tu es un homme quand même, songeais-je. Ambre verte de rage, saisit une carafe en verre remplie d’eau sur une table, et la jeta dans ma direction.
« Ambre tu es folle ! » hurla Aisha.
Je vis la carafe arriver à toute vitesse, et mon seul reflexe fût de protéger Elsword dans mes bras quand j’entendis un fracas immense, et le bruit de bouts de verre heurtant le sol à leur chute.
CLING !!
Tiens… la carafe s’est brisée… Mais je n’ai rien.
« Raven !!!! » hurla Ambre.
Je me retournais brusquement. Raven était là, me tournant le dos, le poing en avant. Des gouttes de sang tombaient au sol se mêlant avec l’eau de la carafe et se répandant sur le sol beige de la cantine. Il était trempé, l’eau ruisselait dans ses cheveux rouges. Il ne dit rien et se dirigea vers la sortie de la cantine.
« Oh, Raven ! Je suis désolée, c’est sa faute ! Elle… ! » bafouilla Ambre.
Il s’arrêta brusquement :
« Fermes la ! Tu me tapes sur les nerfs ! » hurla t-il.
Puis il claqua la porte, la cassant presque et je ne le vis plus. Je me relevais, ne sachant quoi faire… Lui courir après ? Non… avec ce monde. Soudain, tous les élèves se remirent à leur activité normale. Le spectacle était fini, privés de leur attraction, ils n’avaient à présent que faire du reste. Iris fendit la foule pour me rejoindre.
« Rena ! Mon dieu ! Tu as eu de la chance ! » dit-elle.
« Hein… ? »
J’étais encore un peu perdu par ce qui venait de se passer.
« Tu n’as pas vu ? »
Je la regardais mimant la surprise. Elle me fit un petit sourire et continua :
« Raven a sauté par la fenêtre en poussant tout le monde. Il s’est placé entre toi et la carafe et l’a explosé d’un coup de poing. C’était impressionnant. »
Je la fixais encore plus surprise :
« Il… il a quoi ? »
Els se releva, et m’agrippa le tee-shirt.
« Rena ! Je suis navré ! Tu n’as rien ? Tu es si courageuse ! »
« Je t’en prie Els ! Je n’aurais pas dû avoir à intervenir normalement ! T’es un homme non ? »
« Oui mais… elles me font peur… »
Oui bon, ça je veux bien le concevoir… Ambre s’approcha dans mon dos, et je compris à la tête que tirait Els que c’était elle. Hors de moi, je me retournais comme une furie et lui chopa le tee-shirt entre mon poing crispé par la colère. Surprise comme elle ne l’avait probablement jamais été, elle fit une grimace :
« Tu as quelque chose à rajouter ?! » lui lançais-je sur le point de la frapper.
« Ha ! Tu ne perds rien pour attendre ! Raven ne sera pas toujours là pour te protéger ! Tu as eu de la chance ! » disait-elle en me faisant lâcher son haut haute couture.
Elle remit son décolleté en place, fit voler ses cheveux d’un revers de main très « je me la pète » et tourna les talons. Je les entendis résonner dans toute la cantine. Toujours debout sans rien dire, Iris me posa une main sur le bras et me fit sursauter :
« Rena… Je… »
« Pardon, mais il faut que je sorte. »
Je pris mon sac et sortis en courant dans la cour. Raven… Raven ! Je n’avais plus que ce mot là à la bouche. Il avait été désagréable avec moi jusqu’à présent, mais il venait de m’aider. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Je fis le tour de la cours, scrutant de mes yeux fatigués. Il n’était nulle part… Puis j’eus soudain comme un flash… L’arrière de l’école ! Je couru aussi vite que je pus en évitant de trop me faire remarquer, et me rendait dans l’arrière du lycée. Il faisait sombre, je n’aimais pas trop ça, mais j’étais persuadée qu’il était là, quelque part. Je sentis comme une ombre dans mon dos, je ne voulais pas me retourner. C’était lui. Il n’y avait que lui pour faire ce genre d’approche.
« Qu’est-ce tu fous là ? »
Je pris nerveusement mon sac dans mes mains.
« Je… je voulais te remercier pour… »
« Franchement ! Te fatigue pas ! J’aime pas les faux culs ! »
« Qu’est-ce qui t’a pris de m’aider alors ?! J’t’ai rien demandé moi ! » me retournais-je indigné de ce qu’il venait de me lancer au visage comme un crachat.
« J’en sais rien ! Me fais pas chier ! »
Il me poussa légèrement et alla s’asseoir contre le mur, une jambe pliée et une main se posant sur son genou. Je vis qu’il s’agissait de la main avec laquelle il avait pulvérisé la carafe. Je m’accroupis à ses genoux et lui prit la main :
« J’ai pas l’intention de t’épouser alors lâche ma main ! »
« J’ai oublié la bague de toute façon ! » lui souriais-je.
« Bon sans déconner, rends moi ma main ! » ricana t-il.
« Attends ! Je te mets un bandage, tu saignes. »
« Oh ! T’es sourde ou quoi ? J’ai pas besoin de ça ! Casse-toi ! C’est mon territoire ici ! »
Il dégagea sa main violement et me fit signe de partir. Je restais assisse à le regarder, je ne le lâchais pas du regard.
« Casse-toi j’te dis ! »
« Non. »
« Mais casse-toi merde ! »
« NON !!» haussais-je le ton.
Il n’est pas le seul à pouvoir hurler non mais! Il tapa sa tête contre le mur exaspéré.
« J’vais te tuer… »
« Avec une main dans cet état j’en doute. T’es droitier en plus. » commentais-je.
« Je frappe très bien de la main gauche aussi ! »
« Ok, ben tu me montreras ça après ! »
Il baissa son regard vers moi :
« Si je te laisse faire, tu fiches le camp ? »
« Oui. »
Il soupira très fort et me tendit sa main. Je sortais de quoi le soigner et lui faire un bandage. J’avais toujours une mini trousse de secours pour des cas comme ça. Je le désinfectais, lui mis un pansement, et banda sa main avec un mouchoir en tissu.
« Tu te trimballes avec tout ça sur toi ? Tu fais peur tu sais… »
Je faisais comme si je n’avais rien entendu, et finissais mon travail. Une fois la besogne terminée, je me levais, époussetais ma jupe et lui dis :
« Voilà. Merci pour tout à l’heure. Je te laisse à ta solitude. »
Je lui tournais le dos, mais sa main vint attraper mon poignet et il me tira au sol. J'étais assise entre ses jambes, ses bras m’entouraient sans trop me serrer. J’aurais pu facilement m’en dégager. Mais bizarrement, je n’y pensais pas.
« Raven… ? »
« Punaise, mais tais-toi un peu ! T’es trop bruyante ! »
Il appuya sa tête contre mon épaule et ne dit plus rien. Je mis ma tête au creux de sa nuque instinctivement, et fermais les yeux. Il était mouillé. Je pris une petite serviette dont je me servait habituellement pour me sécher les mains, et commençais à lui caresser les cheveux avec, pour absorber l’eau. Comme apeuré par cet acte, il attrapa mon poignet violemment.
« J’ai pas besoin de ça… »
Il bloqua mon bras entre sa jambe et son coude, et replaça sa tête nichée dans mon cou. Je frissonnais. Nous sommes restés ainsi pendant quelques minutes, quand soudain, mon portable se mit à sonner.
- Spoiler:
- Chapitre 6 : Chung
Je voulu prendre mon téléphone quand Raven shoota dans mon sac.
« Laisse… » dit-il.
« Attends ! C’est probablement Aisha ou Chung qui… »
Mince ! Le seul prénom à ne pas prononcer en sa présence, je lui balance comme ça sans réfléchir. Je le sentis sourire et ça me chatouilla.
« Encore une raison de plus pour pas répondre ! »
Je ne savais pas quoi faire… Il fallait pourtant que j’y retourne.
« Ecoute… Hum… Il faut vraiment que j’y aille… »
Il ne répondait pas.
« Raven, tu m’écoutes ? »
« Je t’entends punaise ! »
« Viens avec moi si tu veux pas me lâcher alors ! »
Il rigola à ma réponse et ajouta :
« Tu rêves fillette ! Je reçois pas d’ordre de ta part ! J’t’ai sauvé la mise tout à l’heure ! Tu m’en dois une ! »
« Oui je sais. Mais là, mes amis m’attendent, et je ne peux pas me dédoubler. Alors viens. »
Il lâcha mon bras et mon buste pour lancer :
« Casse-toi. Vas-y ! »
Je me relevais chancelante et récupérais mon sac plein de terre. Je me retournais pour le regarder. Ses cheveux cachaient ses beaux yeux gris.
« Tu veux vraiment pas venir ? »
« Mais dégages ! »
« T’es vraiment pas possible comme mec ! » lui lançais-je sèchement avant de courir vers le devant du lycée, pour rejoindre ceux qui m’attendaient.
Raven resserra ses genoux. Mon parfum enivrait encore son tee-shirt qu’il sentit lentement, puis il secoua la tête et se leva d’un coup pour aller marcher et se rafraîchir les idées.
Je couru vers la cantine. Il m’énerve ! Mais il m’énerve ! J’arrive pas à le cerner ce type ! Quand soudainement, je rentrais dans quelqu’un :
« Aïe ! » m'exclamais-je.
« Aouch ! Hé ! Rena ! Pourquoi tu cours ? »
Je reculais de deux pas pour mieux voir dans qui je venais de percuter. C’était Chung. Il me regardait avec des yeux moqueurs, me voyant tout ébouriffée par ma course. Je remis de l’ordre dans mes cheveux.
« Ca fait un moment qu’on attends. Tu as une bonne excuse ? » reprit-il.
« Non. Mais je suis désolée ! » lui disais-je avec un grand sourire qui lui fit abandonner son interrogatoire.
« Allez viens. » dit-il en me tendant son bras, que je pris volontiers, et nous entrâmes dans la cantine.
Tous les quatre, nous passions un agréable moment. Parlant des cours, de nous, de rien. Chung ne fit pas du tout allusion à l’incident de la cantine. Ne le savait-il pas ? Ou bien ne voulait-il pas admettre qu’Ambre avait pu faire le coup ? Cela m’agaçais un peu. Nous sortîmes alors de la cantine, et Els repartit; Aisha avait deux trucs à faire avant les cours. Je me retrouvais seule avec Chung. Je jugeais bon de lui parler tout de suite de sa sœur.
« Dis-moi… Comment ça se fait que toi et ta sœur vous soyez si différent ? » questionnais-je.
« Pardon ? »
« Ben je trouve qu’elle abuse, et qu’il serait peut-être temps qu’elle se calme ! »
« Attends, tu me parles de quoi là ? » demanda t-il sur un ton un peu relevé.
« Chung, ta sœur me harcèle et s’en est pris à Els tout à l’heure, dans le but de lui raquetter de l’argent ! » lui disais-je en me retournant vers lui et lui faisant face.
Il devint blême avant de dire:
« Non… Non, elle ne ferait pas ça. »
« C’est parce que c’est ta sœur que tu prends sa défense. J’en ai une, et je sais ce que c’est. Mais avant de tirer des conclusions, tu ne crois pas que tu devrais aller lui parler ? Ou bien tu sous-entends que je mens ? »
« Le prends pas comme ça… Je vais voir ce que je peux faire. »
« Merci. » répondis-je avec un sourire.
Nous continuâmes à marcher dans la cour, en respirant l’air frais. Je m’arrêtais un instant pour fermer les yeux, et humer profondément le vent. Je remis une mèche derrière mon oreille et me tourna légèrement vers Chung qui me regardait.
« Tu es une drôle de fille. » dit-il.
« Hahaha ! On me le dit souvent oui… Et ça n’a pas l’air de me réussir… »
Chung fronça légèrement les sourcils.
« C’est Raven c’est ça ? Il est venu te voir encore ? »
« Non, non… Je parlais en général. »
Il releva la tête en signe d’interrogation.
« Ce n’est rien va ! Oublies ! Tu me fais un peu visiter ? » demandais-je.
Chung acquiesça d’un léger mouvement de tête, et m’entraîna vers la bibliothèque. C’était un bâtiment qui se détachait un peu de l’école en elle-même. Répartit sur 3 étages également, elle était superbe, presque comme celle de la Belle et la Bête ! Les étagères étaient en chêne, gravées d’élégants motifs peints couleur or. Il me fit visiter les trois étages. Il y a avait toutes sortes de livres. C’était merveilleux !
« Je veux la même chez moi ! » pensais-je à voix haute.
« Hahaha ! Je te comprends ! Moi aussi j’aimerais posséder autant de livres. »
« Dis, tu pourrais me conseiller un roman policier et un livre parlant de mythologie égyptienne ? »
« Tu aimes ce genre de livre ? J’avoue me passionner pour les romans policiers. Alors voyons… Je vais te conseiller un classique, si tu ne l’as pas lu. Tu connais Arthur Conan Doyle ? »
« Bien sûr ! Il a écrit les Sherlock Holmes ! J’avoue que je n’ai pas encore pu me plonger dedans… »
« Parfait ! Voyons… Ha ! Voilà tiens. « Une étude en rouge » C’est son premier roman. »
Je pris le livre avec enthousiasme:
« Merci ! »
« Ensuite… hum… Mythologie égyptienne tu dis ? Je n’y connais rien, mais le rayon est par là, viens. »
Il me guida parmi les étagères jusqu’aux livres. Je vis le livre de Nadine Guilhou sur la mythologie égyptienne.
« Génial ! Je le cherchais depuis un moment ! » m'exclamais-je.
Mais le livre était trop haut pour moi. Voyant que j’avais des difficultés à attraper celui-ci, Chung ricana.
« Pfff… J’aurais du faire 1m80… » m'exaspérais-je.
« Oh non ! Tu es très bien comme ça ! » dit-il en se plaçant derrière moi.
Je sentis son torse se coller légèrement à mon dos. Il prit le livre délicatement, pencha doucement la tête par-dessus mon épaule :
« Tiens. Si tu étais plus grande, je perdrais l’un des rares moyens de t’aider. » ajouta t-il de sa voix mielleuse qui me fit rougir.
Je pris le livre:
« M…Merci Chung. »
« Tu as trouvé ton bonheur ? » questionna t-il.
« Oui. Ca ira pour l’instant. Avec les cours et tout, je ne veux pas trop m’éparpiller quand même. »
« Sage décision. Viens, que je te montre comment on emprunte ici. »
Nous redescendîmes dans le hall de la bibliothèque. Il fallait passer les livres à emprunter sur une machine qui les enregistrait, et sortait un ticket qui te disait ce que tu avais emprunté et quand il fallait le rendre. Je rangeais les livres dans mon sac, toute contente d’avoir de la lecture divertissante. Nous sortîmes dehors. Il me tendit un bout de papier.
« Qu’est-ce que c’est ? » questionnais-je.
« Mon numéro. Il n’y a pas de raison. »
Je le regardais avec un sourire et le remerciais. Je pliais le papier et le rangeais précieusement dans mon cahier.
« Tu as cours de sport non ? Viens je t’accompagne. » ajouta t-il.
« Non, ne t’embête pas. »
« Si, si, j’insiste. »
« Mais… »
Il posa un doigt sur ma bouche et s’approcha :
« Et je ne veux pas t’entendre. On est d’accord ? »
Il me regardait avec ses beaux yeux dans lesquels se reflétait mon visage.
« D’accord. » balbutiais-je.
Il m’emmena dans une partie de la cour que je ne connaissais pas, car c’était mon premier cours de sport. Il fallait monter quelques marches pour arriver dans une grande salle avec du parquet glissant. D’autres élèves de ma classe commencèrent à rentrer, et se diriger au vestiaire.
« Je te laisse là. Je t’appel ok ? » dit-il.
« Hum… Oui d’accord. A plus tard alors. »
Il prit une mèche de mes cheveux qu’il porta à sa bouche pour y laisser un baiser et se retira. Si seulement Raven pouvait être un peu plus gentil… pensais-je.
« Rena ! »
Je me retournais, et je vis alors Iris arriver au loin, ses affaires de sport dans un sac à dos noir.
« On a handball aujourd’hui il paraît. Oh, je crois que je vais mimer un mal de ventre. » soupira t-elle.
« Pourquoi ? C’est cool le handball ! J’adore ça ! » ajoutais-je en nous dirigeant vers les vestiaires pour filles.
« Ben, tu changeras d’avis si tu te retrouves dans l’équipe adverse à Raven. Il fait pas de cadeau en général, son équipe gagne à coup sûr. »
Cela ne m’étonnait pas beaucoup.
« Et ben ça va changer. » lui disais-je en ouvrant la porte des vestiaires.
A ce moment-là, un groupe de garçons de la classe passa devant la porte et siffla en rigolant. Je refermais vite. Les filles mettaient leurs affaires de sport. Iris et moi posâmes nos sacs sur un banc et commençâmes à enlever nos vêtements. J’entendis un rire aigu dans mon dos.
« Du 85 C tu dis ? » disait une fille de la classe en regardant Ambre, dans son joli soutien-gorge à froufrou en satin, couleur encre de chine.
« Parfaitement ! Je suis sûre que Raven ne pourra pas résister à mon sex-appeal bien longtemps, avec ce corps de rêve ! » disait-elle en se pavanant devant toutes les filles qui n’osaient pas désapprouver.
Je me retournais sans faire attention à elle, et enfilais mon shorty de sport, toujours en soutien-gorge.
« Rena ! Tu devrais laisser tomber pour Raven ! Il est à moi ! » s'exclama t-elle.
« Je m’en fous complètement ! » lui rétorquais-je en me retournant vers elle, agacée de son tintamarre.
Quand elle me fit des grands yeux comme si elle avait vu un fantôme.
« Toi… ! »
« Quoi encore ? » m'exaspérais-je.
« Tu fais du combien ? »
« Pardon ? T’es pas bien non ? »
« T’as plus de poitrine que moi ! »
Je me mis à rigoler comme pas possible et enfilais mon débardeur de sport qui moulait mon buste.
« Punaise, tu te soucies de chose futiles ! Aisha, on y va ? »
Aisha sourit et me suivit dehors, pendant qu’Ambre se mettait presque à hurler de rage dans les vestiaires. Nous nous dirigeâmes vers la salle de sport.
« Je sais pas comment tu fais pour lui tenir tête comme ça… » dit Iris.
« Elle me saoule c’est tout ! »
« Et alors ? Ton tour de poitrine ? » dit-elle en ricanant.
« Quoi ça t’intéresse toi aussi ? »
Je la regardais avec des yeux moqueurs.
« Si tu la bats oui ! » ria t-elle de plus belle.
« Hahaha ! Et de loin ! 95D! Mais c’est super gênant pour le sport mine de rien. » ajoutais-je.
Nous rejoignîmes les autres, qui étaient en train d’attendre. Raven attendait aussi que le professeur arrive. Il portait un tee-shirt noir à manches courtes avec un logo tribal dessus, et un pantacourt un peu large pour permettre un meilleur mouvement, de couleur gris. Je devais l’avouer, il était très beau. Nous nous arrêtâmes près des bancs de soutien, il se dirigea vers nous et me tourna autour comme un vautour guettant sa proie, pour enfin dire :
« Tu serais presque sexy comme ça dis-moi. Mais je te préfère les cheveux détachés. »
« Bien, je les attacherai plus souvent alors. Ca te fait plaisir ? » rétorquais-je.
Il ricana pour ensuite s’éloigner et revenir à sa place. Le Professeur sortit d’une salle au fond du gymnase. Il était blond, très musclé, et avait l’air un peu… spécial ? Il cria :
« Que deux volontaires viennent m’aider avec le matériel ! »
« Oui monsieur ! » répondis-je, et je me dirigeais vers la salle.
« Mais quelle lèche botte celle-là ! » rouspéta Ambre.
Une fille mâte de peau se rapprocha d’elle :
« Elle vaut mieux qu’toi on dirait. »
Ambre n’eut pas le temps de se retourner, qu’elle la voyait courir dans la direction du Professeur.
Voilà pour le moment la suite plus tard
Dernière édition par Mieru le Jeu 16 Mai - 19:56, édité 1 fois
Re: Raven X Rena
Ton histoire est excitante, j'attends la suite avec impatiente !!!
Iglou- Maitre de Hamel
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Re: Raven X Rena
- Spoiler:
- Chapitre 7 Le sport
Eve avait un look de garçon manqué avec un mini-haut croisé sur la poitrine vert pâle, qui faisait ressortir son teint mât, et un baggy large gris foncé, chaussée de basket style converse noir. Je la vis entrer dans la salle du matériel.
« Je suis venue aider M’sieur ! » dit-elle.
« A la bonne heure jeune demoiselle !
Prenez avec votre camarade les filets à ballons, s’il-vous-plaît. »
« Yep ! »
Je la regardais, et elle me faisait rire. Elle parlait comme un garçon avec un sourire moqueur aux coins des lèvres. Elle s’approcha de moi pour m’aider.
« S’lut ! »
« Salut ! »
« Moi c’est Eve ! Tu m’fais rire tu sais p’tite ?
T’as l’air d’avoir du caractère, et ça me plaît ! »
« Ben alors on va bien s’entendre ! » lui répondis-je en mettant le sac de balles de handball sur mon épaule, pendant qu’elle prenait l’autre.
« Dis, t’en pinces pour Raven non ? » demanda t-elle.
Sa réponse me fit comme l’effet d’une explosion.
« Hein ? Tu plaisantes là ?! Cet énergumène ? Ce rustre ? Cet abruti ?
On parle du même Raven là ? »
« Ben ouais. Parc’qu’lui, il a l’air de te kiffer ! »
« Il kiffe m’emmerder tu veux dire ?! »
« C’est c’qu’j’dis. »
« Quoi ? » m'étonnais-je.
« Rien ! Allez viens, on va s’faire engueuler si on traîne trop ! »
Elle se mit à courir comme une tarée jusqu’au Professeur, et posa le sac. J’arrivais en trottinant, et posant le mien, je retournais auprès d’Iris.
« Bien, nous allons faire les équipes. Qui veut être Capitaine d’équipe ?
Il m’en faut deux. » expliqua notre Professeur du nom de Boris.
« Ouais, moi. » répondit Raven.
« Je m’en doutais. Et l’autre ? »
Personne ne répondit.
« Pourquoi personne ne se propose ? » chuchotais-je à Iris.
« Parce qu’être capitaine, signifie forcément être contre Raven… »
Ok, je vois. C’est l’occasion de lui tenir tête et de ne pas être dans son équipe ? Je prends ! pensais-je.
« Moi Monsieur ! Vous n’avez rien contre une fille comme chef d’équipe ? »
Tout le monde me regardait pendant que je m’avançais vers notre Professeur. Raven me regardait du coin de l’œil.
« Non, bien au contraire jeune demoiselle. Bien, que les Capitaines d’équipes viennent tirer les papiers pour les équipes. » reprit notre Professeur.
Le Professeur nous tendait une corbeille, dans laquelle plein de petits papiers étaient regroupés. Il y avait le nom de chaque élève de la classe. Une manière équitable de faire les équipes, me disais-je. Je pris un papier, puis Raven un, etc… Les équipes étaient faites. J’avais tiré par chance, Iris et Eve, alors que Raven, devait se taper Ambre et Li; il semblait si heureux ! Hahaha ! Nan, je plaisante. Il tirait une tête de trois pieds de long.
« Les capitaines gèrent l’échauffement de leur équipe. Dans une demi-heure, on commence le match. »
Puis le Professeur alla s’asseoir sur un banc de remplaçant, et commença à noter les équipes formées. Je vis alors les membres de mon équipe souffler de désespoir, et s’allonger au sol.
« Hé ! Vous faites quoi là ? On va s’échauffer ! » m'exclamais-je.
« Tu plaisantes ou quoi ? » me répondit un garçon aux cheveux bruns et aux yeux bleus. Il s’appelait Loyd.
« On est contre Raven. On a aucune chance. On va perdre y a pas photo ! » continua t-il.
Tous les autres acquiescèrent d’un air désespéré.
« C’est quoi ce comportement ?! Le match n’est même pas entamé que vous la jouez déjà perdant ? »
« Laisse Rena. Ils vont pas t’écouter d’toute façon. » disait Eve en se rapprochant de moi.
« C’est toujours comme ça en cours de sport. Faudra t’y faire. » ajouta Iris.
« Allez debout ! Prenez un ballon et venez faire des tours de terrain ! Allez quoi ! » encourageais-je.
Mais personne ne bougeait. Je voyais pendant ce temps les autres membres de l’équipe à Raven, s’entraîner avec entrain, pendant que lui buvait dans sa bouteille d’eau sous les yeux plein d’admiration d’Ambre.
« Bon. Comme vous voulez. Mais moi j’y vais. Iris, Eve, vous me suivez ? » finissais-je par dire.
« Yep ! » acquiesça Eve.
« Euh… oui ! » répondit timidement Iris.
Je pris un ballon de handball pour chacune. Je leur expliquais qu’elles devaient dribbler pendant, la course sans perdre la balle ou faire de double drible, et je commençais à courir sur le terrain. Les autres nous regardaient avec des yeux exaspérés. Iris se débrouillait tant bien que mal et j’en rigolais. Eve était douée ! Aussi, on s’échangeait les balles en driblant, et quand on voulu faire la même chose avec Iris, elle fût tellement surprise qu’elle en perdit les deux balles. La sienne et celle que je lui lançais.
« Hahaha ! T’es trop mignonne Iris ! » ricanais-je.
« Mais… c’est pas drôle ! »
Elle rougissait. Raven nous observait faire des tours de terrain.
« Non mais qu’est-ce qu’elle croit ? Elle pourra jamais nous battre ! Pas vrai Raven ? » dit Ambre d'une voix prétentieuse.
Elle était assisse à côté de lui, avec son mini haut décolleté et son shorty super court. Raven se leva soudainement, et pendant que je driblais en parlant avec Eve, il s’approcha furtivement et me prit la balle lorsqu’elle rebondit.
« Hé !! Y a pleins de balles ! T’es obligé de prendre la mienne ?! »
« C’est qu’une balle, t’excites pas ! » disait-il en me ricanant au nez.
Je couru prendre une autre balle, quand les autres se levèrent et firent de même.
« On doit faire comme toi ? » dirent-ils.
« Euh… oui ! Faites au moins dix tours en driblant. »
J’ignorais quelle force surnaturelle les avait fait se lever, mais j’étais contente qu’ils se décident enfin à se bouger. Nous nous mirent ensuite par deux, et firent des passes avec ou sans rebondis. Nous nous étirâmes, et échauffâmes chaque membre de notre anatomie. Lorsqu’Aisha vit que je pouvais m’allonger complètement sur mes jambes en m’étirant, elle dit :
« Hé ! Mais tu te fais pas mal ?! »
« Non. J’ai fait beaucoup de danse plus jeune. Je suis souple ! »
« Je vois ça oui ! »
La demi-heure passa assez vite, et l'heure de commencer le match sonna.
« L’échauffement est terminé ! Maintenant faites votre choix pour le placement des joueurs ! » indiqua notre Professeur.
Je pris une gorgée d’eau à ma bouteille et commençais à réfléchir.
« Comment vous faites d’habitude ? » questionnais-je.
« Euh… Ben, en général on évite de faire jouer les filles… Quand on a Raven en face. » répondit un garçon aux cheveux noirs attachés en queue de cheval, qui s’appelait Etienne.
« Ouais. Il est pas du genre à faire des cadeaux. » ajouta un autre garçon à la coupe un peu hérisson du nom de Jérémy.
« Oui j’ai cru comprendre… Le souci, c’est qu’il va nous falloir trois filles sur le terrain,
vu que la plupart des garçons sont dans l’équipe de Raven. »
« M…Moi je préférerais rester sur le banc… » balbutia Violette, la jeune fille que j’avais vu en japonais, et qui m’avait complimentée.
« Pareil ! » s’écria Rachel.
« De même! » apostropha Amélie.
« Bon je vois… » soupirais-je.
« Moi j’suis partante miss ! » dit Eve en levant la main.
« Je veux bien essayer aussi Rena… Mais je te garantis rien… » ajouta Aisha.
« Merci les filles. Bien, les garçons c’est ok pour vous ? »
Ils acquiescèrent d’un mouvement de tête, quand Loyd ajouta :
« Bon, les cages, je suppose qu’on y met un garçon ? »
« Hein ? Tu rigoles ? Il faut mettre une fille ! » m’exclamais-je à Loyd
« Les garçons sont plus réactifs sur le terrain. Et vous pourrez plus affronter Raven en cas de besoin ! » poursuivais-je.
« Ouais, mais Raven retient pas beaucoup ses coups ! Et les filles, elles s’écartent des cages. Presque elles sortent quand elles voient Raven courir en leur direction! » m’enseigna Edward avec le ton un peu relevé.
« Ouaip, là j’suis d’accord. »
« Bon ben j’irais alors ! »
Eve me regarda étonnée.
« T’as entendu au moins c’qu’on vient d’te dire ? »
« J’ai toujours été au goal de toute façon, dans mon ancienne école. Même les garçons ne pouvaient pas marquer contre moi ! »
« Oui mais là, on parle de Raven, Rena. » ajouta Aisha en me prenant le bras.
« Il va te défoncer ma belle ! » ria Jérémy.
« En attendant, je suis le capitaine, c’est moi qui décide. Il me fait pas peur ! »
« Comme tu veux. Viens pas te plaindre après ! »soupira t-il.
« Ca risque pas ! Bon, Jérémy, ailier gauche ; Eve, pivot ; et Lyod, ailier droit ; Iris, arrière gauche ; Edward, arrière central, en surveillant Iris s’il-te plaît ; et enfin Étienne, arrière droit. Ca vous va ? »
J’avais déballé ça tellement vite et sans hésitation, que personne n’osa me répondre. Je tendis la main en avant.
« Allez ! Je veux qu’on fasse tout pour gagner ! On va se battre ok ?! »
Ils me regardèrent tous et se mirent à rire.
« T’es une marrante toi ! » s'exclama Loyd.
Et chacun mit sa main sur la mienne pour enfin, hurler en cœur comme le fond les équipes avant un match. L’ambiance était revenue, et elle était bonne. Tant mieux, c’est un jeu d’équipe et l’esprit est important. Bon d’accord, j’en fais peut-être un peu trop, mais c’est plus fort que moi. Le sport ça me défoule tellement ! L’équipe de Raven nous toisait du regard.
« On fait comment Raven ? » interrogea Sacha.
« Démerdez-vous, moi je vais au pivot. Ah oui. Ambre, tu vas au goal. J’te veux pas dans les pattes ! »
Puis il se leva vers le terrain.
« Tout ce que tu veux Raven ! » s’exclama Ambre.
« Que les deux capitaines viennent au centre et se serrent la main ! » cria le Professeur.
Je m’approchais de Raven déjà au centre du terrain, prêt à en découdre. Je lui tendis la main. Il la prit avec force, et serra presque à m’écraser les os. Je fis une grimace.
« Je sais pas quel poste t’as choisi. Mais je vais pas te faire de cadeau ! » me provoqua t-il.
« Ca c’est ma phrase ! »
Il rigola et se mit en place. Je me retournais et me dirigeais vers les cages. Elle est folle ou quoi ? Les cages ? Sérieux ?! pensa Raven. Le Professeur lança une pièce de monnaie. L’équipe de Raven allait avoir la balle. Le coup de sifflet retentit, c’était parti ! Une passe, deux passes, et je vis Raven courir comme un dératé vers moi. Iris ne pût rien faire bien sûr, et Edward et Ethienne, tentèrent tant bien que mal de l’arrêter; sans succès. Raven prit appui et sauta pour tirer. Je sortis de mes cages pour lui voler la balle quand elle quittait sa main. Je fis un bond sur le côté.
« Eve !!! En attaque vite ! » hurlais-je.
Je la lançais à Eve qui l’attrapa sans problème et courue vers le but adverse. Raven me regardait d’un regard noir. Je retournais dans mes cages, me mis en position, et le regardant, je lui fis signe des deux mains d’approcher, en provocation. Il sourit, quand on entendit des hurlements de joie.
« On a marqué Rena ! » hurlait Iris.
« On a marqué !!!! » s'exclama t-elle de nouveau.
Je me mis à sourire pendant que Raven retournait dans son camp, furieux.
« T’as foutu quoi Ambre ?!! »
« Mais j’ai peur des balles ! Et t’avais qu’à me protéger d’abord ! » chouinait-elle.
Il se retourna vers mon équipe qui se tapait dans les mains.
« Tu vas me le payer… Rena… »
- Spoiler:
- Un défi risqué
Le match se poursuivit. Et plus personne ne réussit à marquer. C’était un match super chaud ! On arrivait à la mi-temps. Les garçons s’écroulèrent sur les bancs, et les filles s’assirent sur le sol.
« Punaise ! J’aurais jamais cru qu’on marquerait. » soufflait de fatigue Etienne.
« Vous voyez quand vous voulez ! On est une bonne équipe ! »
Tous me regardèrent et sourirent.
« On se relâche pas ! Allez ! » encourageais-je.
Nous retournâmes sur le terrain après 15 minutes de pause. Le match reprit. Nous prîmes la balle, qui fût aussitôt reprise par Raven, qui courut vers les cages du côté d’Iris. Elle lui fit face avec hésitation quand je criais :
« Iris ! Laisse-le passer ! T’opposes pas à lui ! »
Elle me lança un regard qui disait « Merci » et s’écarta. Je ne voulais pas qu’Iris se blesse à cause de cet idiot ! Cette fois-ci, il fit une feinte et tira vers le sol. Je mis le pied, et repoussais la balle sur le côté. Il me lança un regard furieux.
« Tant que je serais aux cages, je t’empêcherais de marquer ! » lui lançais-je.
« Causes toujours ! »
Il se mit sur le côté pour récupérer la balle, et fit la passe à un coéquipier, mais Edward l’intercepta et la lança à Loyd qui repartit vers les cages adverses, il fit une feinte, passa à Eve qui marqua sans soucis.
« Yeah ! Bien joué Eve ! Loyd ! Belle passe ! » hurlais-je vers eux.
Y a pas à dire, j’adore le sport ! Raven reprit la balla et fonça tête baissé vers mes buts, il tira un boulet de canon que j’interceptais, mais je le pris en plein ventre. Retenant la balle, je m’écroulais au sol. J’entendis Iris crier, et courir vers moi.
« T’approches pas ! »
Iris s’arrêta net. Je me relevais péniblement. Pu… ! L’enfoiré ! Il avait vraiment tiré comme un bourrin ! La moutarde devait lui montait au nez… Je m’appuyais sur le poteau des cages, la balle bien logée dans le creux de mon ventre. Je regardais Iris qui me fixait des yeux, au bord des larmes.
« C…ça va ! C’est rien ! » la rassuras-je.
Je fis rebondir la balle plusieurs fois.
« Il en faut plus pour m’arrêter… » soufflais-je en direction de Raven.
Je lançais la balle à Iris, qui la relança aussitôt à Eve. Je me tenais le ventre… J’avais mal… Très mal… Mais je n’allais pas flancher maintenant. Il serait trop heureux. Eve voulu tirer quand Raven la percuta d’un coup d’épaule et la fit tomber. Le Professeur ne siffla pas, alors que Eve restait au sol, et que Jérémy ne savait plus quoi faire. Aider Eve ou repartir vers Raven ? Je me sentis furieuse ! Je sortis de mes cages pour aller sur le terrain.
« Mais ! Rena, qu’est-ce que tu fais ?! » hurla Edward.
Je ne faisais pas attention et courais. Castiel qui ne m’avait pas vu, fit une passe rebondie que je saisis au passage. Il me vit passer comme une fusée, je driblais, un, deux garçons, et arrivée aux cages, je pris appui pour sauter et me rapprocher des cages d’Ambre, pour tirer de toutes mes forces ! La balle s’enfonça, et resta coincée dans les filets. Faut dire que j’étais bien énervée ! Il était allé trop loin cette fois ! Le Professeur siffla le but. Je me précipitais vers Eve.
« Ca va ? »
« P’tain… Il m’a pas raté… »
Elle se tenait l’épaule.
« Sors. »
« Mais vous avez besoin d’moi ! »
« Je sais, mais là t’es pas en état de jouer. Va te reposer. »
Elle acquiesça avec regrets. Je l’aidais à marcher et fusillais Raven d’un regard plus noir que jamais.
« Violette. Sur le terrain. » ordonnais-je.
« Mais… ! »
« Tu pourras rester sur le côté et ne pas bouger.
Mais on a besoin d’un septième membre. »
« B…bon d’accord. »
Elle se leva tristement, je me dirigeais vers Raven et lui choppais le tee-shirt.
« T’es vraiment prêt à tout pour gagner ?!
Fais de la boxe la prochaine fois si t’as besoin d’éclater quelqu’un ! »
Il m’attrapa le poignet et le serra très fort:
« C’est toi que j’vais éclater ! Ca t’excite de me tenir tête ?! »
« T’aimerais bien hein ?! »
Le Professeur siffla la reprise, et Raven me lâcha.
« Refais plus jamais ça ! » lui disais-je.
Il me tourna le dos. J’en fis de même. Raven s’asseya sur le banc et passa une serviette sur son visage.
« Prends ma place Arnaud. »
« Quoi ? »
« J’en ai ras le bol de jouer ! »
Arnaud se leva complètement dépité.
« On va perdre si t’es plus là. »
« Fermes là. »
Et Arnaud prit la place de Raven à la grande surprise de tout le monde, et le désespoir profond d’Ambre. Je le voyais bouder dans son coin, et me concentrais sur le jeu. Du coup, c’était plus cool de jouer sans lui, et la bonne humeur regagnait les membres de la classe. Je regardais de temps en temps Raven assis seul sur son banc… Non, je n’avais pas de la peine pour lui ! Après ce qu’il avait fait à Eve ! Mais alors… pourquoi je le regardais dès que j’avais un moment ? La phrase de Eve me revint en tête « T’en pinces pour Raven ? » Moi ? En pincer pour cet égoïste ?! Même pas en rêve !
Le match se finit au bout d’une bonne heure. Nous avions gagné ! Le score était de 10 à 6. J’étais trop contente, et tapait dans les mains de mes coéquipiers ! Le cours de sport se poursuivit encore pendant 3 heures, et Raven ne reprit pas goût au jeu.
« Aaaah !!! Je vais avoir des courbatures ! C’est ta faute ça ! C’est la première fois que je cours comme une dératée ! » pesta Iris en rigolant et me tapant l’épaule.
« Avoues que tu t’es éclatée ! »
« Oui ! Au sens propre du terme ! Et c’est grâce à toi !
J’imaginais pas le sport si sympa ! »
« Hahaha ! Vivement le prochain alors ? »
« Ouais ! Mais promets-moi qu’on sera toujours dans la même équipe pour le sport ! »
« Ok ! »
« Hé ! M’oubliez pas les gonz’ ! » ria Eve en nous prenant par les épaules et se plaçant au milieu.
« Ca va ton épaule ? » questionna Iris.
« J’en mourrais pas, va ! »
Nous nous dirigeâmes vers les douches, car nous l’avions bien mérité ! Je m’attendais à avoir des reproches d’Ambre, mais elle était tellement furieuse qu’elle ne savait pas quoi dire. Sous la douche chaude, les gouttes massaient ma nuque et mon corps fatigué. Que ça fait du bien ! jubilais-je de plaisir.
Raven était sortit de la douche bien avant les autres, et rentra dans les vestiaires des filles pour chercher mon sac. Il le vit sur un banc contre le mur, le prit, et fouilla dedans. Il fit tomber un carnet dans lequel, un bout de papier glissa au dehors pour voler sur le sol. Il le ramassa : « Chung 0648796532 ». Il sentit sa main trembler de rage et froissa le papier dans ses mains pour ensuite le ranger dans son pantalon. Il prit ensuite mes clés de maison, reposa le sac et retourna dans le vestiaire des garçons. Je sortais enfin de la douche que j’avais fait durer un moment. Je m’habillais en hâte, car Aisha et Eve m’attendaient devant l’entrée du gymnase.
« Désolée ! J’ai mis du temps ! »
« Ouaip c’est clair ! M’enfin, on y va ? » ricana Eve.
Je fouillais dans mon sac pour voir si je n’avais rien oublié. Soudain je fus prise de sueur froide.
« Mes clés… » murmurais-je.
« Hein ? » s'étonna Aisha.
« J’ai plus les clés de mon appartement dans mon sac ! »
« Vraiment ? Tu es sûre de les avoir prises ? » interrogea t-elle.
« C’est pas vraiment le genre de chose que j’oublie… Je vais retourner voir au gymnase. Je les ai peut-être perdues là-bas… »
« Je t’aurais bien accompagnée, mais j’ai mon cours de musique… »
« Et moi j’ai un rendez-vous sup’important. » commenta Eve.
« C’est rien les filles ! Partez devant ! Ah ! Iris, il faudra que je vienne te voir en cours de musique ! » criais-je en repartant vers le gymnase.
Ca m’étonnerait de les avoir perdues là-bas mais… Et si Ambre me les avaient volées ?! Nan… Je rentrais dans le gymnase et retournais aux vestiaires. Je fouillais partout, sous les bancs, derrière les armoires, le lavabo… Je vérifiais aussi les douches. Punaise ! Mais qu’est-ce que j’en ai fait ?! Je commençais vraiment à paniquer… Je n’allais pas dormir dehors quand même ! Bon… Je vais voir dans la grande salle au cas où Ambre me les aient cachées là-bas… Je marchais dans le couloir quand j’entendis un ballon rebondir sur le sol plusieurs fois… Ce n’était pas le son que fait un ballon de handball, non, c’était un bruit plus sourd… Que produirait un ballon de basket… J’entrais… Je vis Raven jouant en effet, avec un ballon de basket, et mettre un panier. Il ne remarqua pas ma présence, tandis que je m’approchais à pas lent.
« Raven ? » disais-je hésitante.
Avec ce qui s’était passé aujourd’hui, je n’avais pas vraiment envie de lui parler mais je n’avais pas le choix. Il savait peut-être quelque chose. Il récupéra le ballon sans se presser et se retourna vers moi, tout en le faisant tourner sur son index.
« Qu’est-ce que tu fais encore ici ? Le cours est fini. » dis-je.
« Nan sans blague ! T’es perspicace comme fille ! »
Il m’énerve ! Mais il m’énerve ! Puis il sortit quelque chose de sa poche qu’il fit cogner dans sa main.
« C’est pas ça que tu cherches ? » dit-il un sourire narquois aux coins des lèvres.
« Mes clés ! C’est toi qui les as pris ?! T’es rentré dans nos vestiaires ?!
T’es un gros pervers, tu le sais ça ?! »
« J’m’en fous. J’vois pas où est le mal. »
« Bon, après tout c’est ton problème ! Rends-moi mes clés ! »
« Non. Viens plutôt les chercher que j’rigole un peu. »
Je posais mon sac sur un banc et me dirigeais vers lui les sourcils froncés, avec une envie meurtrière !
« Pourquoi tu m’emmerdes comme ça ?! Ca t’excite ? » lui disais-je provocatrice, en arrivant à sa hauteur.
« Tu kifferais hein ? »
Le silence se fit quelques instants, puis nous rigolâmes doucement tous les deux.
« Bon, fais pas l’idiot, rends-moi ça ! »
Quand je voulu attraper mes clés, il attrapa mon poignet avec sa main gauche, tira sur mon bras pour le passer dans mon dos et me bloquer contre lui en me tordant littéralement celui-ci. Je me retrouvais collée à Raven, une main sur son torse, comme seule protection.
« Aïe… ! »
Je ne pouvais pas me dégager sans me faire super mal, aussi, renonçais-je rapidement de me débattre.
« Bien, t’es sage. »
« Je suis pas ton chien ! » m'indignais-je.
« Encore heureux ! » rigola t-il.
« On va faire un petit jeu tous les deux. Le gagnant remporte les clés ! »
« Tu déconnes ?! »
Il me lâcha, rangea les clés dans sa poche et me lança avec force le ballon de basket que je pris à deux mains. Il reprit :
« Si je gagne… Je squatte chez toi ce soir. »
«HEIN ?!! »
« Si tu gagnes… tu récupères tes clés, et j’me casse. »
« Tu t’arranges comme tu veux toi ! J’ai pas l’intention de rentrer dans ton jeu ! »
Je lui renvoyais le ballon.
« Pourtant t’as pas le choix. Je te rendrais pas tes clés, et comme t’es une fille,
tu pourras jamais les reprendre de force. »
Il fit tourner de nouveau la balle sur son doigt pour ensuite l’envoyer dans le panier. Je profitais de cet instant pour me jeter sur lui et récupérer mes clés. Mais comme-ci il avait sentit le coup venir, il me choppa et me fit un croche-patte. Je crus tomber et me faire mal, quand il me retint par le dos pour m’accompagner jusqu’au sol et se placer sur moi, me tenant les deux poignets au dessus de la tête d’une seule main.
« J’te le répète. T’as pas le choix. »
« … »
Pourquoi je n’étais pas plus forte ?! Je faisais de la musculation pourtant, mais des muscles sur une fille c’est par forcément joli. J’étais plus costaud que la plupart des filles de ma classe, mais je ne pourrais jamais m’opposer à lui.
« Ca va, c’est bon ! J’ai juste à gagner c’est ça ?! »
Il rigola et se releva pour aller chercher le ballon. Je me relevais rouge d’émotions et d’indignation.
« On va faire des paniers. Celui qui en rate le plus sur dix perds. Ok ? »
Il vint vers moi et me tendit le ballon.
« Honneur au dame. »
« Ta galanterie tu peux te la garder. »
Il se plaça devant moi et lança le ballon. En plein dans le mille. J’allais chercher la balle, me plaçais au même endroit et envoyais la balle. Sans problème. Il me regarda et sourit. Nous firent de même avec les huit autres lancées. Quand Raven mit la balle dans le papier pour la dixième fois, je lui dis :
« Et si on fait match nul ? »
« Ben, on continuera à lancer la balle, et le premier à rater, perds.
Ah ! Et on va pimenter le tout. Le perdant à droit à un gage ! »
« Hé oh ! Ca va non ! T’en a d’autres comme celle-là ?! »
« Bouges toi et lances ta balle ! Et le gage, t’as pas le droit de dire non à ce que je demanderais.»
Je pestais contre cet imbécile fini, et me préparais pour lancer. Je ne devais pas me rater ! Ne pas me rater ! Tout en dépendait ! Mes clés, que Raven vienne pas chez moi, ce gage que je ne sais pas ce qu’il va me dire, ma fierté; tout quoi ! Je fis rebondir la balle deux ou trois fois et m’apprêtais à lancer, lorsque Raven fit glisser sa main sous mon tee-shirt dans le dos. La balle dévia et se heurta au cercle de fer du panier pour retomber au sol.
« T’as triché !! Enfoiré ! T’avais pas le droit ! Je refais un lancé ! » m'écriais-je.
Raven rigola d’un rire narquois et satisfait:
« Tu rêves là ! T’as perdu, alors assumes ! »
« Et toi reconnais que t’as triché ! Ton marché ne tient plus ! »
« Tu m’emmerdes ! De toute façon, si t’es pas contente je gardes les clés,
je vais en salle des profs et je regarde ton dossier pour voir où t’habites !
Ca me prendra pas longtemps ! »
« Tu ferais pas ça ?! »
« J’vais me gêner tiens ! » disait-il en lançant la balle de basket dans le local au fond du gymnase.
Il revint après quelques secondes.
« Alors ? T’as décidé ? »
« … Tu ne veux pas passer demain ? » me risquais-je à demander.
« Non, ce soir. »
Il devait avoir quelque chose en tête, ce n’est pas possible autrement ! Je suis sûre qu’il est furieux pour le handball, je ne peux pas le laisser rentrer chez moi ! C’est trop risqué ! Et en même temps, je savais qu’il ne plaisantait pas pour la salle des professeurs…
« Bon tu me les brises là ! »
Il commença à se diriger vers la sortie. Je lui attrapais la manche de sa veste.
« Tu comptes faire quoi une fois chez moi ? »
« Ca t’inquiète ? »
« … »
« T’as raison, inquiète toi. » dit-il en se penchant lentement vers moi.
Je regardais par terre et pris une grande respiration :
« バカアアアアアアアアアアアアアアアアアアアアアアアアア!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! » (« baka » = idiot en japonais)
« AAAAAH !!!!! Mais t’es malade !!!! »
Il avait les tympans qui bourdonnaient et qui avaient presque éclatés.
« Aah… Ca va mieux ! » soupirais-je soulagée.
Je pris un pas un peu léger et serein, et me dirigeais vers la sortie. Raven me regardait complètement perdu.
« Hé ! J’ai pas toute la nuit moi ! »
Il sourit en relevant la mèche qui cachait ses yeux, et m’emboita le pas. Qu’est-ce que je risquais ? Jusqu’à présent, il avait fait beaucoup de menaces dans le vent. J’aurais qu’à porter plainte si jamais ça tourne mal… Il referma la porte derrière-lui, et nous marchâmes côte à côte. Quand un « clic clic » discret se fit entendre dans les buissons qui longeaient le gymnase, sans que ne nous apercevions de rien.
Dernière édition par Mieru le Jeu 16 Mai - 20:01, édité 1 fois
Re: Raven X Rena
Moi je bougerai pas de devant l'ordi tant que je lirai pas la suite
Iglou- Maitre de Hamel
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Re: Raven X Rena
- Spoiler:
- Raven chez moi ...!
Nous marchâmes jusque chez moi. Je regardais le ciel étoilé qui me fascinait tant. Le parc était calme, on entendait que le bruit du vent dans les feuilles des arbres qui murmurait une douce mélodie. Raven écoutait son Ipod. Au moins, il m’avait laissé tranquille pendant la route. Quand nous arrivâmes à l’entrée de chez moi, je sentis le stress refaire surface comme un cheval au grand galop. Raven retira ses écouteurs :
« T’habites là ? »
« Oui. »
« Sympas. »
Il sortit mes clés qu’il avait gardées dans la poche de sa veste, par peur que je ne parte en courant après les avoir récupérées. Il a de la suite dans les idées le garçon ! pensais-je toute seule. Il me les lança, j’ouvris et allumais la lumière. Il y avait ce qu’on appelle un « gekan », une entrée assez petite avec une marche qui permettait d’accéder au salon. J’enlevais mes chaussures, mis des chaussons et en sortis à Raven du meuble qui bordait l’entrée. Il enleva ses chaussures sans broncher à ma stupéfaction, et rentra dans le salon. Je rangeais nos chaussures dans le meuble et le rejoignis. Il jeta un rapide coup d’œil au salon et à la cuisine. Il lança son sac par terre près du canapé, et s’affala dessus. Je le regardais faire. Puis je posais mon sac sur la table, et sortis mes affaires de classe comme à mon habitude.
« Qu’est-ce que tu fais ? » demanda t-il.
« Je bosse. »
« Hein ? »
Ce mot lui semblait inconnu. Je m’asseyais et prenais mon agenda.
« Alors… demain… physique… SVT… Je vais chercher mes livres. »
Je montais dans ma chambre et pris les cahiers que je voulais. Je redescendais et remarquais Raven assis sur l’accoudoir du canapé. Je posais doucement mes livres, pris une feuille de brouillon, un stylo, et commençais à feuilleter le livre de physique pour voir les premières leçons.
« Nan mais je rêve là ! »
Raven se leva referma mon livre, s’appuya sur la table et se pencha vers moi.
« T’as quand même pas l’intention de travailler là ? »
« Ben si. Tu t’es invité chez moi, laisse-moi au moins réviser. » répondis-je calmement.
« T’es vraiment bizarre… T’es avec un gars seule dans ton appart’,
et tu penses à réviser ?! Tu viens de quelle planète ? »
« Pas de la tienne en tout cas ! »
Il me dévisagea, il ne comprenait vraiment pas mon attitude. En même temps… Je faisais ça aussi pour garder mon calme. Car il était clair que je ne m’étais jamais retrouvée seule avec un garçon chez moi. J’avais toujours eu mes parents pas loin… Je me sentais bizarre… Avec lui en plus… Pourquoi je ne suis pas allée voir la police pour vol d’objet ?! Il s'assit à côté de moi et sortit un paquet de cigarettes de son blouson, et voulu s’allumer une clope. Je lui pris la cigarette avant qu’il l’allume:
« Attends ! Tu vas pas fumer chez moi ? »
« Pourquoi pas ? » lança t-il.
« Parce que j’aime pas l’odeur de la cigarette ! Tu peux… ! »
Il se leva brusquement, me plaqua si violemment sur la table que j’en fis voler la cigarette par terre, je sentis mes feuilles de cours se déchirer sous moi, et mes livres tomber dans un fracas immense. Il s’allongea sur moi lentement :
« Ecoute moi bien, après une journée de cours y a trois choses qui peuvent me calmer. Ma clope, ma guitare et le sexe. Tu veux pas que je fume ? Ok. J’ai pas ma guitare.
Il me reste plus que toi ! Tu préfères quoi ?»
Il commença à remonter mon tee-shirt pour passer sa main en dessous jusqu’à mon soutien-gorge.
« A…attends ! Tu t’énerves pour un rien aussi ! J’ai même pas fini ma phrase que tu t’emballes ! Punaise mais t’es vraiment… ! » balbutiais-je.
Il glissa sa tête dans mon cou et sentit mon parfum. Mon cœur bondit dans ma poitrine si fort que je cru qu’il allait en sortir et exploser. Il se releva, et ramassa sa clope pour l’allumer.
« Raven ! La fenêtre ! » criais-je.
Il tourna la tête vers moi, faisant genre il n’avait pas compris.
« Tu m’as bien comprise. Mets-toi à la fenêtre pour fumer. Que tu fumes me gène pas, mais je ne veux pas de cette odeur dans mon salon. »
Il traina les pieds jusqu’à la fenêtre près de la télé, l’ouvrit, et s’assit sur le rebord pour fumer tranquillement. Je repris mes esprits, descendis de la table pour ramasser le désordre qu’il venait de mettre en deux secondes, et recommençais mes révisions. Raven regardait dehors, soufflant la fumée dans l’air transparent et pur de la nuit. Lorsqu’il eut fini, il jeta sa clope et ferma la fenêtre. Il se balada le long du mur regardant ma collection de DVD et de CD, qui n’était pas forcément spectaculaire (Il y a avait plus de mangas qu’autre chose), et s’arrêta sur les jeux vidéo.
« Tu joues aux jeux vidéo ? » s’étonna t-il.
« Oui, j’adore ça. Un problème ? »
« Nan. C’est rare pour une fille… Par contre, t’as que des trucs pas intéressants. »
« Désolée de ne pas avoir vos goûts mon cher ! »
Il ricana et prit un jeu, pour s’installer dans le canapé et prendre la manette de la Wii. Je tournais la tête:
« Tu joues à quoi ? »
« Super smash bros brawl. C’est le seul à peu près potable. »
Je me remis à travailler. Au bout de quelques minutes, je l’entendis râler comme jamais, et insulter la télé. Décidément, je ne pourrais pas bosser ce soir. Je fermais mon livre pour le rejoindre, m’appuyer sur le canapé avec mes mains au-dessus de lui, et me pencher pour mieux voir. Je me mis à rigoler. Il jouait en ligne et se faisait mettre une raclée monstrueuse !
« Hahaha ! T’es pas très doué ! » rigolais-je.
Il leva la tête en arrière:
« Ouais. Par contre la vue est pas mal d’ici. »
Je baissais le regard rapidement… Effectivement… Il avait ma poitrine juste au-dessus des yeux, et avec du 95D, difficile de pas regarder. Je lui ébouriffais les cheveux, lui lâchais un « T’es bip ! » et vint m’asseoir à côté de lui sur le canapé pour prendre une manette au passage.
« Tu fais quoi là ? » demanda t-il.
« Je vais te mettre la raclée de ta vie ! » lui lançais-je, le défiant.
« Hahaha ! Tu rêves ! Si je te mets trois défaites d’affilée, tu auras un deuxième gage ! »
« Et si je gagne, on oublie l’histoire du gage ! »
« Ok ! »
Nous commencions par choisir le personnage avec lequel on allait se taper dessus. Pour ceux qui connaissent, je pris Link (bien sûr), ce choix fit rire Raven qui prit Falco. Je le bats une, deux fois… trois fois ! Hahaha ! Bien fait !
« Punaise ! Mais c’est pas vrai ça ! T’es redoutable ! J’y crois pas ! » s'exclama t-il.
« Tu peux me vénérer ! I’m the best ! »
« Ouais, rigoles pas trop va ! » se vexa t-il.
« Tu veux refaire une partie ? »
« Nan, ça me gave. »
« Ouais, quand on perd c’est sûr ! »
Je regardais l’heure sur la pendule et me levais:
« On mange ? T’as envie de quoi là ? »
Il tourna les yeux vers moi:
« Tu devrais pas dire des trucs comme ça. Ca porte à confusion. »
« Hein ? »
Il me regarda des pieds à la tête et souriait. Le feu me monta aux joues… Je venais de comprendre !
« T’es qu’un idiot ! » soufflais-je.
Je tournais les talons et me dirigeais vers la cuisine. J’ouvris le frigo, les bouteilles s’entrechoquèrent et je me baissais pour voir ce qu’il y avait. Raven s’approcha, et mit une main sur la porte du frigo.
« Y a un truc qui te tente ? » lui demandais-je.
« Mmmm… »
« Je peux nous faire des spaghettis à la japonaise. Genre Yakisoba. Tu connais ? »
« Ouais. Ca me va. »
« Ok. »
Je sortis les légumes du frigo, refermais du pied, pris les pâtes dans le placard, pour ensuite mettre l’eau à bouillir. Je rinçais les légumes et les répartis sur le plan de travail, sous les yeux de Raven.
« Chante. » dit-il froidement.
« Hein ? »
« Chante j’te dis. En japonais. »
« Mais… hum… met la musique alors. » répondis-je mal à l'aise.
« Non. J’veux juste ta voix. »
« Je ne suis pas à l’aise sans la musique pour me guider… » ajoutais-je d’une petite voix.
« Chante quand même. Allez. »
Qu’est-ce qui lui prend ? Je repris :
« Tu veux entendre une chanson en particulier ? »
« C’q’tu veux. »
« Bon, euh… »
Je réfléchissais en sortant les couteaux pour les légumes et la planche à découper.
" 夜が明ける前に旅立とう Yoru ga akeru mae ni tabitatou
Avant que la nuit n’arrive, partons en voyage
まだ見ぬ明日を迎えに行こう Mada minu ashita wo mukae ni ikou
Allons chercher ce lendemain encore inconnu
そう決めたこと悔いはない Sou kimeta koto kui ha nai
Je n’ai pas de regret d’avoir fais ce choix
Oh I know what Im supposed to do"
Je me suis mise à chanter celle qui me passait par la tête. Un générique d’un manga que j’aime beaucoup, One Piece. Oui j’aime les mangas, et je m’en porte très bien !
"どんな試練が待ち受けていようと Donna shiren ga machiukete iyô to
Peu importe les épreuves qui nous attendent
高鳴る鼓動止められはしない Takanaru kodou tomerare ha shinai
Ce battement de plus en plus fort ne s’arrêtera pas
目指す場所はただひとつ Mezasu basho ha tada hitotsu
Il n’y a qu’un seul endroit vers lequel se rendre
Fly to the light
たたかいの果てに得た絆 Tatakai no tate ni eta kizuna
Ce lien gagné à la fin d’une bataille
誰にも傷つけさせはしない Dare ni mo kizutsuke sase ha shinai
Personne ne s’en trouvera blessé
握りしめた手開けば Nigirishimeta te hirakeba
Si cette main que je tiens venait à s’ouvrir
そこに力が宿る Soko ni chikara ga yadoru
La force viendra s’y loger
さあ始めよう Saa hajimeyô
Allez commençons
新しい世界が呼んでいる Atarashii sekai ga yonde iru
Un nouveau monde nous appelle
ほら見てごらん Hora mite goran
Tiens, regarde bien. "
Raven se plaça derrière moi pendant que je chantais et coupais mes légumes pour les sobas, il enroula ses bras autour de ma taille puis posa son menton sur mon épaule. J’eu un sursaut qui me fit perdre la bonne tonalité. Raven releva la fausse note et ricana, je continuais de chanter et de couper mes légumes en surveillant les pâtes.
"いくつの海隔てていたとしても Ikutsu no umi hidatete ita toshite mo
Même si un nombre incalculable de mer nous sépare
いつだって支えている Itsu datte sasaete iru
On se soutiendra toujours
恐れずに前へ Osorezu ni mae he
Allons de l’avant sans crainte
忘れないで Wasurenaide
N’oublies pas
We fight together
穢したことはない Kegashita koto ha nai
Je n’ai jamais été blessé
あの日見上げた Ano hi miageta
Ce jour où nous avons levés les yeux
どこまでも高く広い空 Doko mademo takaku hiroi sora
Vers ce ciel sans fin qui s’élève au loin
ずいぶんと遠くまで来た Zuibun to tooku made kita
Nous sommes arrivés plutôt loin
それぞれの近いを胸に Sorezore no chikai wo mune ni
Avec chacun des promesses dans nos cœurs
迷いなどない Mayoi nado nai
Il n’y a pas a hésiter
背負うものがある Seou mono ga aru
Nous avons des choses à assumer
陽が登り Hi ga nobori
Le soleil se lève
悲しみさえ等しく照らすKanashimi sae hitoshiku terasu
Même la tristesse brillera agréablement
信じてるんだ Shinjite irun da
J’y crois
いつかひとつに繋がる未来を Itsuka hitotsu ni tsunagaru mirai wo
En ces futurs qui un jour se lieront en un seul
一緒に見つけに行こうIssho ni mitsuke ni ikou
Allons ensemble le trouver
君の代わりはいない Kimi no kawari ha inai
Il n’y a rien pour te remplacer
忘れないで Wasurenaide
N’oublies pas
We fight together"
Je me suis mise à pleurer sur les dernières paroles de la chanson. De grosses larmes coulèrent sur mes joues sans vouloir s’arrêter, et ma voix tremblait.
« Pourquoi tu pleures ? » questionna Raven.
« Pour rien laisse ! »
« Ah… C’est Ace ton perso préféré c’est ça ? » questionna t-il sur un ton moqueur.
« Tu connais One Piece toi ? »
« Ca t’étonne ? »
« Oui. » disais-je en séchant mes larmes, puis je mis les légumes et des saucisses à frire.
« T’es relou de pleurer pour un anime. »
« Tais-toi. J’ai de la sensibilité moi ! » rétorquais-je.
Il souffla, et prit la poêle pour relever les légumes, et les remuer. Je le regardais faire, et sortis la sauce à Soba de mon frigo. On rajouta les pâtes cuites, et la sauce, un bon mélange se fit quand une succulente odeur en sortit. Je récupérais deux assiettes, des couverts et plaçais ça sur la table basse du canapé. Raven prit la poêle et servit le tout, pendant que je ramenais une bouteille et des verres. On s’installa sur le canapé, en regardant une émission quelconque.
« C’est bon ton truc. » dit-il la bouche pleine.
« J’aurais du y mettre du poison dedans. »
« Tu voulais te tuer ? »
« Moi non ! Toi oui ! »
« Haha ! N’importe quoi ! » ricana t-il.
Je le trouvais complètement différent. Il était plus… sociable.
« Tu peux être sympas quand tu veux. » lui disais-je.
Il engloutît une bouchée de pâtes et faillit s’étouffer:
« Redis plus jamais ça ! »
« C’est vrai pourtant… T’es pas quelqu’un de méchant. Juste un peu… rustre… ouais c’est ça. »
« Hein hein… » ajouta t-il sans m’écouter.
Est-ce que c’était l’école qui le rendait comme ça ? Chung ? Sa famille ? Je ne sais pas. Mais je préférais ce Raven là, plus cool, mais toujours piquant sur ses répliques.
« Bon, on se met un film ? » finit-il par dire.
Je finissais mon assiette quand il se leva pour aller prendre un DVD.
« Tu veux voir quoi ? » questionnais-je.
« Ca ! Je l’ai pas vu ! Et ça m’étonne que t’es un truc de ce genre d’ailleurs. »
« Fais voir. »
Je pris le DVD et hurlais presque.
- Spoiler:
- Du soir au matin
J’avais le DVD dans les mains et je restais scotchée sur le canapé. C’était Paranormal Activity.
« Oh ! Ca va pas non ?! » s'emporta Raven.
« Jamais tu me fais voir un truc pareil ! Jamais ! » hurlais-je en jetant le DVD sur la table.
« Quoi ? Tu flippes ? »
« Complètement ! Qu’est-ce que ça fait là ? C’est à mon frère ! Ca devait traîner sur mon étagère quand j’ai tout pris ! Ranges ça ! »
« Nan. Je veux voir ça. »
Il mit le DVD dans le lecteur.
« Raven ! Je… Je débip pas ! J’ai vraiment peur ! » balbutiais-je.
« J’suis là non ? »
« C’est censé me rassurer ça ? » rétorquais-je en levant un sourcil.
Il me regarda d’un air dépité et rigola. Il lança le film. Je me levais brusquement pour partir :
« Tu regardes ça si tu veux, mais tout seul ! Je monte dans ma chambre ! »
« Ho là ho là ! Pas si vite ! »
Il m’attrapa et m’attira sur ses genoux, m’allongea sur lui en me tenant fermement par la taille.
« Mais lâche-moi ! Sans déconner, Raven ! »
Je me débattais, je ne voulais vraiment pas voir ça ! Les esprits me hantaient après que j'ai regardé des trucs pareils, pendant une semaine si ce n’était pas plus… Le film commençait… Je cachais mes yeux dans son tee-shirt et me bouchais les oreilles. Mais j’entendais encore… Des hurlements… Et tout le reste. Raven s’en foutait, c’est un mec quoi… Je commençais à trembler, et à imaginer des choses aux sons que j’entendais. Je me mettais à pleurer… C’est ridicule zut ! Je sais ! Mais je ne pouvais pas faire autrement.
« Hé ! Tu me fais un cinéma ou quoi là ? » dit Raven froidement.
Mais voyant que je ne répondais pas, que je commençais à m’agripper à son tee-shirt et à respirer difficilement, il chopa rapidement la télécommande pour mettre sur pause.
« Ho ! Rena ! Hé ! Regardes-moi ! » s’inquiéta t-il.
J’étais en larmes, je haletais, des gouttes de sueur parcouraient mon corps. Raven prit peur en me voyant dans cet état.
« Putain… Mais tu faisais pas semblant ?! »
« T… T’es vraiment trop bip ! » pleurais-je.
« Bon… Ok ok c’est bon, on va se coucher. »
Il me prit dans ses bras et monta les escaliers jusqu’à ma chambre, qu’il devina par un grand dessin accroché sur ma porte. Je le serrais super fort. Je ne sais pas comment je faisais d’ailleurs… J’avais trop peur… Il me posa sur mon lit:
« Voilà, c’est bon. Je vais dormir sur le canapé. »
Il commença à partir, quand j’attrapais vivement son tee-shirt.
« Non ! » l'apostrophais-je.
Il se retourna surpris.
« T’…T’en va pas… Je… Je ne peux pas dormir seule maintenant…
Même ma chambre me fait peur… » hoquetais-je.
Il fronça les sourcils. Je me mis à trembler de plus belle en me recroquevillant.
« …Ok. Mais tu vas pas dormir comme ça ? » dit-il.
C’est vrai, je n’avais pas mon pyjama.
« Je sors dans le couloir le temps que tu te changes. Je serais juste derrière. »
J’acquiesçais de la tête et il sortit. J’eus toutes les peines du monde à m’habiller sans ressentir des froids ou voir des ombres. Je me jetais sur mon lit et m’enfonçais sous les couvertures en attrapant mon doudou… Oui j’ai un doudou ! Une peluche que l’on m’a offerte quand j’étais tout bébé, à ma naissance, et elle ne m’a jamais quitté. Elle est la seule qui puisse me rassurer dans ces cas là… Ou pas. Je disais à Castiel d’entrer. Il referma la porte et éteignit la lumière. J’eus un sursaut. Il enleva son tee-shirt, son pantalon et se retrouva en caleçon. Je ne faisais pas attention… Ce n’était pas vraiment ça ma préoccupation là… Il se glissa sous les draps à côté de moi, se tourna de mon côté, mit une main sous sa tête et me regardait. Je pensais pas qu’elle était si sensible… A toujours rire, se rebeller, encourager les autres comme en sport, et à se démener… pensait-il. J’ai gâché la soirée. Cette phrase, nous la pensâmes tous les deux. Lui avec son idée stupide, et moi avec ma peur ridicule. Je n’arrivais pas à me rassurer, je tremblais encore, je bougeais, je ne savais pas comment me calmer… Quand je me retournais du côté de Raven, je le voyais qui me regardait. Il s’approcha et me prit dans ses bras.
« … ! »
J’avais même peur de dire quelque chose. Il emmêla nos jambes ensemble et se blottit contre moi avec beaucoup de sensualité.
« Rav… ! »
« T’excites pas. C’est un cuddle. »
« A tes souhaits. »
« Nan, mais t’es sérieuse ?! T’as jamais rien fait avec un mec ? »
« … »
« C’est pas croyable quand même… » murmura t-il.
« Un cuddle, c’est quand un homme et une femme s’enlacent dans le même lit, mais sans faire l’amour. Y a pas meilleur moyen pour dormir. »
« On voit que tu t’y connais...» murmurais-je.
« Et toi t’es plus détendue. »
Je souriais. Oui, j’allais mieux. Je commençais à fermer les yeux, et sentis le souffle chaud et régulier de Raven sur mes cheveux. J’étais bien. On était bien. Je me laissais aller, et finis par m’endormir, laissant mes vieux fantômes au placard.
« Raven… Merci… » chuchotais-je.
Raven qui ne dormait pas avait souri à ces mots. T’es vraiment spéciale toi, pensait-il. Puis il posa sa tête contre la mienne et s’endormit.
J’entendais les oiseaux chanter devant ma fenêtre. Le soleil s’était levé, doux et chaud aujourd’hui. Mais il faisait encore noir dans ma chambre, quelle heure peut-il bien être ? Ma tête était appuyée contre quelque chose… Soudain, je réalisais. Raven avait dormi avec moi ! Et j’avais… J’avais très bien dormi étrangement. Ma tête reposait sur son torse ainsi que ma main droite alors que le bras de Raven entourait mon dos, et sa main tombait sur mon ventre. Je me demande si les soba qu’on avait mangé n’étaient pas en quelque sorte empoisonnés finalement… Pour qu’il cède à mon caprice comme-ça. Mais j’étais contente. Je n’avais pas fait de cauchemar. Je me relevais doucement de peur de le réveiller. Qu’est-ce qu’il est beau… songeais-je en le regardant dormir. Mais il a un caractère de cochon !
Je rigolais toute seule, quand soudain, ma chaîne hifi se déclencha et lança une musique japonaise. Il était 6h ! Je vais me lever pour préparer le petit déj’, et c’est quoi le premier cours déjà ? Ah oui ! Physique… Je me levais lentement du lit, mais deux mains m’attrapèrent et m’allongèrent dans les draps. Je vis alors Raven se rapprocher pour poser sa tête sur ma poitrine et se rendormir. Je souriais. Euh, ouais bon, on ne va pas trop le laisser prendre ses aises quand même !
« Raven ? T’es réveillé ? » demandais-je.
« Nan je dors… »
« A la bonne heure ! Bon, je dois me lever là. On a cours je te rappelle. »
Il continuait de dormir. Je passais ma main dans son dos et le caressais sur le bout des ongles. Il sursauta et se recula:
« P’tain ! Refais plus jamais ça ! »
Il rougissait légèrement. Raven ? Rougir ? Voilà une belle matinée qui commence ! m'exclamais-je intérieurement.
« Hahaha ! Désolée, mais c’était trop tentant ! » riais-je.
« Ouais… »
Il voulu me rallonger dans le lit, mais je m’esquivais et me dirigeais vers la porte. Il s’affala sur la couette et rouspéta :
« T’es toujours comme ça le matin ? »
« Oui ! Allez lèves-toi ! »
« Nan ! Reviens te coucher ! »
« Nan ! » lui souriais-je en l’imitant.
Il rigola puis soupira:
« Pfff… On sèche ce matin… »
« Tu sèches si tu veux, mais moi je vais en cours ! »
« C’est ton gage ! »
« Hein ? T’as la mémoire qui flanche Raven ! Je t’ai battu trois fois à Brawl hier soir, on devait oublier l’histoire du gage. » disais-je en ouvrant la porte de ma chambre.
« Pu… Et zut ! »
Je rigolais en sortant dans le couloir, je descendis les escaliers, et mis ma chaîne hifi. Pas de matinée sans musique chez moi ! Je chantonnais en allant vers la cuisine et en me dandinant légèrement. Raven descendait les escaliers en se frottant les cheveux et se calant contre le mur de la cuisine, bailla à s’en décrocher la mâchoire.
« Qu’est-ce tu fais ? » dit-il.
« Des pancakes. Tu aimes ? »
« Mouais. »
« Regarde dans le frigo et le placard si tu veux autre chose. »
« Nan c’est bon, j’aime bien. »
Je continuais à cuisiner, mis de l’eau à bouillir pour le thé. J’ouvris le frigo, pris du jus d’orange, de la confiture, du miel, du Nutella et du sirop d’érable. Je portais le tout sur la table suivit de Raven qui s’asseyait sur une chaise, et mit la tête dans ses mains.
« T’es pas du matin toi. » ricanais-je.
« Nan. J’vais prendre une douche. »
« Attends, je vais te sortir une serviette propre. »
Je montais avec lui jusqu’à la salle de bain, pour lui sortir une serviette. J’allais le laisser seul; j’ouvris la porte mais il la referma.
« On la prend ensemble ? » me murmura t-il.
Mais qu’il arrête avec ses sous entendus qui me font battre la chamade plus vite qu’un roulement de tambour ! De toute façon… Il plaisante c’est sûr… Je me retournais et appuyais mon dos contre la porte de la salle de bain, une main derrière et une autre caressant son torse musclé.
« Ca dépend… Combien tu me payes ? » soufflais-je.
Je le regardais dans les yeux jouant son jeu. Mais qu’est-ce que je raconte comme conneries ?! Je le vis se pencher vers moi pour m’embrasser mais je m’esquivais sur le côté et rejoignis le lavabo.
« Quoi ? J’te paye en nature, ça te va pas ? » rétorqua t-il.
Il se dirigea vers moi et je me suis mise à paniquer:
« N… Non mais je blaguais là ! Je jouais ton jeu Raven… »
Il mit ses mains des deux côtés du lavabo m’emprisonnant entre ses bras:
« Attends, tu me chauffes et tu te dégonfles ? »
« T’as qu’à pas me lancer des perches aussi ! »
Je rougissais. Je ne savais pas s’il était sérieux ou pas. Et ça me gênais profondément. J’avais déjà assez de complexe comme ça, sans qu’il en rajoute.
« Fais gaffe quand même. J’te garantis pas de me retenir la prochaine fois. » lança t-il froidement.
Je poussais son bras pour retourner vers la porte :
« Arrêtes un peu. Tes blagues ne sont pas de bon goût Raven. »
Je tournais la poignée de la porte et sortis.
« Une blague hein… » soupira t-il, dos à la porte.
Raven secoua la tête et entra dans la douche. J’étais dans le couloir, adossée à la porte de la salle de bain. J’entendais l’eau couler puis fermais les yeux. Après un moment de transe, imaginant les gouttes d’eau glisser sur son beau torse, je fronçais les sourcils. Mais arrêtes ! Si tu te laisses avoir, tu vas en souffrir ! Ce n’est pas le genre de mec qui cherche une relation durable, pensais-je. Enfin, je ne sais pas… Je ne le connais pas assez et j’ai horreur de juger les gens sans les connaître plus.
Je redescendais dans le salon pour finir ce que j’avais entrepris. Au bout de quelques minutes Raven descendit une serviette sur la tête, torse nu, avec son pantalon noir. Il vit que je le regardais :
« Tu regrettes de pas avoir dis oui, avoues ? »
« T’es bête ! »
« Pleures pas va. Y aura une prochaine fois ! »
Il rigolait en prenant son verre de jus d’orange, et bu une gorgée. Je lui servis les pancakes. Il me regarda d’abord manger :
« Tu manges beaucoup le matin… »
« Oui ! C’est le seul moment où je peux me faire plaisir ! » dis-je un sourire aux lèvres.
« T’es au régime ou quoi ? »
« Pas vraiment, mais je fais attention c’est tout. »
Il soupira et déjeuna tranquillement. Nous débarrassâmes la table, et pendant que je me préparais, Raven regarda la télé. Je descendis les escaliers en trombe et sautais les deux dernières marches.
« Allez, allez, go ! » m'exclamais-je.
Je lui jetais sa veste et pris son sac au passage.
« Hé ! Rends-moi ça ! » dit-il en se levant.
Il mit sa veste en hâte, et me rattrapa à l’entrée pour récupérer son bien. Il me regardait mettre mes bottes.
« Quoi ? » demandais-je.
« Rien. J’aime ton style aujourd’hui. »
Je le regardais avec des yeux exorbités pendant qu’il franchissait le pas de la porte, et sortit. Je le suivais en trottinant.
« Si tu pouvais être sympas comme ça tous les jours. »
« Ouais mais nan.»
« Ouais mais si ! » lui lançais-je.
« Oh ! On se calme ! C’est pas parce qu’on a dormi ensemble que tu peux te faire des films ! »
« Parle pour toi hé ! »
« Pfff, tu débloques. »
Peu importe ce qu’il me disait, je savais à présent qu’il n’était pas aussi désagréable qu’il le faisait croire. Mais je ne savais pas pourquoi, je sentais que ce petit moment de bonheur n’allait pas durer, que tout allait se briser comme un miroir, et m’apporter sept ans de malheur.
Dernière édition par Mieru le Jeu 16 Mai - 20:06, édité 1 fois
Re: Raven X Rena
Euh.....j'arrive plus à lacher mon ordi, je veux ma drogue
Iglou- Maitre de Hamel
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Re: Raven X Rena
- Spoiler:
- La rumeur
Quand nous arrivâmes à la grille du lycée, Raven me chuchota à l’oreille :
« Je passe devant. Faut pas trop qu’on nous voit ensemble. »
« Pourquoi ? »
« J’ai une réputation fillette. »
Il me caressa les cheveux puis partit. Je souriais de le voir un peu plus détendu.
Il cachait vraiment bien son vrai caractère en face des autres. Mais je ne comprenais pas bien pourquoi… De quoi cherche t-il à se protéger ? Soudain, je me rappelais :
« Mince ! Je devais appeler Chung hier ! Qu’est-ce que j’ai fait de son numéro ? »
Je me mettais à fouiller dans mon sac et sortit mon petit carnet. Il n’est pas là ? Mais où je l’ai mis ! Je farfouillais sans succès. Lorsque je décidais d’abandonner, je vis Aisha et Eve courir vers moi affolées.
« Rena ! Rena ! »
« Oui Aisha, salut ! »
« C’est une catastrophe ! Tu n’imagines même pas ! » me dit-elle.
« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Elsword a encore des problèmes ?! »
« Nop… C’est plutôt ton cas ça… »
Je fixais Eve avec des yeux interrogateurs quand elle me tendit un journal.
« C’est quoi ? » demandais-je.
« Le journal du lycée… » ajouta Aisha tristement.
Je l’ouvris et hurlais :
« QUOI ?!! »
En première page, il y avait une photo de moi et Raven lorsqu’il m’avait mise au sol dans le gymnase, et une autre quand on marchait ensemble en allant chez moi ! En gros caractère rouge il y avait marqué : « La petite nouvelle ne perds pas de temps ! » avec une longue description qui prenait les trois premières pages du journal.
« Mais… Mais qui a écrit ces conneries ?! » m’indignais-je.
« C’est moi pourquoi ? »
Une fille avec une coupe de cheveux courtes, violet foncé, des yeux bleus et de belles tâches de rousseurs venaient de se rapprocher :
« Ca te plaît ? T’es un scoop à toi toute seule, tu sais ? » riait-elle.
Je me rapprochais d’elle complètement furieuse
« Mais ça va pas ?!! Et la vie privée, tu ne connais pas ?! »
« Nan, mais je connais la liberté d’expression par contre. »
« T’es dingue ou quoi ?! Tu vas me rectifier tout ça sur le champ !! » m'emportais-je.
« Ca non ! C’est un succès ! »
« Peggy, t’exagères un peu là ! » rétorqua Eve.
« C’est mon boulot en temps que journaliste ! »
« Ton boulot ?! Bousiller la vie des gens, t’appelles ça un boulot toi ?!! » m'écriais-je.
« Oh ça va ! Vous allez pas vous cacher toute votre vie non ? » rétorqua Peggy.
« Mais on est pas ensemble !»
« Hein ? Ben ça ne saurait tarder alors ! C’est chaud entre vous ! »
« Je vais te… »
Je m’apprêtais à lever la main quand Aisha attrapa mon bras :
« Arrête Rena ! Ca ne t’apportera que des ennuis ! »
Elle avait raison, mais j’étais remontée comme c’était pas possible. Eve et Iris m’entraînèrent vers le hall du lycée.
« T’inquiètes pas. J’ trouverais qu’chose pour dissiper tout ça. » me dit gentiment Eve.
Je n’avais rien à me reprocher je sais bien, mais déballer ça, comme ça ! Et en plus on n’est même pas ensemble ! Ca ne risque pas d’arriver… pensais-je. Tout le monde me regardait bizarrement, et la plupart des filles me lançaient des regards noirs… J’ai soudain envie d’aller me cacher dans un trou de souris moi… songeais-je. Quand on entra dans le hall, Raven était harcelé par Ambre qui lui lançait des regards pleins de colère et de larmes.
« Mais Raven sois honnête ! Tu sors avec cette guenon ?! » s'exclamait-elle.
« Guenon ? Tu parles de toi là ? Dégages, tu me gènes. »
Mais elle ne voulait rien lâcher :
« Tant que tu ne m’auras pas dit la vérité, je te suivrais où que t’ailles !
Alors réponds ! Vous êtes ensemble oui ou non ?! »
« P’tain t’es lourde ! »
« Raven !!! »
« Mais mince tu vas me lâcher ! Non, on sort pas ensemble ! Tu crois que je pourrais sortir avec une fille pareille ?! Elle n’est pas jolie, et elle a aucun centre d’intérêt potable !! Voilà t’es contente ?! »
« Oui… Très ! »
A ce moment, Ambre avait esquissé un regard derrière Raven et un sourire. Celui-ci prit peur de cette attitude et se retourna brusquement. Il me vit alors à l’entrée avec Eve et Asha.
« … ! »
Je le regardais, j’étais complètement dépitée et abattue. Dis quelque chose… Mais dis-moi que tu ne le pensais pas ! Je le suppliais des yeux mais il secoua ses cheveux, embarrassé, et contourna Ambre pour aller vers les escaliers au fond du couloir. Ambre le suivait du regard et m’en lança un, plein de satisfaction, pour ensuite marcher comme un mannequin en nous tournant le dos.
« Mon dieu… Rena… » murmura Iris.
Je pleurais, je pleurais à n’en plus pouvoir, je n’arrivais pas à m’arrêter. Je sentis mes jambes faiblir, je lâchais mon sac, et j’allais pour tomber sur mes genoux quand Aisha et Eve me soutinrent.
« Quel bip c’mec ! » s'énerva Eve.
Iris me prit dans ses bras et je laissais aller mes pleurs. Pourquoi il a dit ça ?! Et il n’a même pas cherché à démentir en me voyant ! Je croyais qu’on s’était réconciliés. J’avais tort. Je le savais. Et pourtant j’y ai cru. Pourquoi j’ai si mal merde ! Je m’écartais des bras d’Iris :
« Rena, attends tu… » commença t-elle.
« Je dois prendre l’air… »
« Mais on a cours p’tite… » ajouta Eve.
Je ne les écoutais pas et sortis dehors toute bouleversée. Elles me regardaient partir, aussi tristes que le pouvait être deux filles qui s’inquiètent pour leur amie.
« Je vais pas la laisser comme ça ! »
Aisha voulu se précipiter dehors mais E la retint :
« Nan, laisse-là. Elle a besoin d’être seule. »
Iris regarda le sol et se résigna. Il faisait doux dehors, une légère brise souffla, et me rafraichit les joues mouillées par mes larmes qui ne cessaient de couler. Faut que j’arrête ! Je m’étais pourtant prévenue ce matin ! Qu’est-ce qui m’a pris de croire qu’il serait plus agréable ? Il y était allé trop fort… Je sais que je ne suis pas jolie, que j’ai pas de centre d’intérêt super cool, mais il n’avait pas à parler comme ça… Non, je ne méritais pas ça… Je sentis une autre vague de flot de larmes venir, quand une main caressa mes cheveux et vint y poser une fleur de magnolia blanche comme neige.
« Pourquoi pleures-tu petite fleur ? »
Je me retournais lentement, et vis un garçon appuyé au banc sur lequel je me trouvais. Il me souriait tendrement. Il avait des cheveux et les yeux d’un vert clair, dont la couleur était rehaussée par le contraste de son chapeau marron. Il était habillé comme un jardinier. Il était très mignon. Je séchais rapidement mes larmes :
« R… rien. Ca va. »
Il contourna le banc pour venir s’asseoir à côté de moi.
« Une fille c’est comme une fleur. Elle est belle lorsqu’elle est épanouie. Je ne sais pas pourquoi tu pleures, mais je n’aime pas voir une fille dans cet état. »
« Ca va passer. » le rassurais-je.
Il me regardait, et me sécha une larme sur la joue qui avait coulée sans que je m’en aperçoive. Je levais les yeux vers lui, et me remis à pleurer. Il caressa mes cheveux avec beaucoup de douceur, cela me rassurait un peu. Il voulu ajouter quelque chose quand soudain, une voix se fit entendre :
« Rena !! »
Chung arrivait complètement affolé et s’arrêta en nous voyant.
« Tu es là ! »
Il couru vers moi et se pencha :
« Qu’est-ce qui ne va pas ? »
« Je te laisse Rena. J’espère qu’on se reverra. »
Le garçon se leva pour partir.
« M… Merci… Pour la fleur… Euh… »
« Jade. Moi c’est Jade. »
« Jade… » murmurais-je.
Comme la couleur de ses yeux… pensais-je. Il s’éloigna et Chung s’empressa de me poser des questions :
« J’ai croisé Aisha et Eve qui m’ont dit que tu n’allais pas bien ! Je suis venu
aussi vite que j’ai pu ! Alors dis-moi ? C’est Raven hein ? J’ai vu le journal ! Il ne perd rien pour attendre cet… ! »
« Arrêtes ! Je t’en prie ! Tu ne sais rien, tais-toi ! »
Je baissais la tête et serrais les poings sur mes genoux à me faire saigner.
« Tu ne veux pas en parler ? » m'interrogea t-il.
Je secouais la tête et mes cheveux se glissèrent devant mes yeux, empêchant de voir mon visage. Nous restâmes quelques minutes comme ça. Sans rien dire. Quand je vis la main de Chung se tendre vers moi :
« Viens là. »
Je relevais les yeux. Il était là et me tendait sa main en attendant ma réaction. Je gémis et me précipitais dans ses bras. Il me serra fort contre lui et ma peine se fit plus grande encore. Tous les océans du monde n’auraient pu contenir mes larmes et ma peine.
« Pardon pour mes questions. Je ne sais pas ce qui ne va pas. Mais je suis là si tu as besoin. » dit-il d'une voix douce.
J’acquiesçais doucement et perdis ma tête dans sa chemise. Castiel regardait la scène en silence au loin, et donna un grand coup de poing contre le mur ce qui le fit gémir un instant… S’il s’en voulait vous demandez ? J’en sais rien, et je m’en fous à présent. Chung avait remarqué sa présence et le fixa du regard sans me lâcher. Aucun d’eux ne voulu détourner les yeux, quand je me reculais un peu de ses bras si rassurants qui m’entouraient.
« Pardon… J’ai du mouiller ta chemise… » dis-je d'une petite voix.
« Tu vas mieux ? »
« Un peu. »
« Viens. Je vais te faire un thé, tu veux ? »
Je fis "Oui" de la tête, et il me prit la main pour m’entrainer vers la salle des délégués, sous le regard de Raven dont je n’avais pas remarqué la présence. Une fois arrivés, il fit bouillir de l’eau et me servit la boisson dans une tasse en forme de rose très jolie, avec la sous-tasse ressemblant à une feuille. Il ne disait rien, et je ne savais pas pourquoi, si c’était sa présence ou le thé qui me décompressait, mais je me sentis m’assoupir.
Quelques instants plus tard, sans que je sache combien de temps, je me réveillais avec les caresses de Chung sur mes cheveux, sa tête dans sa main gauche me regardant. Je sursautais :
« Mon Dieu ! Quelle heure il est ?! »
« Du calme. Tu t’es assoupie une grosse demi-heure. Tu arriveras à l’heure pour ton second cours. »
« Ah… Alors ça va… »
« J’ai transmis à ton Professeur de Physique que tu étais avec moi pour des
problèmes administratif, il ne te comptera pas absente. »
« Merci ! Mais… Tu ne vas pas avoir des ennuis à cause de ça ? »
« Hein ? »
Il me regardait surpris et reprit:
« Oh non, je ne crains pas grand-chose. »
« Je te dédommagerai ! »
« Haha ! Et comment ? »
« Euh, ben… On pourrait boire un coup après les cours ? Je t’invite ! »
Il sourit, l’idée semblait lui plaire.
« Ok, je prends. » répondit-il.
« Ah ! Redonnes-moi ton numéro ! J’ai perdu le papier où tu me l’avais écris je
ne sais où ! »
« Quelle tête en l’air ! »
« J’étais persuadée de l’avoir bien rangé pourtant ! »
Soudain, le visage de Raven m’apparu en mémoire. Non, ce ne serait pas lui quand même… Il a fouillé dans mon sac pour les clés mais… pensais-je en enregistrant le numéro de Chung. Je vis sur la table un papier qui me semblait étrange :
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Ah ça ? C’est un mot d’absence que je dois faire signer à Raven. Il sèche
beaucoup les cours tu sais, c’est un délinquant. »
Mon cœur se serra légèrement et j'ai ajouté:
« Mais, ce n’est pas à ses parents de s’en occuper ? »
« Ils sont en voyage pour leur travail. Raven est émancipé alors il se
débrouille seul au quotidien. Pfff, je comprends pourquoi il est si mal élevé, sans ses parents pour lui remonter les bretelles ! »
« Arrêtes ! Là, tu es dur ! Je n’ai pas mes parents ici moi aussi ! J’en suis pas pour autant désagréable ! Et peut-être que c’est la solitude qui le rends comme ça ! Qu’est-ce que tu en sais ? »
Il me fixa d’un air un peu agacé :
« Tu prends sa défense maintenant ? »
« Je prends pas sa défense ! J’essaie juste de … Oh et puis laisses tomber. »
Nous restâmes un moment dans le silence. Quand je fus prête je me levais:
« Merci. Je vais y aller maintenant. »
« Tu es sûre ? Tu peux rester là encore si tu veux. »
« Merci, j’apprécies ta gentillesse. Mais je vais prendre un peu l’air avant le cours. Me remettre les idées en place tu vois ? »
« Je comprends. »
Il approcha sa main qu’il mit dans mes cheveux et sans que j’eu le temps de dire, ou faire quoi que ce soit, il m’embrassa sur le front.
« Alors à ce soir. » me dit-il.
« O…oui. »
Je me levais lentement pour ne pas laisser transparaître que j’étais gênée, mais je crois bien qu’il l’avait remarqué quand même. Je sortis et refermais la porte. Je dois me ressaisir ! Marcher me fera du bien, songeais-je la tête baissée, quand en voulant sortir du hall, quelque chose passa entre mes jambes à la vitesse de la lumière.
« Waouh ! Qu’est-ce que… !! »
« Mademoiselle !!! »
Je vis la Directrice arriver vers moi comme une furie, ses lunettes de travers, et son chignon complètement décoiffé.
« Que faites vous dans le couloir ?! »
« Euh… Madame je… »
« Là n’est pas le problème en fait ! Pourquoi n’avez-vous pas attrapé ce chien ? »
« Pardon ? Chien ? »
« Oui ! Mon petit Kiki ! S’il s’enfuit je vous en tiendrais pour responsable ! »
« Hein ? Mais enfin je… » tentais-je de me justifier
« Ne discutez pas et retrouvez moi mon chien sur le champ ! Ne revenez pas sans lui ! Vous n’irez pas en cours si nécessaire ! Retrouvez ses jouets et ramenez-le-moi ! »
Elle tourna les talons et marcha d’un pas énervé. Je voyais son chignon se défaire à chaque pas, et je pensais que sa jupe allait se fendre tellement elle avançait à grand pas.
« Et ben… Je ne l’imaginais pouvoir s’exciter comme ça… Bon, je fais quoi moi ? »
Je parlais à voix haute toute seule, il n’y avait personne dans les couloirs de toute façon. Je commençais à faire le tour du lycée :
« Kiki ! Kiki ! »
Je sifflais une fois, deux fois avant de reprendre :
« Viens là mon chien ! Kiki ! »
Mais il avait cavalé je ne sais où. Je suis bonne à passer ma journée à lui courir après… Pourquoi ça tombe sur moi encore ?!
- Spoiler:
- La course au toutou
J’arrivais toute essoufflée près d’une serre avec des fleurs magnifiques qui s’épanouissaient au sol. Je m’accroupis pour les admirer de plus près, et voulu tendre la main pour en caresser les pétales quand une voix m’interpella :
« Hé ! Tu fais quoi exactement ? »
Je me relevais brusquement et aperçu Jade qui venait vers moi :
« Oh ! Jade ! » m'exclamais-je.
« Tiens ? Rena, c’est toi ? Tu n’es pas allée en cours ? »
« C’est compliqué… »
« T’inquiètes. Je ne te demande pas de m’expliquer. Tu voulais quoi à cette fleur ? »
« Hein ? Oh… Juste en caresser les pétales. Elles sont si belles ! »
Jade semblait soulagé de cette réponse; il devait penser que je voulais en cueillir une.
« C’est toi qui t’en occupe ? » demandais-je.
« Oui. Je gère le club de jardinage. »
« Vraiment ? C’est cool ça ! »
« Je vois que tu portes toujours la fleur que je t’ai donné. »
Je portais la main à mes cheveux, en effet, elle était toujours là.
« Tu me l’as offerte ! Je n’allais quand même pas la jeter ! »
Il rigola avant d'ajouter:
« Si tu as du temps, tu veux m’aider ? »
« Hein ? Euh, oui d’accord ! »
« Super, t’es géniale ! Viens par là ! »
Nous entrâmes dans la serre, et il commença à me décrire toutes les fleurs qu’il y avait. Il voulait que je l’aide à rempoter certaines d’entre elles dans des pots plus grands. Jade avait beaucoup de douceur dans le moindre de ses gestes, je sais qu’il en faut pour s’occuper des fleurs, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était dans sa nature. Il m’observait faire, et bien que je fasse attention, je n’arrivais pas à rempoter correctement :
« Mais… Zut ! C’est pas si simple ! »
« Hahaha ! Oui, c’est tout un art ! »
Il se leva et s’accroupit derrière moi :
« Regardes, c’est comme ça. »
Il prit mes mains dans les siennes, et ensemble, nous rempotâmes la fleur.
« Ben voilà ! Tu vois que tu y arrives ! » dit-il.
« Tu m’as aidé aussi ! »
Je tournais la tête, et nos visages étaient proches. Il me sourit et se releva.
« Tu voudrais pas t’inscrire au club ? J’ai besoin d’une assistante ! »
« Hein ? Vraiment ? » m'étonnais-je.
« T’inquiètes, je ne vais pas te prendre tout ton temps libre ! » ricana t-il.
« Oh non ! C’est pas ça ! Oui d’accord, je veux bien ! »
« Super ! J’en toucherai un mot à la Directrice alors ! »
« Ok ! »
Il me tendit la main pour m’aider à me relever, je la saisis et une fois debout j’entendis des aboiements :
« Ouaf ! Ouaf ! »
« Qu’est-ce que c’est ? » s’inquiéta Jade.
« Mer…credi ! C’est le chien de la Directrice ! Je devais le lui retrouver ! »
« Un chien ici ?! J’espère qu’il ne va pas piétiner mes fleurs ! »
« Tu n’auras qu’à le chasser si tu le vois ! Je vais essayer de l’attraper avant que ça n’arrive ! J’y vais ! » dis-je en courant dans la direction de la porte de la serre.
« Rena ! »
« Oui, quoi ? » disais-je en m’arrêtant
« Hésites pas à revenir me voir ! » me dit Jade.
« Bien sûr ! Merci Jade ! »
Je lui fis un signe de main et un grand sourire avant de franchir le pas de la porte, et courir de nouveau après le chien.
« Une très belle fleur, oui… » soupira Jade en me voyant partir.
Je continuais à appeler Kiki en parcourant la cour, de long en large et en travers. Et ben ! Au moins je la connais par cœur maintenant!|/i] m'exclamais-je intérieurement. Je ramassais le jouet et la laisse qui traînaient au passage.
« Kiki ! Kiki ! »
[i]Mais zut quoi ! Il est où cet £@$% de chien !!!
« Hé ! Regardes où tu marches ou tu vas te ramasser ! »
Raven était sorti de derrière le mur de l’école au moment où il dit cette phrase.
« T’en a pas marre d’hurler comme ça ? » dit-il.
Et toi t’en as pas marre de te foutre de ma gueule ?!! C’est ce que j’aurais aimé dire, mais je préférais me taire.
« Me dis pas que tu cours après le chien de la Directrice ? » reprit-il.
« Ben si… »
Il rigola à avoir mal au ventre quand il s’arrêta brusquement pour me dire :
« Il vient de passer derrière toi là. »
« QUOI ?!! P… La Directrice a pété un câble et me force à le retrouver pour elle ! J’ai que ça à faire ! »
« Tu sais à par te filer une heure de colle, elle te fera rien de plus si tu laisses tomber. »
« Ouais, ben je préfère ne pas me la mettre à dos quand même ! Franchement ! Faut pas déconner quoi ! »
« Hahaha ! Mais c’est que tu perds ton sang-froid, Mademoiselle ! » ricana t-il.
« Ouais ! Et y a pas que pour ça que je perds mon sang-froid, Monsieur ! » rétorquais-je.
Le silence se fût. Raven me regardait les bras croisés, il voulu ouvrir la bouche, mais je le coupais court :
« J’ai pas de temps à perdre. Je te laisse. »
Je partais dans le sens où le chien était parti. Je m’attendais à ce que Raven me rattrape ou m’interpelle, mais rien. J’ai saisi ton message, pensais-je. Je rentrais dans le hall du lycée et cherchais des yeux si le chien n’était pas, par hasard, rentré.
« R ? Qu’est-ce que tu fais ? »
« Ah ! Chung ! Tu n’aurais pas vu un chien passer par là ? »
« Le chien de la Directrice ? Il s’est encore échappé, et c’est toi qui lui cours après ? »
« Oui. Ce n’est pas la première fois alors ? »
« Non, la dernière fois, je crois que c’était Iris qui s’en ait chargé. » ajouta t-il.
« Je vois. Mais pourquoi elle emmène son chien à l’école ? Et puis, c’est le sien quoi ! »
« Oui je sais. Mais bon, c’est la Directrice. Ah, tiens, j’ai trouvé ça dans la salle des délégués. »
« Ah ! Mais c’est son collier ! »
Je le pris dans les mains :
« Bon j’ai toutes ses affaires maintenant ! Je vais l’attraper et lui faire sa fête à celui-là ! »
Chung se mit à rigoler quand il ajouta :
« Il est là ! Il est retourné dans la cour ! »
« Hein ? »
Je me retournais et couru en criant :
« Reviens ici sale bête ! »
« Hahahaha ! Tu es vraiment marrante Rena. » dit-il en récupérant des papiers dans son casier.
J’en avais marre de courir partout, mais au moins, ça me vidait la tête, et j’aurais pu oublier ce qui c’était passé avec Raven si je ne le rencontrais pas à chaque fois que j’allais dans la cour !
« Alors ? Ca donne pas grand-chose ta chasse au toutou à sa mémère ! »
« Épargnes-moi tes commentaires, ok. »
Il vit que j’avais à la main tout l’attirail de Kiki.
« Tu l’attraperas jamais avec ça. » dit-il en se moquant.
« Ben si t’es si malin, donne-moi une solution ! »
« … Des biscuits… »
« Hein ? »
« Appâtes-le avec des biscuits ! C’est pas compliqué pourtant ! » lança t-il énervé.
« Ah, parce que tu crois que je suis du genre à garder des biscuits pour chien sur moi, toi ? J’en mange pas au quatre-heure ! »
« T’es remontée comme un coucou dis-moi. »
« La faute à qui ?! » m'écriais-je.
Je me tu et tournais la tête pour ne pas croiser son regard.
« Allez, viens. Je vais t’en donner moi. » dit-il.
« Quoi ? »
« Viens j’te dis ! »
Il me prit le bras et me tira jusqu’au casier. Il ouvrit le sien et prit dans son sac un paquet de biscuits pour chien et me le tendit.
« Pourquoi tu te trimballes avec ça ? C’est ton goûter en fait ? » me moquais-je.
« T’es bête ! C’est pour mon chien ! »
« Tu as un chien ? »
« Ouais. Un beauceron. »
« Ah… Et il s’appel Kiki aussi nan ? » le taquinais-je.
« Pfff, t’es une marrante toi. Il s’appel Démon. »
« Je le plains de devoir te supporter tous les jours ! Pauvre bête ! »
« Haha ! Pour l’instant il s’en porte pas trop mal. »
Quand il tourna les yeux vers moi, je ne pu le regarder.
« Allez prends-ça, mais c’est 20$. » lança t-il.
Je levais les yeux et haussais les sourcils avant de dire d'une voix neutre:
« J’ai pas de liquide. »
« C’est pas un problème. »
Il me plaqua contre les casiers et ajouta en se penchant à mon oreille:
« Passes chez moi ce soir, tu paieras en nature. »
Pourquoi il fait comme-ci rien ne s’était passé ?! A quoi il joue ?!
« … Pas ce soir. J’ai rendez-vous avec Chung. » répondis-je.
Il releva la tête et je vis son visage se contracter :
« Quoi ? »
« Tu m’as très bien entendu ! »
Je le repoussais et lui arrachais le paquet des mains pour courir dehors, quand je vis Kiki qui se roulait dans l’herbe fraîche à l’ombre d’un grand arbre.
« Te voilà toi ! Tiens ! Kiki ! Regardes un peu ce que j’ai pour toi ! »
Il me fixa et se lécha les babines en courant vers moi, et en secouant sa queue comme un plumeau.
« Ca y est, je te tiens garnement ! »
Je lui donnais un biscuit et l’attrapais sans problème.
« Allez, ta maîtresse s’inquiète. »
Je le caressais dans mes bras et me rendis au bureau de la Directrice.
TOC TOC
« Entrez ! »
« Bonjour Madame. Voilà, je vous ai ramené votre chien. »
« Kiki ! Mon petit chéri, tu vas bien ? »
Elle le prit dans ses bras et lui fit plein de papouilles. Elle devenait un peu gâteuse. Remarque, je n'étais pas mieux avec mes animaux.
« Je vous prie de m’excuser pour tout à l’heure. L’idée de perdre Kiki me stresse énormément… » dit-elle.
« Je comprends Madame. Je ne supporterai pas de perdre mon chien également. »
« Merci encore Mademoiselle ! Je vous récompenserai une prochaine fois ! »
Je m’inclinais avant de sortir de son bureau. J’avais dû louper le cours de SVT. Je vis à ma montre qu’il était 10h30.
« Alors ça faisait plus d’une demi-heure que je lui courais après ?! » m’écriais-je en sortant dans la cour.
Et avec désespoir, je vis le groupe d’Ambre arriver dans ma direction. Oh non ! Pas elles !
« Salut Guenon ! Alors t’as récupéré le toutou ? T’en as mis du temps ! » dit Li.
« … »
« Ah ! Tiens, c’est une petite surprise qu’on a faite pour toi ! » s'exclama Ambre.
Elle me montra une affiche sur laquelle se trouvait ma photo de dossier, barbouillée avec des moustaches, une barbe, et encore je ne sais quoi. Je la regardais verte de rage.
« Je t’avais prévenu de ne pas approcher Raven et Chung ! Mais tu n’en fais qu’à ta tête ! » hurla t-elle.
Elle me jeta un tas de feuilles à la figure. Je ne bougeais pas. Je ne voulais pas bouger, sinon je savais que j’allais l’éclater ! Je voyais les feuilles avec ma photo voler partout autour de moi.
« On va en accrocher un peu partout dans l’école ! » ajouta Charlotte en rigolant, suivit de ses deux autres copines.
Je serrais les poings. Elles sont complètement folles et immatures ! Ok ! Quitte à me faire renvoyer, que ce soit pour lui avoir fait regretter tout le mal qu’elle me fait ! C’était décidé, j’allais rétorquer quelque chose, quand j’entendis des bruits de pas derrière moi.
Dernière édition par Mieru le Jeu 16 Mai - 20:13, édité 1 fois
Re: Raven X Rena
Suite à certaine demande voici un petit quelque chose sur les perso de cette fanfic!
Re: Raven X Rena
we fight together , sinon vraiment très distrayant et symphatique (et coquin, grrrr )cette histoire, viva mama
ReyAyanami- Maitre de Belder
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Re: Raven X Rena
hahahaha tu connet notre mama
tjr ce jaur d'histoire x') mais bon tres belle histoire mama
VEUT LE SUITE!!!!
tjr ce jaur d'histoire x') mais bon tres belle histoire mama
VEUT LE SUITE!!!!
Re: Raven X Rena
De plus en plus de fan maman x)
Iglou- Maitre de Hamel
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Re: Raven X Rena
- Spoiler:
- Coeur brisé en perdition
Ambre regarda derrière moi, et un grand sourire se dessina sur son visage. Je me retournais, mais je savais déjà ce qui pouvait la rendre si heureuse. Raven arrivait et se plaça devant moi :
« Ah Raven ! » dit Ambre d'une voix mielleuse.
« T’as pas fini avec tes gamineries Ambre ? »
Il ramassa les papiers éparpillés à mes pieds et les déchira sous les yeux des trois filles.
« Mais que… ! » disait Li
« Tu peux les déchirer mon chéri, mais j’en ai encore, et je compte bien en accrocher partout dans le lycée ! » rétorqua t-elle.
« Arrêtes ça ! » s'exclama Raven.
« Et tu comptes faire quoi ? Me frapper peut-être ? »
Elle le toisait du regard, et moi, je ne voyais que le dos de Raven, ne sachant pas s’il fallait que je m’en mêle ou pas. Elle s’approcha de lui et chuchota quelque chose que je ne pu entendre. Quand je vis soudain Raven prendre Ambre par la taille, l’attirer à lui et l’embrasser sur la bouche ! Ambre entoura ses bras autour du cou de Raven pendant que le baiser se faisait plus intense. J’en restais bouche bée… C’était le coup de poignard dans le cœur ! Celui qui vous tue au plus profond de vos entrailles, celui qui vous fait comprendre que vous n’auriez jamais dû laisser quelqu’un entrer en vous ; et surtout pas le garçon qui était en train d’embrasser votre pire ennemie. Non je ne suis pas amoureuse de lui ! Non ! NON ! NON ! Je m’en fous ! Je… De l’eau se mit à couler sur mes joues… Il pleut ? Non… C’était moi qui pleurais… Je portais la main à ma bouche et m’enfuis aussi loin que je pu. Raven arrêta le baiser et se retourna me voyant partir. Ambre était en extase et en redemanda encore.
« Tu n’accrocheras pas ces affiches hein ? » demanda Raven.
« Mais non ! C’était le compromis non ? Allez, embrasses moi. »
Ambre posa ses lèvres sur celles de Raven et celui-ci ne chercha pas à résister.
Pendant ce temps, je courais, je courais… Oui, je n’avais fait que ça aujourd’hui ! Courir ! Fuir ! Je m’asseyais dans un coin à l’abri des regards, et je restais là, sans bouger, me repassant en boucle la scène que j’avais vue.
« Putain ! Mais sors de ma tête ! Sors ! Sors ! Sors… Mais sors… »
J’agrippais mes cheveux avec mes mains tremblantes et m’effondrais en larmes.
Quelques heures plus tard, Aisha et Eve avaient fait le tour du lycée pour retrouver Rena.
« Rena ! » s'écria Aisha.
Elle se précipita vers elle et la secoua de toutes ses forces. Elle était allongée au sol recroquevillée.
« Arrêtes ! La secoue pas comm’ça ! » l'interrompit Eve.
« Mais… ! »
« Aide-moi à la porter à l’infirmerie plutôt ! »
Elles lui prirent chacune un bras, quand Jade arriva par là.
« Que.. ?! »
« Jade ! » cria Aisha.
« Mais qu’est-ce qui s’est passé ?! »
« On s’pas ! Elle a manqué les cours de la matinée, et on vient juste de la retrouver allongée là… » expliqua Eve.
Jade se rapprocha de Rena, retira son gant et posa sa main sur son front…
« Elle n’est pas fiévreuse pourtant… Laissez, je vais la porter. »
Il prit Rena dans ses bras et se dirigea vers l’infirmerie suivi de Eve et Iris. Violette qui dessinait au loin, assista à la scène, rangea rapidement ses affaires et rejoignit le groupe.
« Rena ! Mais… que…qu’est-ce qu’elle a ? » s'inquiéta t-elle.
« On l’ignore. On l’emmène à l’infirmerie. » dit Aisha.
Je me réveillais les yeux gonflés par la fatigue et les pleurs.
« Tiens… Je flotte… » mumurais-je.
Je levais la tête et vis celle de Jade. J’étais dans ses bras ! Je rougissais et bégayais :
« Ja… Jade ! Poses-moi ! Je peux marcher ! »
« Rena ! Tu es réveillée ! » s'exclama Iris.
« Tu nous as fait peur p’tite ! » soupira Eve.
« Rena ! R… ça va ? » s'inquièta Violette.
Tout le monde était là…
« Oui, je ... » commençais-je
« Non tu ne vas pas bien ! Tu vas faire un tour à l’infirmerie tu entends ? »
Le ton de Jade était sec, aussi n’osais-je pas m’opposer à sa décision. Violette ouvrit la porte de l’infirmerie et laissa entrer Jade.
« Mon Dieu ! Que se passe t-il ? » s’exclama l’infirmière.
« Madame, elle ne se sent pas bien. Vous pouvez l’examiner ? » ajouta Jade.
« Oui, bien sûr. Allongez-là sur le lit. »
Jade me déposa avec beaucoup d’attention et de douceur.
« … 11…Vous avez une tension assez basse. Vous devriez rentrer chez vous et vous reposer. » dit l'infirmière.
« Mais non ! Je vais bien ! Je… »
« Rena ! » haussa du ton Jade.
« N… Non, il faut que j’aille en cours… Sinon je vais ruminer toute seule chez moi… »
Jade leva les yeux au ciel et me regarda un moment.
« S’il-te-plaît… » lui murmurais-je.
Il y avait de la tristesse dans son regard, et cela me marqua profondément.
« On est là aussi Jade. Avec Eve et Violette on restera bien avec elle ! » rassura Iris.
« Ouaip ! »
« O…oui bien sûr ! »
Il finit par céder, me caressa la joue et s’en retourna à ses fleurs après que je l’aie remercié de m’avoir portée jusqu’ici.
Les cours de l’après-midi avaient été un peu durs à suivre, car mes yeux se fermaient tous seuls. Une fois terminée, c’était l’heure de rentrer chez soi.
« J’ai oublié un truc dans mon casier. Allez-y. » dis-je.
« On viens avec toi Rena ! »
« Non c’est bon Aisha. »
« Discut’pas toi ! Allez go ! » rétorqua Eve.
Elles me suivirent toutes les trois comme si elles avaient peur que je m’évanouisse dans le couloir sans prévenir. Je n’étais pas malade… Enfin si… En quelque sorte… Mais pas au point de m’évanouir comme-ça sans prévenir. Mais les avoir à mes côtés me rassuraient. Quand soudain les filles et moi, nous entendîmes un bruit sourd dans le couloir, et des voix qui s’élevaient :
« Assumes un peu tes actes ! »
« Ouais ! Je vais assumer de te mettre mon poing dans ta petite gueule d’ange ! »
« Mais ce n’est pas les voix de Raven et Chung ça ? » paniqua Aisha.
Je me mis à courir en direction de ces voix et m’arrêtais brusquement. Raven tenait Chung fermement par le col de sa chemise et le plaquait contre les casiers. Ils étaient tous les deux sur les nerfs. Je ne pus m’empêcher de crier :
« Raven ! Arrêtes ! »
Il redressa la tête au son de ma voix et se tourna. Il semblait surpris.
« Casses-toi de là ! C’est pas tes oignons ! »
« Non qu’elle reste ! Ca la concerne aussi ! » ajouta Chung en attrapant le bras de Raven.
« Quoi ?! »
« Que tu ne veuilles pas signer ton mot c’est ton problème ! Mais que tu t’en prennes à elle, ça devient mon problème ! »
« Fermes-là… ! »
« Tu l’as fait souffrir sans aucune raison valable ! Juste parce que tu as besoin de passer tes nerfs sur quelqu’un ! Je te préviens ! Si jamais je la revois pleurer par ta faute, je te fais virer du lycée tu entends ?!! »
Virer ? Oh non… On n’a pas besoin d’en arriver là ! pensais-je affolée par la réaction de Chung.
« Lâche-moi maintenant. J’ai des choses plus importantes à faire ! » dit Chung.
Mais Raven ne le lâcha pas :
« Comme sortir avec elle ? »
« Et alors, qu’est-ce que ça peut te faire ? T’es jaloux ?! »
Raven devint plus furieux et leva le poing, je me précipitais vers lui et me mis entre eux deux. Raven s’arrêta :
« Dégages. »
Je restais devant Chung sans rien dire.
«Rena ! Ne restes pas là ! » me disait Chung.
« Vous la fermez tous les deux ! » hurlais-je de douleur et de fureur.
« Raven… Tu vas sortir du lycée tout de suite… Y a pas quelqu’un qui t’attends par hasard ? »
« Je vois pas de quoi tu parles. »
Ma main partit toute seule et gifla Raven de toutes mes forces. Aisha et les autres regardaient la scène complètement perdues.
« Vas t-en. » pleurais-je.
Raven se frotta la joue.
« T’as de la force pour une nana… J’m’y attendais pas… »
« Tu veux que je mette le poing la prochaine fois ?! »
Mais arrêtes ! Qu’est-ce que tu racontes Rena ?! Tais-toi !
« Pas besoin… J’me casse. »
Il prit son sac dans son casier, claqua la porte et sortit du lycée sans rien dire, mais il était furieux. Je m’écroulais au sol, et fondis en larmes une fois de plus. Chung ne disait rien, et regarda en direction des filles, toujours là. Il s’accroupit et me prit dans ses bras :
« Allez viens. On va faire un tour. »
Il me releva et prit mon sac.
« Je m’occupe d’elle. Vous pouvez rentrer chez vous. » dit-il.
« Tu es sûr que ça va aller Rena ? » questionna Violette les larmes aux yeux.
« Oui… Pardon les filles. »
Puis, elles nous regardèrent sortir quand Eve ajouta :
« J’savais bien que ça finirait comme ça… »
« Qu’est-ce que tu veux dire ? » répondit Aisha.
« Ben c’est clair pourtant. Elle est en kiffe avec Raven! »
« Attends, tu peux me répéter ça ? » suffoqua Iris.
« Il a pas arrêté de la faire tourner en bourrique ! Jusqu’à hier avec le handball ! » reprit-elle.
« Ouaip… C’est sa manière de dire qu’il kiffe une fille, ce lourdaud. Il est pas subtil comme mec. »
« J’y crois pas… » chuchota Violette.
« Ouais, ben vous en mêlez pas. Parce que c’est déjà pas facile pour elle. Et surtout que Chung semble intéressé aussi… J’te raconte pas le bordel dans lequel elle s’est mise…»
Chung me tenait par le bras, et portait mon sac de l’autre main. Je marchais sans trop savoir où j’allais. J’avais giflé Raven… Celui qu’aucune fille n’aurait osé gifler, ou approcher… Pourquoi moi ? Pourquoi lui ?
« Tiens, on va s’arrêter là. » dit Chung.
Je levais les yeux. « Amour Sucré », c’était le nom d’un restaurant où on pouvait manger que des gâteaux, glaces etc…
« Je ne connais rien de mieux que ça pour réconforter un chagrin ! » me dit-il espérant me faire sourire.
Et oui, je souris timidement. Nous entrâmes à l’intérieur. C’était très bien décoré, de beaux canapés en cuir étaient placés devant des tables avec des nappes rose pâles. Nous nous assîmes. Les serveuses avaient de très jolies tenues en roses et à dentelles blanches.
« Que prendrez-vous ? »
« Le menu « All sweet » s’il-vous-plaît. » répondit-il.
« Très bien ! »
Je ricanais.
« Pourquoi tu rigoles ? »
« Le nom… C’est bidon… »
« Haha ! Oui c’est assez… Hum… Peu élaboré… »
« Nunuche oui ! » interrompais-je.
« … ! Oui c’est le mot ! » rigolait-il.
« Mais les gâteaux sont très bons ! » poursuivit-il.
« Je te crois. Merci. »
Il me regardait tendrement mais aussi, comme-ci quelque chose le tracassait. Le silence entre nous se faisait lourd quand la serveuse arriva :
« Et voilà pour vous ! »
« Waouh ! C’est trop beau ! » m'émerveillais-je.
« Tu vois ! Allez, manges ! Ca va te remonter le moral ! »
« Et toi ? » questionnais-je voyant qu’il n’avait pas d’assiette.
« Hein ? Oh, je ne suis pas friand de sucreries ! Mais ne te gènes pas ! C’est pour toi que je fais ça ! »
« M…Merci ! »
Les gâteaux étaient tous très colorés, et aussi appétissants les uns que les autres ! Je pris ma cuillère et commençais à manger sentant la joie me gagner un peu plus à chaque bouchée. Au bout d’un moment Chung se décida à parler :
« Rena… Tu aimes Raven c’est ça ? »
Je faillis m’étouffer en entendant ces mots.
« Qu…hein ? » balbutiais-je.
« Je ne vois pas d’autre raison pour laquelle tu t’es mise à pleurer après l’avoir giflée… »
Je détournais les yeux à sa phrase.
« Comment une fille comme toi a pu tomber amoureuse de ce type ?! » s'énerva t-il.
« Je… Je ne l’aime pas… C’est… »
« Rena… »
Il mit sa main sur ma joue:
« Ce type ne mérite pas qu’une fille comme toi s’intéresse à lui. Laisses tomber, il te fera souffrir rien de plus. Et… Ambre m’a dit qu’il l’avait embrassé… »
Mon cœur implosa… Pourquoi a t-il fallut qu’il me le rappelle ?! Je jouais avec ma cuillère ne sachant quoi répondre.
« Regardes-moi. »
Je relevais la tête et Chung m’embrassa sur les lèvres sans prévenir. Lorsqu’il se rasseyait, il ajouta :
« E…Excuses-moi je… »
J’étais perdue et mon cœur battait très fort, tellement fort que je croyais devenir sourde.
« Je ne sais pas ce qui m’a pris… Je vais payer et je te raccompagne. » s'excusa t-il.
Il allait vers la caisse, et moi je ne savais plus où me mettre…
Durant le trajet, aucun de nous ne parla. Au pas de la porte, je pus enfin lui adresser la parole :
« M… Merci Chung… »
« De rien. On se voit demain ? »
« O…Oui. »
« Alors bonne nuit. Et ne te tracasses plus d’accord ? »
Je fis "Oui" de la tête et le regardais s’éloigner dans la nuit sombre. Je rentrais dans mon appartement et me laissais glisser le long de la porte. Je ne savais vraiment plus où j’en étais. Mais Chung était très gentil, et je serais surement mieux avec lui… Mais être gentil ne suffisait pas… J’avais besoin de ce déclic… Et ce putain de déclic, il a fallut que je l’ai avec lui !
« Raven… » murmurais-je.
- Spoiler:
- Réconciliation
Je pris un long bain, une heure peut-être… Et m’allongeais dans mon lit complètement épuisée. Je regardais l’heure. 21h. Je descendis me faire chauffer de l’eau pour une soupe japonaise, et me caler dans le canapé pour regarder un film. J’entendis mon portable sonner. « Numéro inconnu » Je ne répondis pas. Mais cet inconnu ne cessa de rappeler encore et encore. Je finis par répondre :
« Allô ? »
« Salut. »
« R…Raven ?! » bégayais-je alors que mon cœur fit un bond dans ma poitrine .
« Ouais. »
« Comment tu as eu mon numéro ? Ah ! »
Je me rappelais le premier jour… Il avait volé mon portable ! Il a du prendre mon numéro à ce moment.
« Je raccroche… » dis-je.
« Non attends ! »
« J’ai rien à te dire ! »
Je raccrochais et recommençais à regarder la télé. Mais le téléphone se remit à sonner. Encore et encore. Je pris mon portable avec une furieuse envie de le balancer à travers la pièce. Mais j’arrêtais mon geste et décrochais:
« Pourquoi tu me laisses pas ? T’as pas Ambre pour te coller là ?! »
« Non. »
Puis le silence se fit. Je n’ai rien contre les silences. Il traduise autant de chose que les mots eux-mêmes. Mais là…
« Faut qu’on parle. » lança t-il.
« Je te l’ai dit. Je n’ai rien à te dire. »
Je raccrochais de nouveau et éteignis mon portable définitivement. Une heure plus tard, j’entendis frapper à ma porte. Il était 22h… Qui peut venir à cette heure ? Je ne répondis pas. On frappa encore. Je décidais de me lever et d’aller ouvrir. Idée stupide vous me direz… Je vis alors la silhouette de Raven se dessiner derrière dans l’ombre. Je voulus refermer mais il mit son pied en travers de la porte et de sa main l’ouvrait en grand.
« Qu’est-ce que tu fais là ?! » m'exclamais-je complètement surprise.
Je reculais, me pris les pieds dans la petite marche du gekan et tombais sur mes fesses. Raven entra et referma la porte derrière lui. Je me relevais en hâte.
« Va t-en… Ne t’approche pas ! »
« Mais écoutes moi! »
« Non ! » disais-je en voulant le gifler à nouveau mais il attrapa ma main.
« Tu crois quand même pas que tu allais m’avoir deux fois hein ? »
Il leva son bras, tirant sur le mien. Je me retrouvais presque suspendu au-dessus du sol.
« Lâches-moi ! Raven… ! »
Il entra dans le salon et me traina jusqu’au canapé dans lequel il me jeta avant de s’asseoir sur moi, me bloquant les jambes et les bras.
« Tu m’écouteras comme ça. » lança t-il sûr de lui.
Je me débattais de toutes mes forces, mais une fille ne peut pas résister à un homme dans ce genre de situation…
« Pour Ambre… »
« Ouais c’est bon ! T’en mourrais d’envie de l’embrasser ! » rétorquais-je furieuse.
« Arrêtes ton char ! Tu racontes n’importe quoi ! »
« A parce que c’était pas toi qui l’embrassait à pleine bouche cette après-midi ?! T’as un frère jumeau peut-être ?! »
« Attends… Mais t’es jalouse ou quoi ? »
« … ! Prends pas tes rêves pour des réalités ! »
« Et tu me fais quoi alors là ?! »
Je détournais le regard.
« J’ai mis dans le mille hein… Tu sais que t’es sacrément jolie quand tu es dans cet état? » dit-il satisfait.
« Putain mais tu le fais exprès ou quoi ?!»
« T’excite pas. Alors comme ça tu as cru que je l’avais embrassé parce que j’en avais envie ? C’est vraiment ce que tu penses ? » questionna t-il avec des yeux exaspérés.
Je n’osais pas répondre…
« Pfff… Je l’ai fait pour qu’elle te lâche la grappe. » souffla t-il.
« Ouais c’est ça. »
« Punaise mais c’est vrai ! Elle m’a chuchoté que si je l’embrassais, elle ne mettrait pas les photos de toi dans le lycée ! Tu as vu des affiches toi ?! »
Maintenant que j’y repensais, elle n’avait en effet pas collée les affiches… Il dirait la vérité ?
« C’… C’est pas le problème ! Tu l’as quand même embrassée ! »
« Ouais mais y a embrasser, et embrasser fillette ! On voit que tu t’y connais pas. »
« … »
« Je te montre si tu veux… » chuchota t-il en rapprochant son visage de moi.
« Non mais ça va pas ! Tu crois que j’ai envie de t’embrasser alors que j’ai vu tes lèvres toucher celle de cette garce ?! Va donc te laver la bouche avec du savon d’abord ! »
« Je l’ai fait crois-moi… Mais cette sensation veut pas partir. J’ai besoin d’un autre goût plus… Enfin tu vois… » enchaîna t-il en se rapprochant plus près.
« Non je vois pas ! Lâches-moi ! »
En me débattant un peu trop fort, je nous fis tomber au sol et les rôles furent inversés brusquement. Je me retrouvais assisse sur lui à quelques centimètres de son visage qui me regardait avec un sourire en coin :
« Je pensais pas que tu préférais être dessus. »
Je me mis à rougir et me relevais rapidement m’éloignant de lui.
« V… Va t-en maintenant. » bégayais-je.
Il se releva toujours avec ce petit sourire en coin et se dirigea vers la porte. Puis avant de sortir il ajouta :
« Ce que j’ai dit à Ambre… Je le pensais pas. Je voulais juste qu’elle me lâche. J’ai pas été malin sur ce coup là. »
« Pourquoi tu m’as aidé ? Ca ne te concernait pas pourtant… » répondis-je.
« … J’sais pas. J’en avais envie c’est tout. Ah ! Et aussi… »
Je levais les yeux vers lui qui souriait :
« Je l’aurais mon baiser. Tu ne me résisteras pas bien longtemps, tu verras. »
« … ! »
Il sortit au dehors me laissant un goût amer dans la bouche. Encore des menaces dans le vent ? Ou bien… Et qu’est-ce que je vais dire à Chung ? Toutes ces questions me trottaient dans la tête, et je m’endormis péniblement vers 2h du matin.
Le matin suivant, j’avais l’impression que le réveil de ma chaîne hifi sonnait plus fort que d’habitude, mais c’est juste que j’avais la tête comme un cabanon. Je me levais péniblement et pris un douche bien froide pour me réveiller en mettant la musique à fond dans tout l’appartement. Je ne dois pas me laisser abattre ! Zut ! C’est pas dans mon caractère ! Je m’habillais d’un mini short en jean avec un débardeur décolleté rayé marron, chaussé de mes bottines de la même couleur et d’un gilet noir. Je mis mon Ipod pour écouter « Eternal Fellows » de Tatsuya Kakihara, et me dirigeais en chantonnant vers le lycée. Arrivant à l’entrée quelqu’un prit un écouteur de mon Ipod.
« Hé ! »
C’était Raven.
« Ouais pas mal. Mais t’as encore du chemin à faire niveau goût musical ! »
« Je ne vois pas où est le mal à écouter ce qui me plaît ! » lui lançais-je en récupérant l’écouteur.
« Rena !!!! » hurla Elsword courant à toute allure et se jetant dans mes bras.
« E… Els ! Mais enfin qu’est-ce qui te prends ? »
Raven regardait d’un œil pas très bienveillant la scène qui s'offrait à lui.
« C’est Ambre ?! Elle t’a encore embêtée ? »
« Elle m’a raquetté de l’argent mais ce n’est pas ça le problème ! Je voulais te dire au revoir ! » hoquetait-il.
« Hein ? Au revoir ? Attends tu pars à cause de ça ? »
« Non… C’est mon père qui me retire du lycée ! Il veut que je devienne un homme… »
« Y a du chemin à faire alors ! Hahaha ! » rigolait Raven.
Je lui jetais un regard noir en coin et lui donnait un coup de coude dans le ventre
« Aïe ! Mais t’es folle ou quoi ?! » s'exclama t-il.
« Elsword, tu racontes des bêtises hein ? »
« Non… »
Il sortit de son sac une jolie peluche ours et me la tendit d’un air triste
« Tiens, tu te souviendras de moi comme ça ! »
Puis il partit en courant dans la rue.
« Elsword !!! »
Je le regardais tenant dans les mains ce qu’il m’avait donné. Il venait vraiment de partir… J’aurais peut-être dû faire quelque chose. C’est mon ami d’enfance quand même ! pensais-je avec regret.
« Hé ben… C’est un rigolo lui. » lança Raven.
Je rangeais la peluche dans mon sac.
« Attends tu vas garder cette horreur ? »
« Je t’en pose des questions ? » pestais-je fermant mon sac, et je partis vers la cour rejoindre les filles.
« Salut les filles ! »
« Rena ! » s’exclama Aisha, me prenant dans ses bras.
« Tu vas mieux aujourd’hui ? » demanda Violette.
« Oui ça va. Désolée de vous avoir inquiétées hier ! »
« T’peux l’dire ouais ! » ajouta Eve avec une petite tape dans le dos.
La bonne humeur était de retour parmi nous et je m’en réjouissais.
« Yô. »
Les filles se retournèrent et virent Raven arriver vers moi. Eve se plaça devant par protection, ce qui fit sourire Raven.
« T’as un problème ? » dit-il.
« Ouais ! Toi ! T’veux pas aller voir ailleurs si on y est ? Et tant qu’à faire, gardes tes distances avec Rena ! »
« Non mais attends, j’ai bien entendu là ? Tu me donnes des ordres ? Tu te crois où ?! »
Raven était imposant mais Eve n’en démordit pas, je me mis entre eux deux pour tenter de les calmer.
« Attends Eve ! Euh… Il s’est excusé pour hier ! C’est bon maintenant. »
« Je rêve là ? Tu pardonnes à ce type ?! »
« Hé ! Surveilles ton langage la black ! »
« QUOI ?! »
« Raven !! C’est bon là ! » lançais-je.
Il me regarda et lâcha un gros soupir
« Ouais… S’cuse. »
Eve n’en cru pas ses yeux. Il venait de s’excuser, un peu grossièrement c’est sûr, mais il s’était excusé. Elle se calma légèrement.
« J’te laisse fillette. » reprit Raven.
« Hé ! Attends ! Tu viens en cours de français au moins ? »
« Je verrais ! »
Aisha se précipita vers moi et commença à me poser des questions à tort et à travers :
« Rena ! Tu nous expliques là ? Tu lui pardonnes ? Vraiment ? »
« Du calme s’il-te-plaît. Je suis montée sur mes grands chevaux un peu vite hier. Ce n’est pas de sa faute. »
« Alors tu es vraiment amoureuse de lui ? » questionna Violette alors que je la regardais avec des yeux exorbités.
« Hein ? »
« Oh… Euh… N… Non rien ! »
« Violette… ? » ds-je hébétée.
Elle se cacha derrière ses carnets de dessin. Aisha pour détourner l’attention lança :
« Bon, on va en cours, allez ! »
Et elle me poussa de toutes ses forces vers l’entrée du hall quand Ambre arriva toute contente :
« Elsword est enfin parti alors ? Je me demande quand ce sera ton tour ! Hahaha ! » dit-elle avec gaieté.
« Tu me le paiera un jour Ambre ! Ca je te le jure ! » m'emportais-je.
« Hahaha ! Essaie donc pour voir ! Et Raven est enfin à moi ! Tu nous as bien vu hier non ? »
« Q… Qu’est-ce qu’elle raconte ? » bégaya Violette.
« Des bobards comm’d’hab ! » pesta Eve.
« Et non ! Il m’a embrassé fougueusement hier, sous les yeux de votre chère amie ! N’est-ce pas Rena ? »
Je serrais les poings en la fusillant du regard:
« Ca t’amuse de déballer ça à tout le monde hein ? »
Raven débarqua derrière Ambre, son sac pendant sur son épaule.
« Raven ! Mon chéri ! »
Elle voulu se jeter dans ses bras mais il s’écarta pour venir se placer à côté de moi.
« Le marché est fini j’te rappelle. J’ai plus aucune raison de faire semblant. »
Il mit un bras autour de mon cou et m’attira à lui :
« Arrêtes de faire chier ma meuf ok ? Y a que moi qui ait le droit de l’emmerder !»
Je me mis à rougir et les filles observant la scène s’écrièrent :
« HEIN ?!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! »
Ambre me fusilla d’un regard noir avant de rigoler :
« Hahaha ! Tu plaisantes Raven ? »
« Non. Je suis passé chez elle hier soir pour m’expliquer. Et on a passé une nuit assez… mouvementée ! »
« J’y crois pas une seconde ! » hurla Ambre rouge de rage.
Raven me lâcha et se rapprocha d’Ambre :
« J’en ai assez de tes conneries là ! T’as vraiment cru que j’avais kiffé t’embrasser ? Je l’ai juste fait pour que tu lâches Rena ! J’ai pas eu une once de désir en t’embrassant ! J’en ai rien à foutre de toi ! »
Ambre avait les larmes aux yeux et s’en alla en pleurant. Je regardais Raven observer Ambre détaler comme un lapin :
« Tu y es allé un peu fort non ? »
« Ouais. Mais j’m’en fous. »
Je souriais, quand les filles encore hébétées par la scène se mirent à parler :
« Attends là ! C’est une blague ! T’as pas… Enfin t’as pas ! Rena ! » suffoqua Aisha.
Raven et moi nous nous regardâmes un instant et éclatâmes de rires sous les regards de Violette, Eve et Aisha.
« Stressez pas ! C’était juste pour qu’elle vous lâche les gonz’! » ajouta Raven.
« Vous avez vraiment cru à ça ?» questionnais-je.
« A…alors… T’as pas… ? »
« Mais non enfin Violette ! Je fais pas ça avec le premier venu ! »
« Le premier venu hein ? » ajouta Raven en se retournant.
« Ben oui mon cher ! »
Il ricanait quand on entendit la cloche sonner :
« On va être en retard en français ! » m'exclamais-je.
Nous nous mîmes à courir super vite pour espérer arriver à l’heure. Et nous entrions en trombe dans la salle de classe.
« Motif du retard ? Mesdemoiselles et Monsieur ? » s’indigna le Professeur.
« Problème de transport ! » m’exclamais-je et Raven rigola dans sa barbe.
« Dépêchez-vous de vous asseoir à vos places ! »
« Oui Monsieur ! » répondis-je.
Nous nous assîmes et le cours commença. Raven s’était mis à côté de moi et n’arrêtait pas d’essayer de me déconcentrer pendant les explications du Professeur. Tout était redevenu comme avant. Du moins, je le croyais.
Dernière édition par Mieru le Jeu 16 Mai - 20:18, édité 1 fois
Re: Raven X Rena
- Spoiler:
- C'est toi que je veux
Le Professeur s’aperçut que Raven et moi chahutions pendant le cours :
« Bien ! Puisque vous semblez si bien vous entendre ! Vous me ferez 2 heures de colles ce soir ! Et vous aurez à préparer un exposé sur un auteur français ! »
Je m’arrêtais soudain :
« Je suis désolée Monsieur. »
« Désolé M’sieur mais je peux pas moi c’soir ! J’ai un rendez-vous ! » lança Raven.
« Vous croyez que ça me préoccupe ? Si vous n’êtes pas en colle ce soir tous les deux, je vous renvois pour trois jours, c’est compris ?! »
Je baissais la tête. Mon dieu… Moi, collée ? C’était bien la première fois !
« Ouais ok ! Vous fâchez pas ! »
« Arrêtez donc de me répondre Mr Raven ! »
« … »
Le reste du cours se déroula dans le silence. Nous sortîmes de cours à 10h, et j’étais un peu désemparée…
« Hé ! Tu me fais quand même pas la gueule ? » demanda Raven.
« Je devrais ? »
« Ce n’est pas bien grave Rena. » me rassura Aisha.
« Oui je sais. C’est juste que c’est la première fois que je me fais réprimander par un prof alors… »
« Sans déc’ mais tu sors d’où toi ? »
« Arrêtes Raven ! T’aggraves ton cas là ! » rétorqua Eve.
« T’inquiètes va ! On peut faire plein de truc intéressant en heure de colle ! Je vais t’apprendre ! » rigolait-il quand Chungl fit son apparition, sortant de la salle d’en face.
Je le regardais et rougissais. Raven s’en aperçut.
« Qu’est-ce t’as ? » questionna t-il.
« R… Rien ! »
Je hâtais le pas pour aller voir Chung. Nous étions assez loin pour que Raven n’entende pas notre conversation.
« Bonjour Rena. Comment tu vas ? »
« Bien merci. Et toi ? » répondis-je un peu gênée.
« Ecoutes, pour hier je… »
« Ne t’en fais pas ! » coupais-je.
« … Tu es sûr ? Je croyais que tu allais m’éviter aujourd’hui à cause de ça… »
« N… Non voyons ! Ca serait stupide ! »
« Tant mieux. »
Il me prit dans ses bras et me serra fort contre lui.
« Chu… ! Raven est … ! » bégayais-je.
« Je m’en fiche. »
Au loin Raven nous regardait et ses yeux gris cendres se firent plus noirs que l’encre. Les filles se taisaient ne sachant quoi dire. Chung m’embrassa sur le front et s’en alla à la salle des délégués. Je revins vers les autres.
« C’est bon, t’as fini, t’es sûr ? » rétorqua Raven en me voyant arriver.
« Quoi ? T’es jaloux ? » me risquais-je à lui dire.
« T’as vu la vierge toi non ? »
« Ouais ! Et elle m’a dit de te dire d’arrêter de me prendre pour une abrutie finie ! »
« Ah ça ! C’est pas ma faute si t’en es une ! »
Je lui mis une tape sur le bras et il me regarda en souriant :
« On réglera ça en heure de colle ! »
Puis il partit, nous laissant plantées là.
« Tu devrais laisser tomber c’type p’tite. » dit Eve.
« Oui. Chung est bien plus gentil. Vous iriez bien ensemble. » ajouta Aisha.
« … »
« Ou c’est l’idée qu’Ambre soit sa sœur qui te gène ? »
« Non Aisha. Mais j’ai besoin de ce que j’appelle « un déclic » pour pouvoir sortir avec quelqu’un. »
« Et me dis pas que tu l’as eu avec Raven « ce fameux déclic » ? » ajouta Violette.
« Si. »
« Mais t’es folle ou quoi ? Une fois qu’il aura eu c’qu’il voulait d’toi, il t’laissera tomber Rena ! »
« Et qu’est-ce que tu en sais Eve ? D'où elles sortent ces rumeurs sur lui, et ses relations avec les filles? S’il voulait vraiment que des plans d’un soir, tu ne crois pas qu’il aurait déjà couché avec Ambre ? »
« … J’sais pas. Qui sait s’il l’a pas d’jà fait. » avança Eve.
« Ambre s’en serait déjà vantée ! Moi je sais qu’il est pas aussi méchant qu’il veut le faire croire. »
« Peut-être mais… Enfin, fait attention quand même. » ajouta Iris inquiète.
« Ca va ! Je gère la situation ! » les rassurais-je.
Nous allâmes au cours suivant, mais Raven n'était pas venu. Et aux autres non plus d’ailleurs. La cloche de l’école sonna enfin 17h. Je devais aller en salle de colle.
« Bon, on se voit demain Rena ! » me dit Iris.
« Oui ! Bonne soirée les filles ! »
Elles sortaient tranquillement dans la cour pendant que je me dirigeais vers la salle prévue pour les retenues. Pff, je suis sûre qu’il est rentré chez lui cet abruti ! pensais-je en traversant le couloir lorsqu’une fille me rentra dedans.
« Aïe ! »
« Hé ! Fais un peu attention ! » s'exclama celle-ci.
« Je… Je suis désolée! Je ne t’avais pas vue ! »
C’était une très belle jeune fille habillée dans les tons blancs et violets. Elle portait une jolie robe avec des cuissardes noires qui lui allaient comme un gant. Ses cheveux étaient aussi blancs que la neige et ses yeux jaunes comme le soleil.
« Non pardon c’est moi ! Je suis tellement pressée de retrouver mon petit ami ! Je suis Rosalya et toi ? » disait-elle en me tendant la main pour m’aider à me relever.
« Euh, Rena ! »
« Enchantée ! Encore désolée pour la bousculade ! »
Et elle repartit en courant vers les escaliers. Quand à moi je vins ouvrir la porte. Effectivement, Raven n’était pas là. Je m’asseyais à une table et sortis mes affaires pour travailler quand la porte s’ouvrit en grand, et je le vis entrer comme une fleur. Il me vit à la table, le regardant étonné, il dit:
« Quoi ? Tu t’es fait du souci ? T’avais peur d’être toute seule hein ? »
« Nan, je pensais justement être tranquille ! »
Il posa son sac sur la table et tourna ma chaise vers lui.
« Bien, puisqu’on est enfin seul on va pouvoir en profiter. »
« Qu… ! »
Il releva mes jambes, me penchant en arrière, et vint s’asseoir sous moi. J’avais le dos contre le dossier de la chaise assisse sur lui, à califourchon.
« Qu… qu’est-ce que tu fais là ?! » m’inquiétais-je.
« Je m’installe. »
« Ouais j’ai vu ça ! Mais je peux pas travailler comme ça moi ! On est en colle j’te signale ! »
« Et alors ? Tu vois un prof toi ? »
C’est vrai qu’il n’y avait pas de professeurs pour nous surveiller. Mais c’est quoi ce lycée ?!
« Arrêtes… Fais ça avec quelqu’un d’autre. » balbutiais-je gênée de cette position.
« Nan. »
« Rave… ! »
Il attrapa ma tête dans sa main pour la rapprocher de son visage et frôler mes lèvres :
« C’est toi que je veux. »
« … !! »
Je le repoussais comme je pouvais mais il m’étreignait trop fort.
« Tu sais plus ce que tu dis idiot ! »
« Au contraire. Je sais très bien ce que je dis. »
Il commença à m’embrasser dans le cou et à passer sa main sous mon tee-shirt, l’autre appuyée sur ma cuisse.
« Laisses toi faire. »
« Arrêtes… ! Arrêtes je te dis ! »
Je me débattais mais il ne cessait pas.
« En fin de compte Eve avait raison ! Tu ne penses qu’à ça ! »
« … »
« Je ne me laisserais pas faire tu entends ?! Tu ne m’auras pas comme ça ! »
« C’est justement pour ça… »
« Hein ? »
Il leva les yeux vers moi. Son regard était profond, et envoutant. Te laisse pas avoir ! Te laisse pas avoir ! Il se rapprochait lentement :
« C’est justement parce que tu me résistes comme ça que tu m’intéresses. J’en ai rien à foutre des autres filles. C’est toi que je veux. Maintenant. »
Mais qu’est-ce qu’il raconte ?! Sans déconner !
« T’aurais jamais dû rentrer dans mon monde comme ça. Parce que j’vais t’y faire prisonnière. » lança t-il.
« Attends ! J’ai rien fait moi… ! »
Et il voulu m’embrasser quand je détournais la tête pour la poser rapidement dans le creux de son cou pour me protéger.
« Tsss… Franchement, de quoi t’as peur là hein ? Même si t’as jamais embrassé, c’est pas grave. Laisses toi faire c’est tout. Tu vas voir, ça vient vite.»
« Non... »
« T’es chiante. Tu veux vraiment que je te force ou quoi ? »
« … Je veux juste que… Mon premier vrai baiser soit avec mon petit ami. Celui que j’aime et qui m’aime en retour. »
« Tu regardes trop de film à l’eau de rose. Ca existe plus ce genre de truc. C’est qu’un baiser ! Ca va pas te tuer ! » haussa t-il le ton.
« Mais c’est important pour moi Raven ! Pourquoi tu peux pas comprendre ça! »
Il me tenait contre lui et soupira:
« Mademoiselle Sainte-Nitouche. Laisse-moi te dire un truc. J’suis pas vraiment du genre patient, tu vois ? Et avec la crise que tu m’as faite avec Ambre, je sais que j’te plais. »
« … »
« Et toi, tu me fais perdre la tête sérieux ! » ajouta t-il en attrapant mes bras et en me tirant pour voir mon visage.
Mais je le détournais en fermant les yeux et mes mèches retombaient gracieusement sur mon épaule. Raven sentit mes cheveux et me chuchota :
« Rena… »
« Hum... » rougissais-je timidement.
Je ne voulais pas ouvrir les yeux… Non, je…
« Embrasse-moi. Allez… »
Il fit glisser sa bouche au coin de mes lèvres… J’ouvris les yeux, passais ma main dans ses cheveux rouges brillants et doux. J’allais enfin céder à ses avances quand soudain quelqu’un entra dans la pièce.
« Raven ! J’ai su qu’on te surveillait pas pour l’heure de colle, alors… »
Ce garçon m’avait coupé dans ma lancée, et ça avait exaspéré Raven. Je tournais la tête pour voir qui venait de me sauver la vie ! C’était un garçon assez grand, habillé en style victorien. Cela sortait de l’ordinaire, mais ça lui allait étrangement bien. Ses cheveux étaient argentés avec les pointes noirs et ses pupilles étaient verrons. Son œil droit était couleur or et l’autre couleur émeraude. Ca lui donnait un regard mystérieux et envoutant. Quand il nous vit tous les deux, il sourit :
« Ah… Je dérange on dirait. »
« Et pas qu’un peu punaise ! Je t’avais dit de m’attendre en bas Lysandre ! » s'écria Raven.
Je profitais de ce moment bref d’inattention pour me ressaisir, et descendre des genoux de Raven. Il ne broncha pas et se releva après moi.
« Bon ben je repasse plus tard alors. » dit le jeune homme nommé Lysandre.
« Nan c’est bon ! T’as foutu en l’air l’ambiance. »
« Désolée jeune Demoiselle. » me disait-il avec un sourire charmeur.
« Hein ? Ah… Non, au contraire ! Merci d’être rentré à ce moment là ! »
Raven se retourna et haussa les sourcils :
« Tu t’en tires bien aujourd’hui. Mais t’auras pas toujours cette chance ! »
Je lui tirais la langue et il rigola.
« Bon, puisque t’es là Lysandre on va répéter ? »
Répéter ? De quoi il parle ? me questionnais-je en moi-même.
« Oui d’accord. Mais tu vas laisser ta copine en plan ? »
« C’est pas ma copine. Enfin, pas encore. » ironisa Raven.
« Hé ! Je t’entends crétin ! » hurlais-je.
« En plus, elle est super aimable tu vois ! »
Lysandre rigola en voyant cette scène qui avait en effet, tout d’une pièce de théâtre. J’étais collée à l’autre bout de la pièce en m’adressant à lui.
« Bon, allez viens Rena ! » finit par dire Raven.
« Hein ? »
« Tu veux pas nous voir jouer ? On tient un petit groupe de musique avec Lysandre. »
« Un groupe ? Sérieux ? T’as l’oreille musicale toi ? »
« Ben ouais. »
« Raven joue de la guitare. Et moi je chante. Il est très doué tu sais. » ajoutait Lysandre en tapotant l’épaule de son ami.
« Si tu préfères rester là, nous on s’casse ! »
« Non ! Attends je viens. » m'empressais-je de répondre.
Je ramassais mes affaires et les suivis jusque dans une petite cave dans les sous-sols de l’école. Il y faisait sombre.
« Pourquoi vous jouez là et pas chez vous ? » questionnais-je.
« Parce que le son est pas mal ici. » répondit Raven.
« Ah. »
Je dois dire que je n’y connaissais pas grand-chose en musique. Raven s’asseyait sur une caisse laissée là, et commença à gratter sa guitare.
« Bon, on y va Lysandre ? »
« Je te suis. »
Et ils commencèrent à jouer. J’étais bluffée ! Lysandre avait une voix magnifique et suivait Raven avec beaucoup de passion dans sa chanson. Raven lui, accompagnait son ami sur sa guitare et chantait aussi de temps en temps. Je le regardais et ne pouvais détourner mon regard. Il m’envoutait complètement. A un moment, il me regarda tout en jouant et sourit, je rougis et détournais aussi vite le regard que je pu. Mais je ne pouvais m’empêcher de les regarder encore. Ils font vraiment un beau duo, pensais-je.
- Spoiler:
- Le chant et toi
“Don’t come inside of me
Leave me alone as always
Get of my mind for the rest of my life
I don’t want to be hurt again
Do it before I’ll get you forever”
Je les regardais chanter, j’aurais pu continuer pendant des heures, quand je sentis mon portable vibrer dans la poche de mon short. Je fis un petit bond de côté. Punaise ! Je ne me ferais jamais à ce vibreur ! Je sursaute toujours ! Je pris mon portable dans les mains restant debout et esquissa un sourire. C’était Chung.
« Salut ! J’ai appris que tu avais été collé. Alors ? Ca s’est bien passé ? Ca m’étonne un peu de toi. Mais bon, c’est pas la mort non ? ^^ Tu fais quoi là ? Chung »
Je commençais à répondre à son message quand Raven se leva, posa sa guitare et m’arracha le portable des mains.
« Hé ! Rends-moi ça ! » m'indignais-je.
« A qui tu écris avec autant d’enthousiasme ? »
« Mais… ! C’est ma vie privée ! »
Il me bloquait d’un bras pendant qu’il lisait mon message.
« Raven, franchement c’est pas une manière de se conduire avec une Demoiselle. »
« Voilà, écoute ton ami Lysandre et rends-moi ça ! »
Je vis soudain le visage de Raven se durcir, il avait vu l’auteur du message et cela l’avait rendu furieux. J’ai bien cru qu’il allait lancer mon portable contre le mur, mais il le rangea dans sa poche.
« Pas d’interruption pendant le concert. J’te le rendrais si t’es sage. » dit-il froidement.
Et il retourna à sa place pour reprendre sa guitare et jouer de nouveau. Je restais debout à le regarder. Je n’arrivais vraiment pas à le cerner. Il est très… lunatique comme garçon. Quand ils s’arrêtèrent enfin pour faire une pause, j’applaudissais à m’en faire mal aux mains. Lysandre s’inclina pour saluer, Raven lui, se contenta de poser sa guitare et de boire dans sa bouteille. Je me rapprochais d’eux.
« Vous devriez donner des concerts tous les deux ! Vous avez beaucoup de talent ! »
« On en donne déjà fillette. »
« Hein ? Vraiment ? »
« Oui. Je ne sais pas si tu connais, mais il y a un petit bar pas loin du lycée qui s’appelle « One night bar », c’est là qu’on se produit de temps en temps. Et ça marche plutôt bien ! Hein, partenaire ? » expliqua Lysandre.
« Ouais… » répondit Raven sans grand intérêt.
« Mais c’est génial ça ! Je pourrais venir vous voir ? »
J’étais toute excitée ! Un garçon de ma classe tenait un petit groupe de Rock ! J’avais l’impression d’entendre ma mère me parler de sa jeunesse. Elle était tombée amoureuse du guitariste du groupe de son école. Telle mère telle fille, on ne le dira jamais assez !
« Non merci. J’te vois assez au lycée. »
Je tournais la tête vers Raven qui regardait sa guitare, et la frottait avec un chiffon.
« De toute façon j’ai pas besoin de ta permission ! Je fais encore ce que je veux ! »
« Ouais c’est ça. Essaies de venir, tu le regretteras ! »
« Non mais attends, comment tu me parles là Raven ? »
« Comme je veux. »
Je sentais ma tête bouillir à nouveau. Ca faisait longtemps.
« Je m’en vais. Rends-moi mon portable ! »
Il ne disait rien et ce silence me rendit encore plus colérique.
« Raven !! »
Lysandre tenta de détourner le sujet de la conversation, voyant que ça allait partir en cacahouète.
« C’est vrai qu’il se fait tard Raven. Il est 22h. » dit-il.
« Ouais je sais… Juste une dernière pour la route. »
Il leva les yeux vers moi, qui étais restée plantée devant lui les bras croisés.
« Chantes. »
« Hein ? »
Je décroisais les bras et Lysandre tourna les yeux vers moi.
« “I’ll be your home” de Rin Oikawa. Tu connais, pas vrai? J’ai vu les Devil May Cry chez toi. »
« … J’ai pas envie. »
« Pour que Raven te demandes ça… Chapeau Rena ! » s'étonna Lysandre.
Je fis la moue en regardant Lysandre.
« Je veux bien t’entendre moi. » souriait-il pendant que Raven faisait quelques accords, et commençait l’intro de la musique.
C’est une musique douce avec des paroles tristes mais belles à la fois. Elle me touchait énormément, car je me reconnaissais en elle. Je fermais les yeux et me laissais finalement guidée par le son acoustique de sa guitare :
“ Don't look back
Don't regret
Time's falling out of these hands
I'll let you leave me
Go on you know,
Home is always inside your soul
All the light to bless your way
Don't be afraid
Caus' I'll be your home
In this time, in this place
This moment is all we have
And tomorrow we never know
Every precious time
Let it go
Somewhere away
You will learn, and you'll love,
Forgive the past and you can move on
All the distance
You've come to a place
Then you see that your home is away
Now the sun is rising
Lighting up your sky again brightly
Every precious time
Let it go
Somewhere away
You will learn, and you'll love,
Forgive the past
Go on, you know
Home is always inside your soul
Wherever you go
Whatever you see
I'll be the place
And I'll be your home”
Lysandre souriait en nous regardant ensemble. Il applaudit et ajouta :
« C’était la première fois que tu chantais en duo comme ça ? »
« Oui. » répondis-je timidement.
« Ca se voyait un peu. Mais tu as une jolie voix, il faudrait que tu travailles ça ! »
« Non. Je ne suis pas très douée contrairement à toi, Lysandre. »
« Moi, j’entraîne ma voix depuis longtemps c’est normal. Mais toi, même si ta voix n’est pas encore au point, tu fais passer quelque chose quand tu chantes. Tu ressens profondément ce que tu dis, et ça, c’est formidable ! Tu l’avais remarqué aussi Raven ? »
« Ouaip. »
Raven se leva et commença à ranger sa guitare dans son étui.
« Je peux te donner quelques cours si tu veux ? » continua Lysandre.
« Wow wow ! Du calme Lysandre ! Tu comptes pas l’introduire dans notre groupe hein ? »
« J’y pensais, une voix de fille serait la bienvenue pour certaines des chansons que j’ai écrite. »
« Parce qu’en plus il faudrait que je la supporte après les cours ? Tu rêves ! »
« Hé ! Qu’est-ce qui te prends là ?! Pourquoi tu t’énerves comme ça ? » rouspétais-je après lui.
Il me fixa et répondit :
« Je suis comme d’hab’ ! T’hallucines c’est tout ! »
« Ouais, fous-toi de ma gueule en prime ! »
« Put… ! Mais tu me saoules ! »
« Ca c’est plutôt ma phrase ! Tu me fais une crise de jalousie toi aussi ?! » m'emportais-je.
« Qu… ! »
« Fais pas l’idiot !
T’as changé de comportement après avoir lu le message de Chung ! »
Lysandre secoua la tête de côté un peu désespéré :
« Tu as passé l’âge de faire ça non Raven ? »
« Fermes là ! Ca n’a rien à voir ! »
« Alors c’est quoi hein ? Rends-moi mon portable que je lui réponde ! » repris-je.
Je tendais la main vers lui mais il se renfrogna de plus belle.
« C’est un pauv’ type ce mec ! Laisses tomber. »
« Non. C’est un ami. »
« Un ami pauv’type alors ! »
« T’es ridicule quand tu t’y mets ! »
Il prit son étui à guitare le posa sur son épaule et s’adressa à Lysandre :
« On s’voit demain ok ? »
« Bien. »
Et ils se donnèrent une tape dans le dos comme signe d’adieu. Raven montait les escaliers et je restais avec Lysandre un moment.
« Comment tu fais pour le supporter ? » lui demandais-je.
« Et bien… Il n’est pas si méchant tu sais ? »
« Oui je sais ! Mais il est insupportable quand il s’y met ! »
« C’est ce qui fait son charme non ? »
« … Je sais pas… » boudais-je.
« Tu sais. Je l’ai rarement vu comme ça. Je crois que tu lui plais, il me parle de toi sans arrêt. »
« Hein ? » m’étonnais-je.
« Oui. « La fillette qui arrête pas de me tenir tête et tout ça… » »
« Hein hein… »
« C’est rare pour lui d’avoir une fille qui lui réponds, ou qui reste avec lui sans arrière pensée. »
« … »
Je regardais le sol quand je me décidais à partir :
« J’y vais Lysandre, il est tard ! Merci encore pour ce soir ! »
« De rien. Je te confie Raven. »
Je me retournais en montant les escaliers, et le regardais sourire dans ma direction. Je fis une tête surprise et repris la montée des escaliers pour enfin sortir dans la cour. Je marchais sur le trottoir quand soudain :
« Hé fillette ! »
Je me retournais et attrapais au vol un casque de moto noir et argenté. Raven m’attendait adossé à une très belle moto…
« Montes et discutes pas. »
« Mais… »
« J’t’ai dis de pas discuter punaise ! »
Il me mit le casque, me prit le bras et me fit grimper derrière lui sans lâcher un mot, et démarra sa moto dans un vacarme inimaginable, pour rouler à toute vitesse dans la nuit éclairée des lumières de la ville.
Dernière édition par Mieru le Jeu 16 Mai - 20:24, édité 1 fois
Re: Raven X Rena
euh maman ton histoire est .... osé
Elemantari- Maitre de Elder
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Localisation : quelque part au japon " rêve "
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